Chapitre 43

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PDV de Clémence


- On va se faire tuer. Vous le savez ça, au moins...?; marmonna Zac qui marchait derrière nous.

- Mais non, c'est pour la bonne cause.; lui souriais-je.


Renger ne disait rien, sûrement pour ne pas m'inquiéter. Je n'étais pas inconsciente, je voyais très bien qu'il partageait l'opinion de Zac... Et je n'étais pas non plus aveugle au point de voir que notre escapade n'était pas sans risques... Mais je devais savoir. Mes yeux se posèrent sur la main pendante de mon Gardien. Ses doigts étaient si longs, et la paume de sa main si robuste. Bien plus grande que la mienne... Sans trop réfléchir, je glissais mes doigts entre les siens. C'était comme un instinct. Comme si j'avais toujours fait ça. Je ne le connaissais pourtant que depuis peu, mais avec lui, je pouvais être moi-même. Rien qu'en le touchant, je pouvais retrouver ma sérénité. Il semblait surpris, avant de détourner le regard. Mais je pus voir sur ses lèvres un sourire enchanté. Il était toujours comme ça, à cacher ses émotions, à faire le dur alors qu'il était tendre. Mais je trouvais ça mignon ! Un sourire satisfait se dessinait sur mes lèvres. Ce pouvoir que j'avais en moi... Il ne m'effrayait pas. Pas tant que cette personne était à mes côtés. Je savais qu'il trouverait un moyen de contrôler cette force si elle me surpassait. Je fus brusquement tirée en arrière, alors que mes pensées se dissipaient. Je relevais mes prunelles vers Zac. Il semblait frustré. Ses cheveux blonds filtraient la lumière du Soleil, tout en se laissant jouer avec la fine brise. Sas yeux étaient plongés dans les miens. Il venait d'attraper mon poignet sous les regards curieux des passants. Ah... C'est vrai que désormais, tout le monde pouvait voir Zac...! Je pouvais déjà entendre les rumeurs se murmurer d'oreilles à oreilles, d'un jeune homme de mon âge vivant sous le même toit que moi... Non pas que je me souciais du regard des autres, car j'avais la vérité de mon côté. Mais si mon petit-ami l'apprenait... Une sourde douleur se manifestait dans ma poitrine. Et avant que je ne m'en rende compte, une larme venait de perler le long de ma joue. Je sursautais en croisant le regard confus de Zac.


- Je...Je t'ai fais mal ...? Je suis désolé,je...; begaya-t-il.

- Non, c'est...; hoquetais-je.


Mais avant que je ne puisse donner une explication, deux bras puissants m'enlaçaient. Sous leurs emprise, je me sentais soudainement rassurée. C'était comme si on venait de me sortir d'un trou noir. Renger. Il n'y avait que Renger pour manipuler mes émotions ainsi... Je repliais mes doigts sur ses manches. Je ne voulais plus sortir de notre petit monde. Il savait. Il savait tout de moi. Ou du moins, il le devinait.


Tu ne peux pas lui dire pour nous.


J'ouvrais de grands yeux. Encore cette voix...


Je suis désolée que ton amour n'était que la chimère d'un Djinn. Mais il ne faut pas que tu laisse tes émotions faire de toi ce que le Déchu désire.


En quoi le Déchu avait quelque chose à faire là-dedans ? J'espérais en apprendre plus, mais la voix s'était évanouie.


- Clém'?


Je relevais les yeux vers mon Gardien. L'inquiétude le rongeait. Je lui répondis d'un faible sourire, afin d'apaiser ses craintes.

GardienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant