Chapitre 44

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- ... Non mais sérieux. T'avais pas compris où on allait ? Je te l'avais dis pourtant.; marmonais-je la tête appuyée contre le mur sur lequel j'étais adossé.
- Vengeur. J'avais mes écouteurs !; cria Zac agassé.
- Ok ! Tout doux le cleb' !; souriais-je en levant les yeux au ciel.


Il lâcha une injure entre ses dents serrées, tout en se relevant. J'arrêtais son coup en éclatant de rire. Mais il n'avait pas l'air sérieux. Il avait même plutôt l'air distrait. Les cheveux blonds, ça lui changeait vraiment des cheveux décolorés... Il avait l'air plus... vivant.


- Quoi ? C'est le corp humain qui te donne un cou de mou ?; riais-je en essayant de le provoquer.


Il alla se rasseoir en grognant.


- Non. Je suis juste pas d'humeur.; se contenta de dire le morveux.


Non, non, non. C'est quoi cette réaction ? Je m'agenouillais à sa hauteur afin de voir son visage. Ses yeux affichaient de l'inquiétude. Je ne pouvais pas me tromper. Zac était... inquiet ?


- Hey. Gamin...
- Fou-moi la paix !; riposta-t-il.


Une crise d'adolescence ? Renger détient le remède miracle. Je lui pinçais fermement le bras, jusqu'à ce que le démon ne gémisse de douleur.


- Mais t'es malade ou quoi ?; s'empressa-t-il de crier.
- Ça va aller.; lui souriais-je tendrement.


Il semblait soudainement désarmé. Il grogna. Mais ce grognement ne paraissait pas agressif. Il semblait plutôt émue. Il détourna les yeux tout en repliant ses jambes entre ses bras.


- T'es vraiment bisarre.; marmonna-t-il en cachant un sourire.
- Hm. Il parrait.


Je levais les yeux vers le ciel. Depuis combien de temps attendions-nous dehors ? Oh. Au moins une demi-heure... Je regardais mon téléphone. Tout était parfaitement normale pour ma protégé. Mais de quoi pouvait-elle bien parler avec D'jaal ? Qu'est-ce que je ne devais pas savoir ? Ça me foutais en rogne de ne pas tout partager avec elle ! Je n'avais qu'une seule envie, c'était de sauter dans le portail. Un bruit sourd retint mon attention. J'orientais mon regard vers les buissons, et une ombre se démarqua des bois. C'était un Djinn. Je reconnaissais cette vague forme humaine. C'était le petit toutou de D'jaal, aussi connu pour avoir pris le corps de ce fameux Stéphane... Rien que d'y penser, un frisson avait remonté le long de ma colonne vertébrale... Comme si une pulsion allait surgir avant de se rendormir.


- Comment tu vas ? Gardien.; demanda-t-il.
- Plutôt bien comme tu vois.; lui souriais-je.


Il semblait se concentrer sur le portail. Sa question était en fin de compte une simple courtoisie... Il se fichait pas mal de ma réponse ! Quand j'y pense... Je n'arrivais pas à croire que les Djinns étaient civilisés... Mais dans quel but le Déchu les manipulait ? À quoi ça pouvait lui servir ? Zac dévisageait le Djinn. Il semblait frustré. Ce n'était pourtant pas le premier qu'il voyait. Je l'examinais longuement. Il finit par se rendre compte de ma curiosité. Il se rapprochait de moi, comme si il s'apprêtait à me réveler un secret.

GardienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant