- 41 -

351 15 0
                                    

Lilian Johnson

05/06

Édimbourg, écosse.

Les heures qui succéderont demain soir, nous plongerons tous dans une attente impatiente. J'ai hâte de revoir les iris émeraudes d'Ayona et de pouvoir de nouveau entendre sa douce voix. Je réalise à l'instant que l'amour peut nous détruire mais également nous guérir.

Je sors de mes songes lorsque la sonnerie de mon téléphone résonne dans la chambre. Je l'attrape sur la petite table de chevet à côté de moi et décroche immédiatement en voyant le prénom de Matthew apparaître sur l'écran tactile. Je lui demande comment il va et sa voix enjouée m'indique qu'il a une bonne nouvelle à m'annoncer.

- Je suppose que tu as des nouvelles ? m'enquis-je, avec un rictus amusé.

- Je voulais féliciter mon meilleur ami de s'être offert une deuxième propriété.

- Attends, quoi ?

- Mr Fitz a accepté de te vendre sa librairie pour le prix de base. Tu as la boutique pour Ayona ! 

Je réprime une envie de sautiller de joie à l'entente de cette merveilleuse nouvelle. Je lui demande de prévenir Ellie et il raccroche en sifflotant joyeusement. Je repose mon téléphone à sa place puis me penche vers le visage d'Ayona pour lui donner un bisou sur la joue. Je lui murmure qu'une surprise l'attend.

Je me redresse correctement quand des coups se font entendre sur la personne. J'écarquille les yeux de surprise lorsqu'un couple d'une quarantaine d'années apparaît dans la pièce. Je croyais que c'était un médecin. Les yeux rouges et gonflés de la femme, qui m'est inconnue, m'informe qu'elle a sûrement passer la nuit à pleurer.

- Je m'appelle Léon et voici ma femme Mylène, nous sommes les parents d'Andrew Stewart.

Mes muscles se raidissent automatiquement. Je contrôle parfaitement ma colère ne voulant pas faire un scandale auprès d'Ayona. Après tout, les parents d'Andrew ne sont pas responsables de ses actes et la culpabilité sur le visage du prénommé Léon lorsqu'il regarde Ayona me prouve qu'ils se sentent coupables.

- Je m'appelle Lilian, je suis le petit-ami d'Ayona. Je me présente, froidement.

- Pourrions-nous discuter un moment s'il vous plaît ? me propose Mylène, en s'épongeant les paupières.

Je secoue positivement la tête puis m'installe dans mon fauteuil pendant qu'ils prennent les chaises métalliques collées contre le mur face à moi. Léon toussote légèrement pour éclaircir sa voix signifiant qu'il décide de commencer la conversation.

- Nous voulons nous excuser pour les actes de notre fils, il avait quelques troubles mentaux, nous n'avons jamais pensé que ça nous conduirait dans cette situation.

- Des troubles mentaux ? l'interroge-je, intrigué.

- Depuis son enfance, Andrew avait des crises de colère, il n'acceptait pas que nous lui refusions ses caprices d'enfants, il a toujours été solitaire parce que les autres enfants ne voulaient pas être amis avec lui. Nous avons rapidement vus qu'il avait des crises de folie, il pouvait être enragé pour une petite histoire ou alors il s'imaginait vivre des choses qui n'étaient pas vraies. continue Mylène, en reniflant doucement.

- Nous avons dû le changer plusieurs fois d'écoles parce qu'ils frappaient violemment ses camarades pour diverses raisons, parfois futiles, lorsqu'il nous a parlé d'Ayona, nous ne l'avons pas cru. Nous étions fatigués de ses excès de colère et ses mensonges. Mais quand il nous l'a présenté, nous avons été heureux qu'il se fasse enfin une amie. ajoute Léon.

- Vous saviez qu'il était amoureux d'elle ? les questionne-je, déstabilisé.

- Nous l'avons très vite compris, seulement nous savions qu'Ayona ne l'était pas. Nous lui avons tout de suite dit de ne rien attendre d'Ayona par rapport à ses sentiments, toutefois nous l'apprécions réellement, Ayona est toujours rayonnante de bonheur, je n'aurais jamais cru qu'il aurait été capable de lui faire du mal. avoue Mylène, honteuse.

Je dois admettre qu'après les explications de Léon et Mylène, je n'arrive plus à être en colère contre Andrew. Je ressens plutôt de la pitié que je ne cache pas auprès de ses parents. Je peux comprendre qu'il était perturbé mentalement, qu'il s'imaginait souvent des choses réconfortantes, comme son histoire d'amour avec Ayona, mais ça n'excuse pas ses actes qui auraient pu blesser d'autres innocents et ça n'arrangera pas l'état d'Ayona.

- Nous sommes venus pour réparer les dégâts que notre fils a causé. Je sais que l'argent n'arrangera pas l'état d'Ayona, ni ne vous rendra pas les années de travail que vous avez pu accomplir pour votre établissement. Mais nous tenons à vous donner de l'argent pour les réparations et une somme pour Ayona.

Effectivement, l'argent n'arrange pas les choses aussi facilement.

SECONDE CHANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant