Après plusieurs heures à attendre dans le salon, un grincement strident se fit entendre. Je me retournais pour apercevoir Clémence. Visiblement, elle n'était pas enchantée de me voir. Je n'avais qu'à voir son regard noir pour le confirmer. Elle vint d'un pas décidé vers moi, et s'avachit sur la chaise d'en face, ses yeux étranges plongés dans les miens.Elle me voyait enfin.
- Tu n'es pas allé rejoindre le deuxième pervers ?; finit-elle par me demander.
- Non. Je t'attendais.; lui répondis-je simplement en soutenant son regard.
Je pouvais lire dans son regard de l'incompréhension. Puis la curiosité vint remplacer cette incertitude.
- Tu m'attendais ?; répétait-elle incertaine.
J'hochais la tête en guise d'affirmation. Elle recula légèrement de sorte à coller son dos contre le dossier de la chaise, puis elle croisa les bras. Ses prunelles semblaient chercher des réponses sur mon visage. J'émis un léger sourire.
- Pourquoi tu nous fais ça, Clem' ?; soupirais-je.
- Quoi ?
Je l'examinais. Ses sourcils étaient froncés, et son regard m'inspectait toujours avec attention. Elle pensait que je ne l'avais pas démasquée ? Je connais très bien Clémence, et jamais elle ne m'oublierait. Je me relevais m'avançant vers elle d'un air menaçant. Elle inspira bruyamment, avant de bondir de sa chaise, manquant de trébucher.
- Qu...Restes loin de moi...; bégaya-t-elle en s'éloignant.
Dommage. Je n'étais pas d'humeur à jouer au chat et à la souris aujourd'hui. J'accélérais le pas, empoignant fermement son poignet. Elle laissa s'échapper un cri étouffe de ses lèvres, avant que je ne la plaque au mur.
- Pourquoi tu fais semblant d'avoir tout oublié ? Pourquoi Clémence ?; criais-je; J'ai attendu que tu reviennes vers moi de toi-même, mais j'en peux plus ! J'ai attendu six ans pour te revoir ! Alors pourquoi tu fait l'ignorante ? Hein ? C'est parce que je t'ai laissé à l'hôpital ce jour là ? Que tu t'es soudainement retrouvée seule et sans repère ? Je n'avais pas le choix ! Et je commence à en avoir marre de tes caprices maintenant... Alors avoues à Louise que tu te rappelles de chaque secondes que nous avons passé ensemble à l'orphelinat.; sifflais-je entre mes dents serrées.
Avant même que je ne m'en aperçoive, sa main avait giflé ma joue.
- C'est quoi ton problème ?; cria-t-elle à son tour; Qu'Est-ce que j'ai fait pour que tu me cries dessus comme ça ? Je suis désolée pour toi, mais je ne suis pas la personne que tu recherches ! Je n'ai jamais été dans un orphelinat, et je ne t'ai jamais vu de ma vie ! Et quel hôpital ? Attends... C'est pour ça que tu es entré dans ma vie ? Parce que tu t'es trompé de personne ? C'est pour ça que tu viens gâcher ma vie ?; gémit-elle en s'échappant de mon emprise.
Chaque mot qui sortait de ses lèvres étaient des couteaux aiguisés. Elle n'avait pourtant pas l'air de mentir... Mais elle ne pouvais pas être sérieuse, si ...? Clémence se rappellerait de moi... Oui... Je le sais... J'avais soudainement plus de mal à respirer. C'était comme si mon estomac se nouait, et qu'il y avait une énorme boule dans ma gorge, m'empêchant d'articuler le moindre mot. Je ne pouvais que gémir, les yeux brûlants, sous le regard incrédule de ma protégée.
- Tu ne te souviens vraiment...pas ...?; finis-je par souffler en tombant brusquement sur mes genoux.
- H-Hey... Tu... Tu vas bien...?; me demanda-t-elle en s'agenouillant à mes côtés.
- Tu ne te souviens vraiment de rien ...?; gémis-je de nouveau en attrapant son poignet.
Ses yeux examinèrent longtemps mon visage, et un voile de tristesse recouvrit le sien. "Non." avait-elle répondu en baissant la tête d'un air désolé. La brutale réalité me rattrapait et m'empoignait comme pour m'écraser sur le sol avec force. J'étouffais un cri d'agonie. Jamais je n'avais ressentis une telle tristesse, une telle frustration, une telle colère, un tel désespoir... Les mots ne suffisaient pas pour décrire ce que je ressentais... Mes espoirs s'étaient brisés, ainsi que tout mon petit Monde. J'enfonçais mon poing avec force dans le parquet. Les débris de bois se logeait sous ma peau, éveillant une vague de picotements dans toute ma main. Clémence s'empressa de retirer mon membre du bois, criant de peur.
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Gardien
FantasyOn m'a toujours dit... Que si je vivais une vie de débauche, je finirai en Enfer. Je n'y ai jamais cru. Pour venger la mort d'une personne qui m'était chère, j'ai rayé de la carte une famille entière. Sans faire de distinction entre les hommes, le...