Ayona Hills
25/05
Culross, écosse.
Mes pupilles fixent pensivement le plafond de ma chambre à Johnson House pendant que la sensation des lèvres de Lilian sur les miennes reviennent dans mes pensées. Je dois admettre que mon sommeil n'a pas été réparateur, rêvant de revivre ce moment. Je veux ressentir à nouveau cette sensation de bonheur dans mon estomac.
Cependant, l'heure du petit-déjeuner approche, je me demande si nous nous reparlerons ou si il reprendra son attitude froide à mon égard. Je préfère la première option. Je mets une de mes robes, idéale pour le printemps, et mes baskets. Je m'attache les cheveux et applique une fine couche d'anticerne pour masquer mon manque de sommeil.
Je me fige sur le pas de ma porte au moment où mon regard rencontre les pupilles satisfaites de Rebecca. Elle vient de sortir de la chambre de Lilian. Tout à coup, les pièces du puzzle se forment dans mon esprit. Elle est vêtue d'un des pulls de Lilian et il était supposé passer la nuit seul, puisque sa fille dort dans ma chambre.
- C'est une agréable journée, n'est-ce-pas Ayona ? me lance Rebecca, avec un sourire éclatant.
Je reste silencieuse pendant qu'un sentiment de trahison me submerge. Elle disparaît dans les escaliers tandis que des larmes se logent dans mes yeux réalisant qu'il a couché avec elle après m'avoir embrassée. Ma souffrance se mêle à une colère sourde.
Je retourne fermement dans ma chambre, attrape ma valise et lance rageusement mes vêtements dans celle-ci pendant que des larmes silencieuses dégoulinent sur mes joues. Quelques minutes plus tard, je descends difficilement mes affaires dans le hall d'entrée, ne cachant pas mes émotions. Je ne peux plus faire semblant désormais.
- Ayona, qu'est-ce-qu'il se passe ? me questionne Marck, avec inquiétude.
- Je rentre à la maison, Marck. déclare-je, durement.
Je dois avoir l'air d'être complètement folle quand je pénètre dans la salle à manger. Ellie lance un regard à son petit-ami, inquiète, tandis que mes pupilles fixent douloureusement Lilian. Je m'approche furieusement de lui et le gifle devant tout le monde. Son visage reflète d'abord de la surprise puis de l'incompréhension.
- Tu n'es qu'un connard Lilian Johnson ! Finalement, tu avais raison. Tu es incapable de me rendre heureuse. Il suffisait de me dire que je te dégoûtais, tu n'étais pas obliger de m'embrasser pour ensuite aller coucher avec Rebecca ! m'écries-je, énervée.
- Il t'a embrassé ! s'exclame ma meilleure amie, choquée.
- Ce n'est pas comme ça que j'ai élevé mon fils, dit moi que ce n'est pas vrai ! le réprimande Miranda, mécontente.
- Ne vous attendez pas à ce qu'il avoue avoir briser le cœur de la fille qui l'aime. réplique-je, amèrement. Je rentre à la maison. J'annonce, fermement.
- Ayona ! Attends ! m'interpelle Lilian, tandis que je me dirige vers la porte d'entrée.
Je me précipite à l'extérieur du manoir avec ma grosse valise pendant qu'un sanglot s'échappe involontairement de mes lèvres. La douleur dans ma poitrine est insoutenable. C'est réellement ce qu'on appelle avoir un chagrin d'amour ? me demandais-je.
Soudainement, une main se referme sur mon avant-bras. Le frisson qui longe mon échine dorsale m'indique qu'il s'agit de Lilian. Je fais volte-face me retirant de son emprise et le fusille du regard. De l'incompréhension mêlée à de la panique reflètent dans ses prunelles.
- Qu'est-ce-que tu veux me dire ? Que c'était plus facile de faire l'amour à Rebecca puisque tu n'as pas de sentiments pour elle ?! Bordel Lilian ! Arrête d'avoir peur de me faire souffrir, parce que c'est ce qu'il se passe maintenant ! Arrête de te cacher derrière ton passé !
- Je ne peux pas ! Ashley est morte à cause de moi ! J'ai tué la propre mère de ma fille ! Je ne veux pas qu'il t'arrive la même chose par ma faute ! me révèle-t-il, sèchement.
Je comprends mieux maintenant pourquoi il se sent autant coupable du décès d'Ashley. Mais c'est évident qu'il ne m'arrivera rien aux côtés de Lilian. Mon regard se plante dans le sien. De la colère, de l'amour, de la douleur, des doutes, de la peur et de la tendresse se reflètent dans nos iris pendant que l'atmosphère se charge autour de nous.
La légère brise soulève délicatement mes cheveux pendant que Lilian se livre un combat mental encore plus pénible qu'hier soir. Au moment où de la résignation apparaît dans ses pupilles, je comprends qu'il se retient de me dire ce qu'il ressent. Un sentiment destructeur, douloureux et pénible se loge dans ma poitrine, un sanglot dépasse mes lèvres tandis que je tourne les talons n'attendant plus rien de lui.
- Et puis merde, Ayona..
Mes prunelles s'écarquillent de surprise lorsque sa main attrape fermement la mienne, me retournant dans sa direction. Une décharge électrique se répand dans l'entièreté de mon corps au moment où il pose une main sur ma joue. Les larmes perceptibles dans ses yeux me détruisent inexplicablement.
- Je ne peux pas, je ne peux pas te résister éternellement. Je ne peux pas te détester de me faire ressentir autant de sentiments qui me font peur. Je ne peux pas rester loin de toi jusqu'à la fin de mes jours. J'aime te voir travailler dans l'atelier, j'aime te voir rougir quand je te complimente, j'aime te voir aussi proche de ma fille. Je suis amoureux de toi, Ayona.
Ses paroles résonnent dans mon cerveau me faisant perdre le contrôle de mes propres pensées. Une larme solitaire perle sur ma joue pendant que je presse mes lèvres sur les siennes. J'explose littéralement quand il répond à mon baiser passionnément. Nous nous disons ce que nous ressentons avec nos corps.
Notre baiser est fougueux, passionné, douloureux, il reflète nos doutes, nos angoisses, nos passés mais également notre amour. Je passe mes mains autour de son cou pendant que nos langues réalisent une danse endiablée intensifiant ce moment merveilleux. Nos muscles se relâchent pendant que nous nous évadons de la réalité ensemble.
Nos larmes se mélangent à notre échange passionné lui donnant un goût salé. Nous nous séparons à bout de souffle, avec un sourire sur nos lèvres, en restant enlacés. Je ferme les paupières pour imprimer cet instant dans mon esprit et pose mon front contre le sien.
- Je suis véritablement heureux qu'à tes côtés, Ayona Hills. Je te jure que je n'ai jamais touché Rebecca, même si elle n'aurait pas refuser. Il n'y a que toi dans mes pensées depuis ton retour. Souhaites-tu réellement que je fasse partie de ta vie ?
- Je n'ai jamais souhaiter autre chose, tu es celui que j'attendais depuis longtemps. Je t'aime tellement Lilian Johnson. murmure-je, avec un sourire éclatant.
Un cri de surprise résonne dans l'atmosphère lorsqu'il m'attrape par les cuisses, me soulevant de la terre ferme, j'enroule mes jambes autour de ses hanches. J'éclate de rire pendant qu'il nous fait tourner me demandant de répéter ma phrase.
- Je t'aime Lilian Johnson ! crie-je, heureuse.
Je dois avouer ressentir une surdose de bonheur quand ses pupilles pétillantes de joie rencontrent les miennes. Oui, je l'aime plus que tout au monde. J'explose littéralement une nouvelle fois au moment où il m'embrasse amoureusement. Cependant, nous sommes rapidement interrompus par des hurlements provenant de la porte d'entrée.
- Miranda ! Il faut commencer les préparatifs pour le mariage, il est hors de question qu'il change d'avis encore une fois ! s'écrie ma tante, heureuse.
- Je ne crois pas qu'il changera d'avis, il est complètement amoureux. répond Miranda, amusée.
Je repose mes pieds sur le sol pendant que Lilian confirme l'hypothèse de sa mère en secouant positivement la tête. Au final, Paola avait raison. Le destin fait les choses correctement.
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SECONDE CHANCE
Romantizm« Seul l'amour peut garder quelqu'un vivant. » O.W Dans la charmante ville d'Édimbourg, Ayona Hills emménage dans la maison de sa tante suite au décès de sa mère. Habituée au paysage écossais, elle a passée toutes ses vacances scolaires chez Paola...