SECONDE CHANCE

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Lilian Johnson

03/05

Culross, écosse.

Nous dépassons les sublimes et vastes plaines de Culross en direction de Johnson House. Matthew dort paisiblement sur le siège passager. Un sentiment de nervosité se loge dans ma cage thoracique lorsque ma voiture s'engage dans l'allée du manoir de mes parents.

Je réveille délicatement mon meilleur ami en lui secouant légèrement les épaules. Il me fusille du regard en sursautant. Un sourire amusé se plaque sur mes lèvres puis je récupère mon sac de voyage dans le coffre de mon véhicule.

Soudainement, une petite tornade qui s'appelle Alina débarque rapidement accompagnée de Marck. J'adresse un sourire poli à l'employé de mes parents et lâche mon sac pour prendre la petite fille aux boucles brunes dans mes bras. Elle me dépose un bisou sur la joue avant d'enfouir sa tête dans le creux de mon cou provoquant un élan d'amour dans ma poitrine.

- Comment tu vas ma petite princesse ? Je lui demande, doucement.

Elle adresse un petit sourire fatigué à Matthew avant de bâiller en guise de réponse à ma question. Marck m'informe qu'elle ne souhaitait pas faire la sieste avant notre arrivée pendant que nous pénétrons à l'intérieur de la luxueuse demeure des Johnson.

- Mes fils ! Vous voilà pile à l'heure pour le petit-déjeuner ! s'exclame ma mère, joyeusement.

Alina descend de mes bras pour se rendre dans le grand salon pendant que ma mère nous sert tendrement dans ses bras en guise de salutation. Elle considère mon meilleur ami comme un de ses fils, depuis le temps que nous nous connaissons. J'aime avoir une famille aussi unie.

- Installez-vous dans la salle à manger, la table est déjà prête.

Nous nous rendons dans la salle à manger où un lustre cristallin est suspendu au plafond. Les rayons du soleil indiquant une magnifique journée illumine la pièce agréablement. Sur la grande table, une multitude d'aliment éveille notre appétit. Des viennoiseries sont présentes ainsi que du bacon, des toasts grillés, des œufs brouillés, de la confiture, du délicieux café, etc..

Matthew et moi s'installons côte à côte nous servant du café en attendant les autres. Tout à coup, une carrure similaire à la mienne apparaît dans la pièce, ses cheveux bruns étiraient en arrière, Carl.

- Comment va mon petit-frère ? me lance-t-il, avec un sourire radieux.

- Très bien, comme toujours, et toi ? Annabella se prépare ? suppose-je.

Il répondit positivement à ma question puis s'installe à côté de moi pour discuter avec Matthew. Je bois une gorgée du délicieux café de Leticia, la cuisinière de la maison, quand mon corps se fige automatiquement tandis qu'une odeur de rose parvient à mes narines.

- Salut Ayona ! la salut Matthew, joyeusement.

- Salut.. J'ajoute, froidement.

Une petite douleur se propage dans mes côtes gauche, je fusille mon grand-frère pendant qu'Ayona répondit à mon meilleur ami avec un sourire amical. Je dois reconnaître qu'elle est sublime dans cette robe à carreaux beiges et son sourire rayonne dans la pièce.

Subitement, mon corps est pris d'un frisson agréable lorsqu'elle pose ses iris émeraudes sur moi. J'ignore le pincement douloureux dans ma poitrine quand ses pupilles me toisent froidement. Elle détourne rapidement le regard pour prendre place à l'opposée de la table.

C'est ce que tu voulais, non ? Elle t'ignore aussi maintenant. me rappelle ma conscience.

C'est peut-être mieux ainsi, pensais-je, pendant que la table de la salle à manger se remplit au fur et à mesure. Je prends un petit-pain au chocolat silencieusement tandis que Carl discute avec mon meilleur ami, Paola et ma mère bavardent sur les fleurs du jardin pendant qu'Ayona et Annabella conversent sur la mode avec Ellie.

J'ignore ouvertement le regard indéchiffrable de mon père, s'il croyait que tout allait redevenir comme avant avec Ayona, il se trompe complètement. Autrefois, il espérait que la charmante jeune femme à la chevelure de jais allait devenir sa belle-fille. Nous allions parfaitement bien ensemble, me disait-il.

- Et tu as laissé un petit copain à Londres ? demande Annabella à Ayona, curieusement.

Ma main reste suspendue dans les airs avec ma viennoiserie entre les doigts pendant qu'elle secoue la tête négativement. Subitement, je reprends ma respiration avec un sentiment de soulagement. Je ne m'étais même pas rendu compte que ma respiration s'était coupée.

Qu'est-ce-que ça peut te faire ? Si elle aurait eu un petit-ami, c'était de ta faute, c'est toi qui a décidé de ne plus lui donner de nouvelles. me reproche ma conscience.

- Et qu'est-ce-que tu aimes dans la vie ? l'interroge Matthew, soudainement.

- J'aime l'art en général. répond Ayona, avec un sourire.

- Elle est une très bonne créatrice de vêtement. ajoute sa meilleure amie, fièrement.

- Et tu préfères un artiste en particulier ? continue mon meilleur ami.

Involontairement, ma mâchoire se crispe pendant qu'un sentiment désagréable s'empare de moi, de la jalousie. Je me demande pourquoi je ressens encore cette sensation dévastatrice alors que mon objectif est de l'oublier.

Je regarde mon meilleur ami d'un oeil mauvais lorsqu'il continue la conversation sur un célèbre peintre écossais, Peter Doig. Malgré moi, j'observe discrètement Ayona discutait avec Matthew de ce peintre avec passion. Elle a toujours aimée l'art, depuis qu'elle est petite, ma mère lui répétait qu'elle avait les capacités pour devenir une grande artiste.

Tout à coup, le visage angélique à moitié endormi d'Alina débarque dans la salle à manger. Elle traine Jojo, son lapin en peluche, par l'oreille derrière elle. Alina contourne la table à manger pour venir se réfugier dans mes bras en bâillant bruyamment provoquant un sourire attendrissant sur le visage de mes parents.

- Alors on a fait une bonne sieste, ma beauté ? lui demande Carl.

Cette dernière hoche positivement la tête quand son regard capture celui d'Ayona. Elle pose délicatement son dos contre mon torse pendant que mes bras entourent tendrement son petit corps.

- Comment t'appelles-tu ? la questionne Ayona, doucement.

- Alina. répond cette dernière, poliment. J'aime beaucoup ta robe, tu es belle.

- J'aime beaucoup ton lapin, il s'appelle comment ?

Le sourire éclatant qu'adresse Ayona à Alina me provoque une sensation étrange dans la poitrine. Il ne manquerait plus qu'Alina soit proche d'Ayona pour ruiner mon objectif. Je remercie mentalement Carl quand il nous propose une partie de poker pendant que ma mère propose aux femmes une promenade dans les jardins de Johnson House.

Je me demande comment le week-end va se passer..