Zac avait déjà revêtit son uniforme de Faucheur. C'était une sorte de combinaison noire, un peu ample au niveau des jambes, mais qui se resserrait sur les chevilles, afin de se glisser sous de haute bottes en cuir foncé. Le haut de la combinaison ne couvrait pas nos bras, et nous avions pour habitude d'enrouler des bandes blanches sur les membres en question. Ce n'est pas vraiment pour l'esthétique, mais certains Djinns avaient la fâcheuse habitude de cracher du venin, et notre peau ne devait pas y être exposée. Et ses bandelettes étaient aussi résistantes que de l'acier, enfin, de l'acier des Enfers quoi... Autour de nos hanche était enroulé une épaisse ceinture en cuir brun, qui nous permettait d'y attacher de petites bourses, on ne savait jamais si nous allions avoir besoin d'argent. Nous enfilions des gants noires, et nous revêtions une longue cape sombre, dont le capuchon tombait sur notre visage et permettait de masquer notre identité. Pour nous protéger des toxines, nous avions également un masque blanc. Il ressemblait vaguement aux masques que l'on voit dans les carnavals à Venise, seulement c'était bel et bien un masque à oxygène. Et enfin le plus important, nous nous équipions d'une immense faux. La lame était immatérielle, si je devais la décrire, elle avait un peu l'aspect d'une eau ténébreuse, et les ondes qui la parcouraient lui donnaient un reflet violet. C'était une arme capable de détruire les Djinns. Une des seules d'ailleurs. Elles étaient aussi très pratiques, car elle pouvait se rétracter en un simple petit manche si leurs utilisateur le désirait. Au début, j'avais du mal à croire que nous pourrions nous battre avec une arme aussi imposante, mais elle s'avérait extrêmement légère. En revanche, il m'a fallut plusieurs mois avant de commencer à correctement la manier. C'était tout un art. Nous avions également deux dagues, que nous cachions dans nos bottes en cas de nécessité. Zac ne risquait pas grand chose, en fait, c'était moi la source des problèmes. Les démons n'aiment pas trop les humains qui en ont tué d'autres, et encore moins ceux qui ont une chance de se repentir. Tuer sa propre espèce est le plus grand des sacrilège pour eux. A leurs yeux, je n'étais sûrement qu'un déchet. De ce fait, je me faisais rapidement remarquer dans les rues. Et tout ça pour mon plus grand plaisir ! Çà faisait du bien de se défouler sur un démon de temps en temps.
Une fois avoir enfilé ma combinaison, je m'emparais vivement de mon arme et allais rejoindre Zac devant la maison. Louise se tenait devant lui et arrangeait ses bandages, de sorte à ce que sa peau ne soit pas exposée aux Djinns. On aurait dit une mère et son fils. Ses prunelles jaunes roulèrent vers moi et rencontrèrent les miennes.
- Essaies de ne pas faire de grabuge cette fois-ci, d'accord ?; marmonna-t-elle.
C'était étrange de voir Louise dans sa vrai forme, je crois que je ne m'y habituerais jamais. Deux petites cornes pourpres sortaient de son front, et ses oreilles allongées pointaient hors de sa longue chevelure. Ses ongles étaient incroyablement longs, et deux ailes sombres et puissantes sortaient de son dos. Elle avait même une fine queue qui prenait racine au bas de son dos. Ah, j'oubliais de préciser : Louise était une succube. Elle me dévisageait et s'avança vers moi.
- Qu'est-ce que tu as à rêvasser ? Des Djinns courent les rues alors bouge ton flasque derrière et met-les hors d'état de nuire !; hurla-t-elle en dévoilant ses canines.
- Oui Chef ! ; chantonnais-je ironiquement.
Elle n'avait pas le temps de riposter que je m'étais déjà enfuit en courant avec Zac. Min'O nous attendait devant un portail ou plutôt une porte où de l'eau lévitait. Chaque partie des Enfers étaient reliées grâce à ses portails, qui étaient défendus par des Minotaures. Min'O s'inclina respectueusement devant nous, afin de nous laisser passer. Zac entama sa marche et disparut dans les ondes aquatiques, et je suivis aussitôt. Quand je ressortit de l'eau, j'étais parfaitement sec, et le décor qui m'entourait avait brusquement changé. Les Champs Élyséens étaient habituellement baignés de lumière, et l'odeur des différentes fleurs était la première chose qui venait imprégner mes narines. Mais là, c'était tout autre chose.
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Gardien
FantasyOn m'a toujours dit... Que si je vivais une vie de débauche, je finirai en Enfer. Je n'y ai jamais cru. Pour venger la mort d'une personne qui m'était chère, j'ai rayé de la carte une famille entière. Sans faire de distinction entre les hommes, le...