Chapitre 37

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PDV Clémence

Renger déposa un baiser sur mon front, comme le ferait une mère avant de coucher son enfant, puis il quitta la chambre, un sourire rassurant aux lèvres. Je roulais sur le dos, mes yeux fixés sur le plafond. J'étais dans ma chambre, cette même chambre dans laquelle j'avais grandi, et pourtant, j'avais l'impression d'être là pour la première fois.

J'eu des sueurs froides quand je revoyais cet homme. Non... Ce démon. Je ne savais d'ailleurs toujours pas de qui il s'agissait, mais la façon dont il avait traité Renger avait déjà confirmé que ce n'était pas une bonne personne. Ces yeux... J'avais eu l'impression qu'ils m'avaient dévorée toute entière. J'étais persuadée qu'ils avaient déclenché quelque chose en moi... Car aussi tôt qu'il eu levé ses yeux de moi, c'était comme si mon corps entier avait prit feu, et que l'on avait exercé une horrible pression sur mon abdomen.

Mon corps tremblait. J'étais terrifiée. Qui était-il ? Allait-il revenir ?


Il reviendra.


Je me redressais brusquement, m'empressant d'allumer la lumière. Mais je découvris que personne n'était dans ma chambre. Pourtant... J'avais bien entendu une voix résonner dans mes oreilles. Avais-je rêvé ...?


Je ne suis pas un rêve, Clémence.


Ma respiration s'était coupée à cause de la peur, et ma vue devenait de moins en moins nette. Etais-je devenu folle ? J'entendais des voix maintenant...? Non... Je me recroquevillais sous mes draps, enroulant mes bras autour de mes genoux. Tout mon corps tremblait comme une feuille.


N'aie pas peur de moi. Je suis une alliée.


Je plaquais mes mains contre mes lobes occulaires, esseyant de ne plus entendre cette fois. Le frottement de mes dents laissait s'échapper un grincement strident, qui fit naître en moi un frisson déplaisant. 


Clémence ?


J'ouvrais brusquement les yeux, avant d'empoigner mon oreiller et de me précipiter vers la porte. Cette vois venait de moi... Elle venait de moi ...! Je pressais le coussin contre moi, pour me donner une maigre illusion de protection, avant de tourner la poignée et m'élancer dans les couloirs sombres. Je courrais difficilement, les jambes lourdes, et le souffle court, à la recherche de quelqu'un. N'importe qui...!


Tu ne peux pas me fuir !


Mes pas m'avaient guidés jusqu'à la chambre de Renger. Je reprenais mon souffle, soudainement rassurée de le savoir de l'autre côté de cette porte. Mes doigts effleurèrent le bois sombre, avant de glisser sur la poignée et de la tourner. Je poussais délicatement la porte, nerveuse, avant de passer ma tête dans l'étroite ouverture. La pièce était sombre, et je pouvais distinguer une silhouette dissimulée sous une couette, étendue et immobile. Il devait dormir. Je me faufilais à l'intérieur avant de refermer la porte sans aucun bruit. Le parquet grinçait légèrement sous mes pas, et je resserrais plus fort mon oreiller contre moi. Je pris mon courage à deux mains avant de murmurer d'une voix incertaine:


- Renger... Je crois que... Je crois qu'il se passe encore quelque chose...


GardienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant