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Ayona Hills

29/04

Édimbourg, écosse.

Je dois admettre que les paysages écossais m'avaient manqués durant toutes ses années. Autrefois, je passais toutes mes vacances scolaires chez ma tante, Paola, puisque ma mère a décidée de s'installer à Londres suite à ma naissance.

Un sourire se plaque sur mes lèvres quand le chauffeur de taxi immobilise son véhicule devant la maison de ma tante située dans un magnifique quartier mondain. Je me sens enfin chez moi, un nouveau chapitre de ma vie commence, pensais-je.

La légère brise printanière soulève délicatement mes cheveux pendant que je récupère mes valises, qui contiennent toute ma vie, dans le coffre de la voiture. Je paye le chauffeur qui m'adresse un sourire poli avant de disparaître au bout de la rue.

- Ayona ! Ma chérie ! s'écrie la douce voix de Paola, dans mon dos.

Je me retourne au moment où ses bras m'enlacent affectueusement pendant que quelques larmes de joie dégoulinent sur ses joues. Ma tante et moi avons toujours eu une relation très fusionnelle, c'est une deuxième maman pour moi.

- Comme tu m'as manqué. me chuchote-t-elle, émue.

- Toi aussi Paola, je me sens enfin chez moi après toutes ses années.

Nous rentrons à l'intérieur de l'habitation à la décoration typiquement écossaise. Je dépose mes valises dans le hall d'entrée pendant que ma tante disparaît dans la cuisine. Je réprime un pincement douloureux dans ma cage thoracique quand mon regard se pose sur deux photos.

La première s'est ma mère et moi lorsque j'étais enfant. Un petit sourire triste s'installe sur mon visage en repensant à cette magnifique après-midi où nous avions été visités, avec ma tante, les jardins botaniques du château sous une journée ensoleillée. Je sèche la larme solitaire sur ma joue en passant le bout de mes doigts sur le visage angélique de ma défunte mère.

La deuxième est une photo de Lilian et moi quand nous étions petits, il passait de temps en temps l'après-midi chez Paola pour jouer avec moi. La mère de Lilian, Miranda, est la meilleure amie de ma tante depuis de nombreuses années. Lui et moi étions inséparables jusqu'au jour où il ne m'a plus donné de nouvelles pour une raison que j'ignore.

- Tu veux un verre de limonade ma chérie ? me propose ma tante depuis la cuisine.

Je sors rapidement de mes songes, laissant le passé dans un coin de mon cerveau. Il faut réellement que je tourne la page maintenant, il vit sûrement le parfait amour avec une jeune femme qui le comble de bonheur, me rappelais-je. Pourtant, à cette pensée, la déchirure dans ma poitrine s'agrandit.

Je réponds positivement à Paola en me dirigeant vers la petite cuisine où une délicieuse odeur de tarte aux pommes provient du four. Je m'installe autour de la table ronde en chêne foncé avec un petit sourire sur les lèvres.

- Je suis si heureuse que tu sois là. me répète-t-elle, joyeusement.

- Moi aussi, je suis aussi pressée de travailler avec toi. souriais-je, en prenant une gorgée de ma limonade à la fraise.

- D'ailleurs, en parlant de ça, une petite surprise arrive demain matin pour toi donc tu ne commenceras à la boutique que Mercredi.

Le sourire innocent de Paola m'indique qu'elle est fière de sa surprise pour moi. Seulement, j'espère qu'elle n'a pas exagérée comme d'habitude. Elle trouve toujours le prétexte que je suis sa seule nièce pour m'offrir des choses excessivement chères, ce qui me gêne.

- Comment vont Miranda et Paul ?

- Ils sont très pressés de te revoir, comme tout le monde. me répond-t-elle.

Je me retiens de lui demander si Lilian était au courant de mon arrivée quand l'horloge ancienne du salon résonne dans le rez-de-chaussée indiquant qu'il est dix-huit heures.

- Allez, il est temps que tu t'installes à l'étage dans ta chambre pendant que je prépare le dîner. Si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas à me le demander.

Je lui offre un sourire sincère puis tourne les talons pour me rendre dans ma nouvelle chambre à l'étage. Je dois reconnaître que mes valises pèsent une tonne, je me maudis intérieurement en montant les escaliers. Je reprends doucement ma respiration en posant mes bagages sur mon nouveau lit, qui était très confortable dans mes souvenirs.

❀❀❀

Tous les jours se ressemblent: ménage, courses et cuisine. Je porte difficilement mes trois sachets de courses jusqu'à la porte d'entrée de notre petite maison londonienne. Soudainement, un mauvais pressentiment me submerge, les pièces du rez-de-chaussée sont plongées dans l'obscurité contrairement aux autres jours. A cette heure-ci, ma mère devrait être réveillée, ce qui n'est probablement pas le cas, ses forces s'épuisent de jour en jour.

Un frisson glacial longe mon échine dorsale au moment où je dépose les courses dans le hall d'entrée. Bizarrement, la maison reste silencieuse. Je cours au premier étage où se trouve nos chambres respectives quand une odeur étrange émane de la chambre de ma mère.

Mon sang se glace dans mes artères pendant que mon monde s'écroule sous mes pieds. Ma mère se trouve dans son lit, vêtue de sa robe de nuit préférée, les paupières fermées et la peau bleutée signe que son âme s'est envolée avec une partie de moi. Elle est morte.

Mes paupières s'ouvrent brusquement lorsqu'un poids s'abat sur mon abdomen. Il me faut quelques secondes pour réaliser que les boucles dorées devant mes yeux appartiennent à Ellie, ma meilleure amie qui habite normalement à Londres avec ses parents. C'est impossible !

- Ellie, c'est bien toi ? murmure-je, à moitié endormie.

- Oui, tu t'attendais à quelqu'un d'autre ? ricane cette dernière, amusée.

Un élan de bonheur submerge ma cage thoracique devant son sublime sourire familier. Ellie est comme une soeur pour moi, nous sommes rapidement devenues inséparables pour mon plus grand plaisir. Je saute littéralement dans ses bras, ravie qu'elle soit ici.

- Alors, ma petite surprise te plaît ? intervient Paola, dans l'encadrement de la porte.

- Oh oui ! Il faut que je te fasse visiter la ville avant que tu ne repartes pour Londres ! m'écrie-je, joyeusement.

Je hausse un sourcil, totalement perdue, lorsqu'elles éclatent de rire en se lançant un regard pétillant d'amusement. Ma tante m'adresse un tendre sourire avant d'hocher la tête vers ma meilleure amie.

- On aura tout le temps de profiter ensemble, Ayona, je ne repars pas, une université m'a prise pour des études de mode ici, c'était une idée de ta tante. sourit-elle, radieusement.

- Attend, donc tu vas vivre ici ? Avec nous ? demande-je, en m'attachant les cheveux.

- Oui, ça te dérange ?

- Pas du tout ! crie-je, en sautillant littéralement de joie.

Ma tante décide de disparaître pour redescendre à la cuisine pendant qu'Ellie me raconte comment Paola a négociée avec ses parents pour qu'elle puisse faire ses études à mes côtés. La détermination de ma tante ne m'étonne pas, c'est un trait de caractère familial. Cependant, cette merveilleuse surprise augmente considérablement ma bonne humeur.

Ma meilleure amie et moi allons vivre dans la même maison.

SECONDE CHANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant