Dans quelques minutes, un ouragan allait débarquer dans la cuisine.
Je glissais des tartines dans le grille-pain, attendant qu'elle en ressortent dorées et craquantes. Le café venait de finir de chauffer. Je le versais dans des tasses en porcelaine que je disposais sur un plateau d'argent avec des biscuits. Je posais ensuite la panière à croissant sur la table, avant d'enfin m'assoir et amener la tasse de café à mes lèvres. La porte s'ouvrit dans un énorme vacarme, pendant que des cris et des insultes fusaient. Une main plongea dans la panière à croissant, et écrasa la malheureuse viennoiserie sur un visage fin. Une autre main, frêle, vint alors attraper une tasse; et jeta son continu à la figure de son assaillant. Et les cris redoublaient.
Ma petite Clémence et Zac s'entendaient si bien... J'en étais presque ému. Je les regardais tendrement se taquiner. Ah, la jeunesse. Je posais ma tasse sur son socle, avant de paisiblement la mettre dans l'évier.
- Tu voudrais de la confiture sur tes tartines ?; demandais-je avec un sourire angélique à ma protégée.
- Tu vois pas que je suis occupée ? Et... Non merci.; déclina-t-elle en arrachant les cheveux à Zac.
- Très bien !; chantonnais-je en reposant le pot de confiture.
J'ouvrais grand la fenêtre, gonflant mes poumons d'air pur. Quelle belle matinée ! On ne pouvait pas mieux commencer la journée !
- Vengeur ! Tu ne pourrais pas surveiller ta protégée ?; me cria Zac exaspéré.
Je me retournais vers lui, un air innocent accroché au visage.
- Pourquoi il faut toujours que ça retombe sur lui ?; s'interposa Clémence; Tu ne peux pas te débrouiller tout seul ? ... Faiblard.; finit-elle par lui souffler à l'oreille.
Un frisson parcouru le corps de Zac, pendant que ses yeux rouges s'illuminaient. Il se retourna vers elle, fou de rage, prêt à la frapper, quand toutes ses forces l'abandonnèrent quand il croisa son regard. Son poing retombait dans le vide, et ses doigts se desserrèrent lentement. Le regard de la jeune fille se posa sur l'horloge, et un jappement de surprise s'échappa de ses lèvres. Elle se précipita sur son sac qui se trouvait à côté de la table, enfila sa veste et couru jusqu'à la porte. Alors qu'elle s'apprêtait à tourner la poignée, elle arrêta son geste, pencha sa petite tête en avant. Elle se retourna vers moi, un peu gênée, comme attendant quelque chose. Je la questionnais du regard, fronçant les sourcils. Elle leva les yeux au ciel en soupirant.
- Je ne vais pas t'attendre toute la journée...; soupira-t-elle en ouvrant la porte et continuant sa marche vers la sortie.
Mon visage s'illuminait d'un magnifique sourire. J'empoignais mon téléphone, resté sur l'évier, et me précipitais derrière elle. Clémence m'avait invité à l'accompagner à l'école ! Clémence m'avait invité ! Aucun mot ne pourrait décrire la joie qui me submergeait ! J'avais l'impression d'avoir accompli le but ultime de ma vie ! Ses cheveux soyeux formaient des vagues avec le vent, nous courions à en perdre haleine. Un sentiment de liberté m'envahit quand mon pied se posa hors du manoir. Le Monde d'aujourd'hui était si vaste, si imposant ! De grandes tours s'élevaient, effleurant les nuages ! De mon temps, ces chefs-d'œuvre n'existaient pas ! Je m'arrêtais afin de pouvoir les contempler avec plus d'attention. J'étais entièrement captivé par ce nouveau Monde qui m'entourait. J'avais passé tout mon séjour sur Terre à m'occuper de ma protégée, et je n'avais pas vraiment prêté attention à tous ces changements. C'était merveilleux. La race humaine avait fait d'énormes progrès en 500 ans.
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Gardien
FantasyOn m'a toujours dit... Que si je vivais une vie de débauche, je finirai en Enfer. Je n'y ai jamais cru. Pour venger la mort d'une personne qui m'était chère, j'ai rayé de la carte une famille entière. Sans faire de distinction entre les hommes, le...