Ayona Hills
17/05
Culross, écosse.
La vie n'est pas un long fleuve paisible et elle peut être surprenante et étrange. Pendant tant d'années, un vide s'était fait ressentir dans ma poitrine inexplicablement. Maintenant, je réalise que cette sensation a disparu quand Lilian a déclaré vouloir qu'on se reparle. C'était lui la pièce manquante du puzzle de ma vie.
La moitié des habitants de Johnson House dorment encore paisiblement dans les étages supérieurs. Je me suis réveillée étonnamment tôt avec une petite douleur à ma tête. Après m'avoir préparé une bonne tasse de café corsé pour me donner de l'énergie, je me suis installée confortablement dans le jardin autour de la petite table ronde en fer forgé blanc avec une bonne romance historique qui s'accorde parfaitement avec la demeure de Miranda et Paul.
- Tu es déjà réveillée ? s'étonne une voix familière dans mon dos.
- Je ne suis pas la seule personne matinale. remarque-je, en adressant un sourire à Lilian.
Il tient, dans ses mains, également une tasse de café mais il y a ajouté du lait. Il me rend mon sourire en s'installant sur la chaise à côté de moi. Le silence dans l'atmosphère est agréable, Lilian regarde le paysage pendant que je me remets à lire mon roman. Je dois reconnaître qu'une partie de moi trouve cette situation étrange.
- C'est agréable, non ? Je lui demande, amusée.
- De quoi ?
- Qu'on ne se fasse plus la tête. souris-je, joyeusement.
- Tu as raison, j'ai été bête de croire que je pouvais t'éviter éternellement, désolé. D'ailleurs, j'aurais un petit service à te demander pour Alina.
Un sourire éclatant se plaque sur mes lèvres quand il me demande de créer un petit tablier de cuisine pour Alina. J'accepte avec plaisir trouvant cette idée merveilleuse. Depuis mon plus jeune âge, j'aime créer des choses. Au début, c'était des châteaux de sables sur les plages écossaises en imaginant poétiquement une histoire digne des contes de fées. Puis maintenant, j'aime créer mes propres vêtements, ce qui est pratique, j'aime également dessiner et peindre des paysages réalistes ou complètement inventés.
- Je vais avoir besoin de tissu pour lui coudre son tablier, ça te dit de m'accompagner au village, comme avant ? Je lui propose, espérant qu'il accepte.
Je réprime un sentiment de joie quand il n'hésite pas une seconde à venir avec moi au village. Je referme soigneusement mon livre en glissant mon marque-page puis nous nous dirigeons vers le hall d'entrée.
La température me semble très agréable aujourd'hui, la journée promet d'être ensoleillée. J'ai opté pour une longue robe blanchâtre avec un décolleté carré et des manches longues. C'est une de mes robes préférées grâce aux motifs floraux imprimés sur le tissu fluide. Un frisson se propage dans mon corps quand Lilian me lance un regard qui se voulait être discret.
- Ma mère va nous tuer en apprenant que nous sommes partis avant le petit-déjeuner. ricane-t-il, s'imaginant sûrement la tête furieuse de Miranda.
- Nous savons tous qu'elle tient énormément à nous réunir dans la salle à manger pendant les repas.
Il s'installe derrière le volant de sa voiture pendant que je prends place sur le siège passager. Une agréable odeur de cuir se mélangeant au parfum masculin de Lilian parvient à mes narines. Je me sens légèrement nerveuse à l'idée de passer un moment avec lui après tant d'années. Je lui lance quelques regards discrets pendant que sa voiture s'élance dans l'allée du manoir.
- Alors comme ça tu aimes coudre ? m'interroge-t-il, pour faire la conversation.
- Au début du lycée, je me suis surprise à aimer le style vestimentaire vintage, seulement à Londres, les boutiques regorgent de vêtements modernes. J'ai dû rapidement apprendre à coudre, crocheter et tricoter pour m'habiller comme j'aimais puis au fur et à mesure, je me suis passionnée pour ça.
- Donc tu crées tes propres vêtements j'imagine ? continue-t-il, étrangement intéressé.
- Oui, mais aussi des sacs, des accessoires pour mes tenues. J'aimerais commencer à apprendre la broderie, mais il faut que je trouve le temps.
Un sentiment de fierté m'envahit quand les iris océans de Lilian reflète de l'admiration à mon égard. Ma nervosité se dissipe peu à peu pendant qu'il me pose des questions avec curiosité avec une musique de Nirvana en fond sonore.
- Tu n'as jamais pensé à ouvrir une boutique ? Tu pourrais engager Ellie puisqu'elle fait des études dans la mode. me suggère-t-il, subitement.
- Je ne sais pas, je n'ai jamais réellement réfléchie à cette possibilité. Et Ellie rêverait de travailler avec des grandes marques de luxe, je doute qu'elle serait heureuse dans une petite boutique.
Suite à ma réponse, un silence plane dans le véhicule, les sourcils de Lilian se froncent signifiant qu'il réfléchit à notre conversation. Je détourne le regard vers la vitre passagère admirant le petit village écossais. On dirait que le temps s'est arrêté ici, constatais-je.
Les commerces et les maisons possèdent encore des vieilles pierres grisâtres donnant un côté médiévale à l'architecture. Des pancartes boisés indiquent les différentes boutiques. La voiture tremble légèrement sur les pavés des petites rues calmes. Rapidement, la jolie devanture de la mercerie apparaît dans mon champ de vision située à côté de l'église où la cloche résonne dans le village. Lilian se gare sur une place balisé avec des lignes blanches devant l'église.
Nous sortons de la voiture pour traverser la route paisiblement. Pourtant, mes pensées semblent en ébullition suite à la suggestion de Lilian. Je dois admettre qu'être propriétaire d'une petite boutique à la devanture ancienne dans une petite ruelle commerçante écossaise me donne envie de concrétiser ce projet.
Une boutique reflétant mon univers et mes passions me semble une très bonne idée. songeais-je, rêveuse.
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SECONDE CHANCE
Romance« Seul l'amour peut garder quelqu'un vivant. » O.W Dans la charmante ville d'Édimbourg, Ayona Hills emménage dans la maison de sa tante suite au décès de sa mère. Habituée au paysage écossais, elle a passée toutes ses vacances scolaires chez Paola...