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Lilian Johnson

19/05

Édimbourg, écosse.

Le merveilleux soleil attire les clients assoiffés dans notre bar pour mon plus grand bonheur. J'aime quand les affaires fonctionnent à la perfection. Je dois reconnaître qu'un sentiment similaire à un manque m'envahit depuis que j'ai quitté Johnson House, ce qui me perturbe.

Voyant que les muffins d'Ayona partent rapidement de mon comptoir, j'attrape mon téléphone près de la caisse et lui pianote un message l'informant que mes clients adorent ses gâteaux. Quelques secondes plus tard, je reçois une réponse de sa part qui me remercie de donner autant de popularité à sa cuisine puis une photo d'Alina et elle apparaît dans notre conversation.

Elles se trouvent dans l'atelier, Alina possède un sourire resplendissant, me procurant un élan d'amour paternel, elle est confortablement installée dans le petit fauteuil avec un livre dans les mains pendant qu'Ayona est devant son plan de travail avec des tissus roses à différents motifs. Elle me précise dans un autre message qu'elle n'a pas pu résister à créer une robe de princesse pour ma fille. Elle est irrésistible, pensais-je.

- Arrête de sourire comme un idiot, Lilian. se moque Matthew, amusé.

- Elle me manque. J'avoue à moitié dans un soupir.

- Alina ou Ayona ? me taquine-t-il. Qu'est-ce-que tu attends pour aller les rejoindre ?

- Et le bar ? Tu oublies sûrement que j'ai une entreprise à faire tourner. réponds-je, en souriant.

- Je sers à quoi dans cette histoire ? Tu as bien besoin de vacances Lilian, et je peux gérer le bar tout seul, Ellie m'aidera de temps en temps si les clients sont nombreux, elle est très compétente avec Paola, pourquoi ne le serait-t-elle pas ici ?

- Je ne sais pas.. soupire-je, hésitant.

- Ah ! J'allais oublier ! Tu as reçu un courrier. Pense à ma proposition.

Il retourne servir des clients dans la deuxième salle portant un plateau de Irish-Coffee. Je hausse un sourcil quand le tampon de l'inspection de l'hygiène apparaît à l'arrière de l'enveloppe. Je lis attentivement le courrier en écarquillant les yeux de surprise. Je crois qu'effectivement des vacances me feraient du bien là.

- Pourquoi tu fais cette tête ? Le bar a des problèmes ? m'interroge mon meilleur ami, inquiet, en revenant derrière le comptoir.

- Un inspecteur de l'hygiène peut nous rendre visite n'importe quand. Quelqu'un a affirmé que nous ne respectons pas les règles d'hygiène imposées, c'est ridicule !

- Pauvre inspecteur, il va se déplacer pour rien, tu as une idée de la personne qui a pu faire ça ?

- La seule personne qui m'a menacé est Andrew.

- Il a intérêt à ne jamais revenir ici, sinon je le massacre, je sens qu'il va être notre plus gros problème. me lance-t-il, contrarié.

- Ne te préoccupe pas de lui, il va agir dans l'ombre, son courage a la taille de ses testicules, c'est à dire qu'elles sont minuscules. Je roule des pupilles. Je crois que j'ai besoin de quelques jours de repos. déclare-je, fatigué.

❀❀❀

Un nuage de nicotine s'évapore à l'intérieur de ma voiture pendant que Come As You Are de Nirvana résonne dans mon véhicule. Je dois avouer que je suis content de prendre quelques jours de repos. J'ai décidé de ne pas prévenir Ayona de mon arrivée, et je ne vais sûrement pas lui parler de l'inspection d'hygiène dont Andrew est l'auteur.

Je lance mon mégot par la fenêtre pendant que je m'engage dans l'allée de Johnson House. Quelques minutes plus tard, j'immobilise ma voiture sur le parking devant le manoir. Je récupère mes affaires dans mon coffre puis monte rapidement les premières marches menant à la porte d'entrée.

- Lilian ? On ne vous attendez pas aujourd'hui, tout va bien ? me demande Marck, perplexe.

Je l'informe que je passe quelques jours ici avec les filles et mes parents pendant qu'il prend mon sac de voyage pour le mettre dans ma chambre au deuxième étage.

- Lilian ! Qu'est-ce-que tu fais ici ? m'interroge ma mère, avec un sublime sourire.

- J'ai décidé de prendre des vacances ici.

- Je suppose que les filles te manquaient trop, Matt saura gérer correctement le bar, je n'en doute pas une seconde.

Nous nous séparons de notre étreinte remplie de tendresse. Je ne contredis pas ma mère puisqu'elle devine toujours la vérité sans même qu'on lui dise. Je la remercie quand elle m'indique que les filles sont dans le grand salon.

Seul dans cette immense et luxueuse demeure, je m'autorise à sourire quand mes iris se posent affectueusement sur le visage endormi d'Ayona dans le plus grand canapé du salon. Un sentiment étrange m'étreint le coeur quand je remarque qu'Alina est blottie contre elle, vêtue de sa robe de princesse, qui est magnifique.

Je quitte silencieusement la pièce pour me rendre dans la cuisine, ma mère demande tout le temps à Leticia de préparer un peu plus de nourriture, au cas où une personne aurait une petite faim, et de le laisser dans le réfrigérateur.

Je me fige dans l'encadrement de la porte de la cuisine quand une jeune femme à la chevelure rousse, coiffée d'un chignon plaqué, se trouve dans ma ligne de mire. Tout à coup, les paroles de ma mère me reviennent en mémoire. Je reprends mes esprits lorsque la prénommée Rebecca m'offre un ravissant sourire avec une lueur séductrice dans les pupilles.

- Je ne savais pas qu'un homme tel que vous travaillait ici, vous êtes le jardinier ? s'enquit-elle, avec une voix mielleuse.

- Je suis le fils de votre patronne. réponds-je, froidement, en me préparant une assiette de pâte à la bolognaise.

Je dois admettre que mon meilleur ami a raison, ma réconciliation avec Ayona m'a changé, je ne m'intéresse désormais plus aux femmes qui essayent de me séduire. J'ignore ouvertement les regards séducteurs de la nouvelle employée de mes parents pendant que mon assiette chauffe dans le micro-onde.

- Attendez ! s'écrie Rebecca tandis que je m'apprête à me rendre dans la salle à manger. Tenez, une serviette, la sauce tomate tâche les vêtements.

Je remercie cette jeune femme poliment puis m'installe à la table de la salle à manger. Cependant, une suite de nombres attire ma curiosité. Je roule des pupilles en réalisant que la nouvelle assistante cuisinière a marqué son numéro de téléphone sur le dos de la serviette.

Je croyais que mon comportement froid l'aurait fait fuir mais on dirait que les femmes sont attirées par la froideur.

SECONDE CHANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant