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Ayona Hills

04/06

Édimbourg, écosse.

Pour continuer le récit de l'histoire d'Ashley, nous sommes au Tavern'Coffee dans le passé. Je dois admettre qu'il n'avait pas le côté typiquement médiéval, autrefois, contrairement à maintenant. Toutefois, l'atmosphère était toujours chaleureuse.

Un tendre sourire s'étire sur mes lèvres lorsque le visage, d'il y a quelques années, de Lilian apparaît dans ma ligne de mire. La fatigue pouvait se lire sur ses traits, ses iris océans étaient fades alors que maintenant elles pétillent constamment de bonheur. Cependant, il a toujours eu cette carrure imposante et son charisme séduisant.

- Après notre première -rupture- même si nous n'étions pas un couple, notre relation s'est dégradée. Il ne me faisait plus l'amour avec passion mais avec colère. Il se défoulait dans ses coups de reins et me faisait payer ce que je lui avais fait. Il devait sûrement se sentir prisonnier avec moi, ce qui était réellement le cas. Je ne supportais pas de l'avoir loin de moi, je surveillais tous ses faits et gestes aux détails près, je devenais folle. continue Ashley, honteusement.

Au même moment, nous pouvons voir la silhouette svelte d'Ashley pénétrait à l'intérieur du bar avec un sourire pendu à ses lèvres. Cependant, sa chevelure n'était pas rose mais brune, ce qui accentue notre ressemblance physique.

- C'était le plus beau jour de ma vie, je venais de faire un test de grossesse et il s'est avéré positif. J'ai immédiatement décidé d'annoncer cette nouvelle à Lilian, je nous imaginais déjà être une véritable famille, la famille que je n'ai jamais eu. J'avais décidé de ne plus me droguer, ni de boire d'alcool, même une seule goutte. sourie-t-elle, nostalgique.

- Tu l'aimais ? demande-je, subitement, curieuse de connaître la réponse.

- Lilian ? Je pensais à ce moment là que ce que je ressentais était de l'amour, mais ce n'était qu'un simple attachement. Il était le seul à rester à mes côtés, même si je le forçais. Je le voyais qu'il n'avait pas envie de venir chez moi, je ne lui donnais plus envie de faire l'amour. Mais je me sentais merveilleusement bien, parce que j'avais de la compagnie pendant une heure ou deux. C'était stupide. ricane-t-elle, amèrement.

- Il m'a dit qu'il avait l'intention de te quitter ce jour-là. murmure-je, comme pour moi-même, tristement.

- Exactement, il avait la ferme intention qu'on arrête de se voir. Mais quand je lui ai dis que j'étais enceinte, il m'a dit qu'il serait présent à chaque rendez-vous médical et à l'accouchement. Et c'est ce qu'il a fait, il m'a rendu heureuse pendant ma grossesse et à la naissance de notre fille. Mais je savais que ce bonheur n'allait pas durer, il m'avait clairement fait comprendre qu'il allait juste assumer son rôle de père. De toute façon, il n'y avait pas d'amour entre nous, que de la haine. Et je le comprends.

Je n'ai pas le temps de répondre à son monologue que nous sommes déjà projetées, agréablement, dans son appartement. Je pose un regard attendri sur la petite bouille angélique d'Alina qui n'était qu'un bébé pendant qu'Ashley lui donnait le biberon. Je tourne mes prunelles vers le visage d'Ashley quand une larme solitaire roule sur sa joue.

- Lilian ne le sait pas mais après la naissance de notre fille, je me suis sentie nulle. Je la laissais involontairement pleurer pendant des heures. Mes anciennes addictions me manquaient. Je ne voulais pas demander de l'argent à Lilian donc j'ai croulé sous les factures impayées. Alina ne manquait de rien puisque Lilian m'aidait à acheter son lait en poudre et ses couches pendant que je récupérais dans des associations des vêtements.

- Tu ne regrettes pas de ne plus être là pour l'élever ? l'interroge-je, avec des pincettes.

- Je n'ai jamais eu de maman, Ayona. Je ne sais pas comment un bébé fonctionne, je n'ai jamais eu de câlin de ma mère, lorsque je me blessais, personne ne me soignait. Je me rassurais moi-même quand j'avais peur. Je n'aurais certainement pas été une bonne mère pour ma fille. Et contrairement à d'autres mamans, je n'ai jamais ressentie ce lien maternel, pourtant j'aime ma fille plus que tout.

Je me demande quelle est la sensation de sentir une vie se créer dans notre propre corps. Quelle est la sensation de mettre un humain au monde ? Soudainement, je me pose plein de questions concernant la maternité. Je me rappelle l'élan d'amour que je ressens en voyant Alina. Une chose est évidente, j'aimerais avoir des enfants.

- Qu'est-ce-que ça fait d'être enceinte ? questionne-je Ashley, curieusement.

- Ne t'inquiète pas, tu connaîtras la réponse dans quelques années, vous aurez deux enfants, une fille qui te ressemblera énormément que vous appellerez Mary et un petit garçon que vous nommerez Jake. Ne t'inquiète pas Ayona, tu auras de beaux enfants.

Je me fige suite à ses paroles. Suis-je réellement dans un rêve ? A-t-elle raison ? Seul l'avenir nous le dira. Pourtant, une partie de moi espère qu'Ashley dit vrai.

- D'ailleurs, je suis heureuse que tu sois dans la vie de Lilian et d'Alina. Je suis contente qu'elle te considère comme sa maman. Je sais que tu ne veux pas prendre ma place dans la vie de ma fille mais je ne suis plus de ce monde Ayona. Et Alina aura besoin d'une personne comme toi pour l'élever dans sa vie. Je te fais entièrement confiance, je sais que vous serez heureuse.

- Mais.. commence-je, perturbée.

- Arrête de te prendre la tête avec ça, fait confiance au destin Ayona. me coupe-t-elle avec un sourire amical.

Et si elle avait raison ? Si je me prenais trop la tête ?

SECONDE CHANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant