Chapitre 26

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PDV de Clémence


J'étais une fille normale, élevée normalement, jusqu'à ce que je sorte de ma douche... Oui, à ce moment ma vie a basculé. Tout ça à cause... d'un téléphone...? ça peut paraître délirant, mais c'était le cas.

Je venais de prendre une bonne douche après avoir couru quelques heures. Je sortais de la salle de bain qui donnait sur ma chambre, tout en me séchant les cheveux. J'avais entendu Louise m'appeler pour le déjeuné, donc je comptais descendre. Mais au moment où j'allais sortir de ma chambre, quelque chose m'heurta violemment le crâne. Je laissais glisser la serviette de mes mains, passant mes doigts sur ma pauvre tête. Le simple fait que j'effleure un endroit de mes doigts me faisait grimacer de douleur. Mes yeux se posèrent sur un téléphone qui se trouvait à mes pieds. Ma première pensée fut "What the fuck ?". Non, honnêtement. Les téléphones volants n'existent pas. Pas encore...? D'où venait-il ? Je me baissais pour m'en emparer. Il me semblait pourtant normal.


- Clémence ?; souffla une voix derrière moi.


Je frémissais, avant de me retourner avec méfiance. Un homme, torse nu me fixait avec insistance de ses yeux cristallins, un sourire satisfait suspendu aux lèvres. Un autre jeune homme, d'à peu près mon âge, était pris en flagrant délit en train de lui arracher les cheveux. Son visage devint aussi blanc que ses cheveux quand ses yeux rouges se posèrent sur moi.

Des yeux rouges ? Des lentilles ? Non. Plus important. D'où ils sortaient ? Pourquoi l'un d'eux était-il à moitié nu ? Je reculais, titubante, ne les lâchant pas du regard. L'exhibitionniste repoussa son ravisseur, plongeant ses yeux dans les miens. Il s'avança vers moi, écartant ses bras.


- Clémence ! Tu peux enfin me voir !; s'exclama-t-il.


Alerte. Alerte ...! J'ai analysé la situation, ça y est. Je jetais un regard rapide vers ma fenêtre qui était ouverte, avant de le reporter sur cet inconnu qui s'apprêtait à m'enlacer. Je sais qui ils sont : Des pervers. Je me rabaissait pendant que ses bras puissants se resserraient dans le vide. J'en profitais pour lui donner un coup de poing dans le ventre, lui arrachant un gémissement de surprise, puis je m'emparais de son bras avant de le faire passer sur mon dos et le mettre à terre. Pas de chance pour toi, le porc, mon père a eut la sagesse de m'apprendre les arts martiaux.

Il restait plaqué au sol, ses yeux exorbités fixés sur moi. Son dos devait horriblement le faire souffrir après ça. Je relevais mes yeux vers le deuxième inconnu. Il frémit quand nos yeux se rencontrèrent, puis recula, méfiant. Et si il croyait m'échapper, c'était une grossière erreur de sa part. J'enjambais ma victime, avançant d'un pas décidé vers ma seconde.


- Hm... Non, il y a erreur... Je vous jure que je ne suis pas suspicieux du tout...; balbutia-t-il en agitant nerveusement ses mains devant lui, m'incitant à m'arrêter.

- Ah oui ? Rentrer dans la chambre d'une fille qui sort de sa douche, qui plus est, à moitié nu...; commençais-je en pointant l'autre pervers du doigt; Ce n'est pas suspicieux ? Fou-toi de moi.; grognais-je entre mes dents serrées.


J'allais m'occuper de son cas quand la porte s'ouvrit, dévoilant mon père. Il avait été alerté par le bruit et se précipitait entre moi et mon agresseur. Mais ce qui me surpris, c'est qu'il ne me protégeais pas moi, mais lui. Je cherchais une réponse dans ses yeux. Il soupira avant de m'emmener dans le couloir où m'attendait Louise. Elle me regardait avec ce même air apaisé qu'elle affichait quand elle me voyait. Je ne la connaissais que depuis une semaine, mais c'était comme si j'avais toujours connu cette femme. Elle cachait tellement de mystères. Papa avait refermé la porte derrière lui, et je pouvais entendre le son des voix atténuées par le bois qui nous séparait :


- Bon sang mais tu es fou !


Je souriais. C'était la voix de mon père.


- Relax Drag... Elle peut me voir maintenant, ce sera plus facile pour la protéger.


Ah. C'était le voix du pervers à moitié nu. J'en avais la chair de poule rien que de penser à lui.


- La protéger ? Tu te fou de moi là ? Elle va se faire traquer et tuer !; hurla mon père.


Mais de quoi il parlaient...? Mon père connaissait ces hommes ? Je plaquais avec précaution mon oreille contre la porte, me concentrant pour mieux comprendre leur discussion.


- Traquer ? Et alors ? Je me débarrasserais de tous ceux qui lui veulent du mal.

- Tu n'es vraiment qu'un sale égoïste... Tu as pensé à ce qu'elle pouvait ressentir? Non. Elle voulait peut-être avoir une vie normale ! Mais il a fallut que tu débarque et que tu foutes tout en l'air ! Et puis tu te plains qu'elle t'as pris pour un pervers mais regardes-toi ! Quel mec se baladerait à moitié à poil dans la chambre d'une fille ?

- Hey! On se calme. J'avais juste chaud, ok ? Donc je t'interdis de me traiter de pervers.


Comment osait-il parler de cette façon à mon père ? l'ingrat... Et puis... J'avais l'impression d'être la seule à ne pas comprendre de quoi ils parlaient...! Je n'allais pas passer par quatre chemins. Il me suffisait d'entrer et de demander. Je regardais la porte d'un air décidé, quand une main m'attrapa avec douceur le poignet. Je levais les yeux vers Louise. Son emprise était ferme, mais à la fois douce.


- Pourquoi ?; articulais-je.

Elle me fit un signe négatif de la tête, tout en gardant le silence. Elle m'entraîna ensuite dans le salon, au rez-de-chaussée. le cuir du sofa grinça lorsqu'elle s'assit face à moi. Cette pièce était spéciale à mes yeux, et c'était sûrement ma préférée. On aurait dit que le temps s'était arrêté. Aucune trace de technologie, juste des fauteuil en cuirs, des plantes, et des meubles en bois dégageant une odeur familière et apaisante. Un service à thé était disposé sur la table basse, et le regard de Louise était perdu dans le vide. Ces éléments confirmaient mes craintes : J'étais impliquée, et elle allait avoir besoin de beaucoup de temps pour tout m'expliquer. Elle prit une tasse par la hanse, après y avoir ajouté 4 sucres. 4 sucres ...! Ce n'était pas écœurant ? Elle apporta la tasse à ses lèvres puis engloutit son contenu d'une traite. Et visiblement, l'excès de sucre ne semblait pas la perturber... Chacun ses goûts.

- Oublie tout ce que tu viens de voir.

Je relevais les yeux vers elle. Quoi ? Oublier ? J'avais cru qu'elle plaisantait, mais je devinais aux traits de son visage qu'elle était très sérieuse. Mon regard se fit plus sombre. Elle prit son crâne entre ses mains, avant de rabattre ses cheveux en arrière.

- Écoute Clémence...; commença-t-elle avant qu'une explosion ait lieu à l'étage.

Nous nous relevions brusquement, alertées par le bruit que cela avait produit. l'exhibitionniste fit une entrée fracassante dans le salon, sous le regard haineux de Louise. Un grondement sourd retentit dans la pièce. Mes yeux cherchèrent l'ombre d'un animal, mais comment aurait-il pu entrer ici ? Non... Même à la TV, je n'avais jamais entendu un grognement aussi puissant. Mes yeux se posèrent avec effroi sur les lèvres de notre invitée. D'énormes crocs saillaient de ses lèvres, menaçant le nouvel arrivant. Mais ce n'était pas tout : Ses yeux étaient jaunes. Ses prunelles dorées rencontrèrent les miennes, et un voile d'inquiétude recouvra son visage. Elle avança vers moi, mais je reculais instinctivement. Mon père arriva en trombe dans le salon, couvert de poussière. Je frissonnais quand je découvrais que l'un de ses yeux était doré.

- Clémence... Écoute-moi.; commença-t-il pendant que je me jetais sur mon téléphone pour appeler la police.

L'autre imposteur aux cheveux blancs vint me l'arracher des mains, et le brisa avec une simple pression des doigts. Je refoulais un cri de terreur, reculant jusqu'à ce que mon dos ne se plaque contre le mur.

- Qui...êtes-vous...?


GardienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant