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Lilian Johnson

17/05

Culross, écosse.

Je dois admettre avoir été pensif pendant la totalité du déjeuner ignorant les regards des personnes autour de la table à mon égard. J'imaginais parfaitement bien Ayona tenir une petite boutique qui reflète son univers datant d'une ancienne époque quand une idée est apparue dans mon esprit.

J'ai décidé d'installer un petit atelier, spécialement pour Ayona, dans la pièce au fond du troisième étage qui est réservé normalement aux employés du manoir. Après avoir demandé à sa meilleure amie de l'occuper durant toute l'après-midi, je me suis rendu au village pour faire quelques achats.

Je traverse l'allée de la demeure avec le coffre de ma voiture qui regorge de matériel pour la couture, le crochet et le tricot. La propriétaire de la mercerie était très contente de faire des affaires avec moi. Un sentiment d'impatience se loge dans ma poitrine quand j'immobilise mon véhicule sur le parking devant Johnson House.

- Qu'est-ce-que c'est tout ça ? Tu te mets à la création de vêtements ? me demande Marck, amusé.

- C'est pour Ayona, ma mère accepte que je lui fasse un petit atelier au troisième étage.

- On va t'aider à monter tout ça. intervient Matthew, avec un sourire.

❀❀❀

Le ciel prend doucement une teinte orangé, à travers les fenêtres de la pièce, annonçant le début de la soirée et l'heure du dîner. Marck et Antoine sont redescendus au rez-de-chaussée pendant que mon meilleur ami et moi avions montés les meubles.

Mes pupilles inspectent chaque détails de l'atelier d'Ayona avec un sentiment de fierté. A côté de la porte se trouve un petit bureau fonctionnel avec des cahiers vierges, du matériel de dessin et une lampe à l'abat-jour au motifs fleuris. Les rouleaux de différents types et couleurs de tissus trônent sur les étagères et un petit fauteuil avec un plan de travail se situe sous la fenêtre.

- J'ai hâte de lui faire découvrir cet endroit pour elle. J'avoue à mon meilleur ami.

- Je remarque que ça te fait du bien de lui reparler, ta bonne humeur est revenue rapidement.

Nous avons toujours été francs l'un envers l'autre. Je n'ai pas remarquer mon changement d'humeur depuis ma réconciliation avec Ayona. Cependant, même si lui reparler me procure une sensation d'apaisement, un pincement douloureux stagne dans ma cage thoracique. Parce que je suis conscient, qu'un jour, elle va rencontrée un homme qui l'aimera à sa juste valeur. Et que nous nous éloignerons encore une fois.

❀❀❀

Nous sommes tous attablés autour de la grande table de la salle à manger. Alina a insistée pour se mettre à côté d'Ayona pendant le repas. L'ambiance est détendue contrairement à la dernière fois que nous avons passer un week-end dans cette maison. Je soupçonne que ma nouvelle amitié avec Ayona joue un rôle important.

- D'ailleurs, nous avons engagés une nouvelle assistante cuisinière pour Leticia, elle arrive Lundi matin et elle s'appelle Rebecca, elle a ton âge Ayona. nous informe ma mère, avec un sourire.

- Et comment vous comptez vous organiser pour la boutique ? demande mon père à Paola et Ellie, curieusement.

- Ellie remplacera ma nièce adorée après ses cours à l'université, ce n'est le temps que d'une semaine évidemment puis les choses retourneront à la normale.

- Je me suis mise au défi de faire de aussi beaux bouquets que toi en une semaine. plaisante Ellie en souriant à sa meilleure amie.

- Je crois en tes capacités, Ellie. lui lance sincèrement Ayona.

Suite aux paroles d'Ayona, ma mère annonce la fin du dîner en me lançant un petit regard, elle et Ellie sont totalement au courant de mon idée. Je me lève de ma chaise avec un rictus amusé quand Ayona s'apprête à se diriger vers le grand salon avec ma fille.

- Ayona ! Je l'interpelle, avec un sourire. Je dois te montrer quelque chose.

- Je peux venir aussi ? nous demande Alina, avec une petite-voix.

- Bien sûr. réponds-je, en la prenant dans mes bras.

Ma meilleure amie, même si cette formulation me provoque une sensation étrange, hausse un sourcil dans ma direction pendant que nous montons les escaliers. J'espère qu'elle va être contente, doutais-je subitement.

- Mais c'est l'étage réservé aux employés. me lance-t-elle, intriguée.

- Il n'est pas interdit d'accès. rigole-je. Maintenant, ferme les yeux.

Elle ferme automatiquement les paupières quand nous arrivons devant la porte de son nouvel atelier. Je mets mon index sur ma bouche dans la direction d'Alina avec un sourire éclatant. J'actionne la poignet de la porte qui s'ouvre dans un petit grincement.

- Tu peux ouvrir les yeux maintenant.

Elle écarquille les pupilles de surprise en observant silencieusement la pièce dans laquelle nous sommes. L'idée qu'elle n'aime peut-être pas me fait étrangement paniquer. Dos à moi, elle passe le bout de ses doigts sur chaque rouleaux de tissus et sur la surface cirée du petit bureau.

Mon rythme cardiaque s'accélère considérablement lorsqu'elle se tourne vers moi, les larmes aux yeux. Je réprime péniblement une envie de la prendre dans mes bras pendant qu'Alina s'installe dans le petit fauteuil à côté de la fenêtre.

- Tu as fait ça pour moi ? m'interroge-t-elle, avec une drôle d'émotion dans la voix.

- Oui, je me suis dis qu'avoir ton atelier serait une excellente idée, comme ça tu pourras avoir un peu de calme ici, la maison est parfois bruyante avec mes parents.

- Merci beaucoup Lilian ! Je suis juste un peu émue parce que personne n'a jamais fait ça pour moi, je suis très heureuse de ce cadeau. me remercie-t-elle, avec un sourire radieux.

- C'est normal de vouloir faire plaisir à sa meilleure amie, Ayona.

Je suis subitement déstabilisé quand mes paroles sonnent faux à mon oreille. Je sais très bien qu'Ayona ne sera jamais ma meilleure amie, je possède trop de sentiments à son égard pour ça.

SECONDE CHANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant