Lilian Johnson
21/05
Culross, écosse.
Je peux encore ressentir cette bulle invisible nous envelopper pendant que, le moment du lac avec Ayona, danse de nouveau devant mes pupilles. Elle était incroyablement belle et sa voix résonne encore à mes oreilles. Je revois les rayons du soleil illuminant son visage à la peau d'ivoire, ses iris émeraudes fixant l'eau douce du lac tandis que les paroles flottaient dans l'atmosphère.
Je me surpris à ressentir une forte émotion dans la poitrine durant ce moment. Une émotion profonde et sincère, de l'amour. Oui, je me suis surpris à aimer profondément Ayona. Quand les dernières paroles de Still Loving You se sont échappées de ses lèvres rougeâtres, je me suis rendu compte que mon rythme cardiaque s'était accéléré anormalement pendant qu'un fourmillement agréable s'était logé dans le creux de mon estomac, propageant dans mon corps une vague de chaleur, rendant mes mains moites.
Je sors de mes songes lorsque je pénètre dans le salon où se trouve Alina qui joue avec ses poupées avant le petit-déjeuner. Je dépose un tendre bisou sur son front quand elle me prend dans ses bras pour me dire bonjour, comme tous les matins.
Soudainement, je me souviens qu'Ayona était venue près du lac pour me dire quelque chose. Mon intuition me dit qu'elle est dans le jardin d'hiver, comme la dernière fois, et elle ne s'était pas trompée. Mes yeux se posent sur la magnifique chevelure ébène d'Ayona qui sirote une tasse de café, installée autour de la table en fer forgé, avec un bouquin dans les mains dont elle ne semble lire aucune phrase.
- Coucou ! Je lui lance, doucement.
- Salut.. me répondit-elle, nerveusement.
- Tu voulais me dire quoi hier ? Je lui demande, avec un sourire éclatant.
Elle pose soigneusement son livre sur la table pendant que j'allume une cigarette. Maladroitement, mon regard capture le sien provoquant un frisson longeant mon échine dorsale. Je trouve Ayona encore plus belle quand elle rougit, pensais-je, surtout quand c'est à cause de moi. Je me maudis quand elle se mord la lèvre inférieure inconsciemment.
- Suite à ton idée pour la boutique, je me suis dit que j'aimerais verser un pourcentage de mes ventes à l'association de ta mère mais avant de me lancer dans une boutique, il faut que je vois si mes vêtements pourraient intéresser du monde donc elle m'a proposée d'organiser une soirée où je vendrais mes créations.
- Je suppose qu'elle sera ta première cliente, elle a toujours aimée tes vêtements, tu veux que je passe à la mercerie pour prendre des tissus ? propose-je, enthousiaste.
- Oui, si ça ne te dérange pas, je crois que je vais avoir du travail cette semaine. dit-elle, amusée. J'avais penser à mettre une petite table supplémentaire dans l'atelier pour Alina, elle aime autant que moi cette pièce.
- Je suis entièrement d'accord, comme ça, je pourrais venir vous voir plus souvent.
❀❀❀
Cette après-midi, je me suis rendu compte qu'Ayona et moi avons beaucoup d'années à rattraper. Et je me suis dis qu'après une bonne journée de travail, une soirée ensemble pourrait nous faire du bien, comme avant.
Pendant qu'elle travaillait dans l'atelier du troisième étage, j'ai préparé un panier contenant une nappe, une bouteille de vin blanc, des sandwichs, des cookies, des fraises et des myrtilles. Tout ce que, dans mes souvenirs, Ayona aimait sauf le vin, elle ne buvait pas d'alcool.
Lors de mon passage à la mercerie du village, j'ai profité de l'occasion pour lui acheter du matériel de broderie que j'ai mis dans une belle boîte ancienne pour lui offrir, ce soir. J'ai également prévenue ma mère que nous ne serions pas là pour le dîner. Pour mon plus grand bonheur, elle n'a pas posée de questions.
Je monte les escaliers pour me rendre au troisième étage avec un petit sourire sur les lèvres. Je donne quelques coups sur la porte de l'atelier pour annoncer ma présence et entre dans la pièce avec l'autorisation d'Ayona.
- J'ai pensé que tu avais besoin d'une pause.
- Tu as totalement raison, si je continue, je risque de ne plus être efficace. soupire-t-elle, en s'étirant. Tout va bien ?
- Viens avec moi, j'ai préparé quelque chose.
Nous descendons au rez-de-chaussée, je lui suggère de mettre un gilet quand nous arrivons dans le hall d'entrée. Sur le chemin, je prends le panier dans la salle à manger puis nous sortons dans les jardins. La petite lumière qui est allumée dans la maisonnette d'Antoine m'informe que nous ne serions pas dérangés.
- Nous allons faire un pique-nique ? me demande-t-elle, curieusement, avec un sourire.
- Oui, ça te plaît ?
- Tu sais à quel point j'apprécie les pique-niques.
Pour une fois, nous ne nous rendons pas à l'endroit où se trouve le vieux saule pleureur mais vers le ponton du lac. Lorsque nous sommes arrivés, Ayona retire ses sandales pendant que je déplie délicatement la nappe de mon panier. Nous nous installons dessus face à face.
- Mon vin préféré ! s'exclame-t-elle, joyeusement, en sortant la bouteille.
- Il y a tout ce que tu aimes, enfin si tes goûts n'ont pas changés.
- Tu es adorable, Lilian, et non j'aime toujours autant les fraises.
Je lui donne la bouteille de chantilly au moment où elle pique une fraise dans le panier. Je verse le liquide alcoolisé dans deux verres tandis qu'un sentiment d'amusement s'empare de moi en voyant Ayona remplir sa bouche directement avec la chantilly, comme quand elle était enfant.
- On dirait que tu n'as pas changé tes habitudes. ricane-je.
Elle m'offre un sourire innocent en avalant le contenu de sa bouche. Inconsciemment, je passe mon pouce sur la commissure de ses lèvres où de la chantilly était encore présente. Je me raidis instantanément en réalisant mon acte. Je toussote légèrement gêné en me redressant correctement. Elle semble autant déstabilisée que moi, remarquais-je.
- Comment tu as rencontré la mère d'Alina ? me questionne-t-elle, subitement.
- Elle était serveuse dans un bar que je fréquentais souvent. Puis nous avons décidés de démarrer quelque chose ensemble uniquement pour le sexe sans sentiments. Mais on est pas là pour parler de ça, tiens j'ai trouvé quelque chose pour toi. souris-je.
Un petit rire s'échappe de mes lèvres lorsque ses iris s'écarquillent de surprise en ouvrant la boîte qui contient le matériel de broderie. Mon rythme cardiaque augmente considérablement quand elle pose sur moi un regard pétillant de bonheur. Elle me remercie sincèrement en observant son cadeau.
Une douce décharge électrique se propage dans mon corps au moment où elle pose ses lèvres sur ma joue avec un sourire rayonnant. Des picotements parsèment l'endroit où sa peau était en contact avec la mienne.
Bordel ! Pourquoi ressens-je ça ?
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SECONDE CHANCE
Storie d'amore« Seul l'amour peut garder quelqu'un vivant. » O.W Dans la charmante ville d'Édimbourg, Ayona Hills emménage dans la maison de sa tante suite au décès de sa mère. Habituée au paysage écossais, elle a passée toutes ses vacances scolaires chez Paola...