- 33 -

598 24 0
                                    

Lilian Johnson

28/05

Édimbourg, écosse.

La sonnerie de mon téléphone me tire brusquement de mon profond sommeil. Je me redresse en reconnaissant le numéro de Mme Forks. Pourquoi m'appelle-t-elle à quatre heures du matin ? Un sentiment d'anxiété me tord l'estomac pendant que je décroche.

- Allô ? commence-je, à moitié éveillé.

- Lilian ! Il faut que tu viens vite ! Il y a un incendie, j'ai appelé les pompiers.

- C'est quel commerce ? demande-je, inquiet.

- C'est ton bar, Lilian !

- J'arrive tout de suite, appelez Matthew s'il vous plaît.

L'angoisse augmente considérablement dans mes veines pendant que je me lève de mon lit. Je pianote un message à ma mère quand des coups se font entendre sur ma porte d'entrée. Elle a été rapide, Mme Forks a sûrement dû la prévenir. J'enfile mon jeans en ouvrant la porte.

- Je suis venue dès que Mme Forks m'a appelée. me lance ma mère, paniquée.

J'attrape mes clés de voiture dans le vide poche à l'entrée puis descends les escaliers rapidement. Je m'installe derrière le volant, les mains tremblantes, et démarre en direction du Tavern'Coffee. Je me gare à quelques mètres de mon bar puis cours en direction de celui-ci.

Les flammes réchauffent la rue commerçante, mesurant environ six mètres de haut, Matthew apparaît rapidement dans ma ligne de mire accompagné d'Ellie et Ayona. Je cours dans leur direction avec les traits du visage crispés. Des années de travail viennent de partir en fumée !

- Lilian ! m'interpelle mon meilleur ami, affolé. Je suis venu dès que j'ai été prévenu.

- Je sais, il faut que j'aille récupérer mes papiers dans mon bureau !

- Non ! s'écrie Ayona, apeurée. Tu ne peux pas passer, ça va s'effondrer.

Au même moment, un bruit sourd résonne depuis l'intérieur. Bordel ! Qu'est-ce-que les pompiers foutent pour venir ! Paniqué, j'essaye de réfléchir correctement quand un détail me revient en mémoire me faisant perdre le contrôle.

- Il y a des bouteilles de gaz à l'arrière. déclare-je.

- Pardon ? Il faut évacuer la rue le plus vite possible ! s'exclame mon meilleur ami, angoissé.

- Il faut que je sors les bouteilles de gaz sinon elles vont explosées ! Il faut que j'aille à l'intérieur.

- Non ! Lilian ! Je t'en supplie ! refuse catégoriquement Ayona, les larmes aux yeux.

- Je t'accompagne. annonce fermement Matthew.

- Je n'en ai pas pour longtemps, je reviens, princesse. lance-je à Ayona.

Je tourne les talons pour me rendre à l'intérieur de mon bar lorsqu'une larme perle sur sa joue. J'essaye de reprendre mon sang froid pour analyser la situation. Mon meilleur ami se dirige vers mon bureau prudemment pendant que je me précipite à l'arrière de mon établissement où se trouve les bouteilles de gaz.

Quelle belle idée j'ai eu en voulant installer une cuisine ! Je me maudis intérieurement en déplaçant les bouteilles vers la porte de sortie qui donne dans une petite ruelle. Heureusement, elles n'étaient pas encore en contact avec la chaleur des flammes.

Les flammes augmentèrent suite à la bouffée d'oxygène provoquée par l'ouverture de la porte. Je sors rapidement toutes les bouteilles de gaz, ignorant le tremblement de mes mains. Je me demande ce qui a pu causer un incendie d'une telle ampleur.

- Lilian ! m'appelle Matthew, à la sortie de mon bureau. Il faut qu'on se dépêche !

- J'arrive ! crie-je, en entendant des sirènes dans la rue.

Je referme doucement la porte de sortie puis rejoins mon meilleur ami ressentant un petit soulagement. Un problème en moins, pensais-je. Nous nous précipitons vers l'entrée du bar pour retrouver nos petites-amis.

- Attention ! hurle mon meilleur ami, derrière moi.

Un craquement se fait entendre au-dessus de moi alors que nous atteignons l'entrée. Malgré les flammes, mon regard rencontre celui d'Ayona qui hurle de terreur quand la poutre, enflammée, s'effondre sur le sol.

❀❀❀

- Je vous affirme que c'est un incendie criminel, la route est barrée à la circulation pour la journée. décrète le chef des pompiers, gravement.

L'odeur de la fumée reste suspendue dans l'atmosphère, les premières lueurs de l'aube apparaissent dans le ciel. Ayona serre fortement ma main dans la sienne pour me réconforter silencieusement, pendant qu'un sentiment de colère gronde dans ma poitrine.

- Est-ce-qu'il y aurait une personne qui aurait pu vouloir vous nuire ? m'interroge, poliment, l'agent de police.

- Andrew... murmure-je, comme pour moi-même.

- Andrew Stewart. répond Ayona à ma place.

La rue entière aurait pu s'embraser si je n'avais pas sorti les bouteilles de gaz. Il aurait pu mettre le feu à des dizaines de commerces ! L'agent de police tourne les talons vers son supérieur avec une mine concentrée. J'enfouis mon nez dans la chevelure ébène d'Ayona en fermant les paupières.

J'aurais dû prendre ses menaces au sérieux, culpabilisais-je.

SECONDE CHANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant