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Ayona Hills

15/05

Édimbourg, écosse.

Les étoiles scintillent dans l'obscurité de la nuit pendant que je réalise le dernier bouquet de fleurs pour la journée. Généralement, avant la fermeture, quand les clients se font rares, nous préparons les bouquets commandés pour le lendemain matin. J'admire beaucoup l'organisation parfaite de Paola.

Un sourire satisfait s'installe sur mes lèvres, j'ai terminé ma journée de travail. Je range rapidement mon plan de travail, arrose les fleurs dans les différents seaux et récupère mes affaires dans la salle de pause.

Pour la première fois depuis mon premier jour à la boutique, je réalise la fermeture du charmant commerce de ma tante. Selon elle, il faut que j'apprenne tous les aspects du métier. J'éteins toutes les lumières intérieures mais laisse le néon sur la devanture allumé suivant à la lettre les indications de Paola.

Je ressers mon gilet contre ma poitrine quand une légère brise soulève délicatement mes cheveux. Nous ne sommes qu'au printemps, il fait encore frais pendant la soirée et la nuit, mais c'est agréable. Je traverse les rues commerçantes pour rentrer à la maison, les différentes boutiques commencent leurs fermetures également.

Soudainement, deux mains attrapent fermement mes épaules m'attirant dans une petite ruelle mal éclairée et déserte à cette heure-ci. Une main se plaque contre ma bouche, durement, étouffant mon cri de surprise.

- Ferme là. m'ordonne une voix que je reconnaîtrais parmi milles, Andrew.

Un frisson glacial longe mon échine dorsale pendant qu'un sentiment de panique s'empare de moi. Je dois admettre que l'homme qui était, autrefois, mon ami à Londres est devenu ma plus grande peur depuis hier. Il n'a jamais été aussi étrange envers moi.

- Qu'est-ce-que.. commence-je, affolée.

Une sensation désagréable de brûlure se propage sur ma joue droite sous la violente gifle qu'Andrew vient de me mettre. Ses iris noisettes me regardent reflétant de la haine à mon égard. Qu'ai-je fait de mal ? me demandais-je mentalement.

- Je t'avais interdit de lui parler et tu l'as fais ! me lance-t-il, sèchement.

- Mais..

- Non ! Tu n'es pas une sage fille Ayona ! Et on punit toujours les mauvaises personnes.

Mon corps se fige automatiquement en réalisant l'ampleur de ses paroles tandis que des larmes se logent dans mes yeux. Je retiens un cri apeuré quand il me plaque brutalement contre le mur derrière moi. Il me fait peur mais je reste impassible, mes membres refusant de bouger.

- Bordel ! Il te regarde comme-ci tu étais la huitième merveille du monde alors que tu es à moi ! s'exclame-t-il, enragé. Il convoite quelque chose qui m'appartient.

- Je n'appartiens à personne Andrew, je ne suis pas un objet. bredouillais-je.

- Ah non ? Tu n'es pas à moi peut-être ? On va voir ça, ma jolie Ayona.

Il est devenu complètement fou ! Tout à coup, mes émotions se suspendent dans mon esprit, retrouvant la mobilité de mes membres. Je me décale pour commencer à courir vers les rues marchandes quand un pied me barre la route. Je pose urgemment mes mains sur les pavés secs de la ruelle.

- Mauvaise erreur, tu ne pourras pas t'enfuir Ayona, pas tant que je serais là.

Un cri de terreur s'échappe de mes cordes vocales quand il m'attrape violemment par les cheveux me relevant sans ménagement. Mes larmes roulent silencieusement sur mes joues sous la douleur intense de son geste malveillant.

De nouveau, ma joue me brûle subitement sous la violence de sa nouvelle gifle. La dernière chose que j'aperçois quand ma tête heurte puissamment le mur en brique, c'est son regard terrifiant. Une vague de panique me submerge quand ma vue se trouble pendant qu'un liquide visqueux dégouline sur mon visage.

Mes membres se ramollissent petit à petit pendant que des vertiges me submergent. Un goût métallique commence à apparaître dans ma gorge quand je ne ressens plus la présence effrayante d'Andrew. Un claquement de portière à l'opposée de la ruelle m'informe qu'il est définitivement parti.

Sur le point de faire un malaise, j'attrape rapidement mon téléphone dans ma poche arrière et appuie difficilement sur le contact de ma meilleure amie. Péniblement, j'apporte l'appareil à mon oreille. Après trois sonneries interminables, la voix douce d'Ellie résonne.

- Ayona ? Il y a un problème ?

Sa voix, habituellement légère, trahissait son inquiétude. J'aurais dû être à la maison depuis un moment, pensais-je. Subitement, j'éclate en sanglot en me tenant la tête. Les vertiges se font de plus en plus intenses pendant que des nausées me tourmentent.

- Andrew.. ma tête.. mur.. ruelle.. aide.. moi.. malaise.. Pas Lilian..

- J'arrive tout de suite Ayona, reste réveillée !

Ma main lâche mon téléphone qui tombe sur le sol à mes côtés. J'appuie ma tête contre le mur derrière moi tandis que mes paupières s'efforcent à rester ouvertes. Je prie intérieurement pour que ma meilleure amie se dépêche sentant que je ne vais pas tenir très longtemps dans cet état.

- Ayona ! crie une voix masculine à quelques mètres de moi, Lilian.

Je maudis Ellie silencieusement de ne pas m'avoir écouter. Quand mes paupières s'ouvrent de nouveau, trois silhouettes se trouvent devant moi. Je reconnais la carrure imposante de Lilian qui s'abaisse à mon niveau. Il porte une main tremblante de colère à mon front puis pousse un juron qui s'évapore dans l'atmosphère.

- Tu saignes.. remarque-t-il, froidement.

- Il faut qu'on la ramène à la maison, tout de suite. lance Ellie, paniquée.

- Je ne.. Je ne peux.. Je ne peux pas marcher.

Je frissonne agréablement quand une main passe sous mes genoux et une autre dans mon dos. Quelques secondes plus tard, je me retrouve contre un torse musclé. Je reconnais automatiquement l'odeur de Lilian puis pose ma tête, douloureusement, sur son épaule.

- Je vais le tuer, ce fils de pute. siffle-t-il, entre ses dents, rageusement.

- Nous t'aiderons avec plaisir. retentit la voix de Matthew.

Une sensation d'apaisement s'empare de moi dans les bras de Lilian. Un soupir s'échappe de mes lèvres pendant que mes paupières se referment dangereusement. Je peux sentir son rythme cardiaque anormalement élevé à travers son torse. Je me demande pour qui il bat à l'instant.

- Ne t'endors surtout pas, princesse. me murmure-t-il, doucement.

- Nous sommes enfin arrivés. lâche ma meilleure amie, avec un air de soulagement.

- Ayona ! s'affole la voix de Paola.

- Il faut appeler Mr Forks immédiatement.

- Et je reste avec elle pour la nuit. déclare la voix de Lilian.

Malgré ma volonté pour rester éveillée, mon corps sombre lentement vers les ténèbres.

SECONDE CHANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant