- Ce n'est pas toi que je voulais retrouver !; m'exclamais-je.
J'avais crié si fort que les oiseaux avaient quitté leurs arbres. Le jeune inconnu et Louise me dévisageaient, pendant que le vent soufflait, emportant avec lui les feuilles mortes qui étaient jusqu'à présent restées dans l'herbe tendre. Pourquoi est-ce que j'avais dis ça ? Telle était la question. La démone me sourit tendrement, avant d'amener sa main à ma chevelure et la tirer brusquement afin de me soulever. Je gémissais de douleur, tout en me relevant.
- Je vois que tu n'as pas besoin de te reposer...; grogna Louise en m'attirant vers une chaumière.
- C'est pas ce que tu crois ! Si tu savais comme je suis heureux de te voir !; chantonnais-je en espérant qu'elle me lâche les cheveux.
Elle me lança un regard glacial, qui me donna des sueurs froides.
- Tu vas me faire vomir.; soupira-t-elle tout en continuant sa course.
Elle poussa la lourde porte de la bâtisse. Elle était entièrement faite en bois. L'intérieur était chaleureux, dans les tons de pourpres et de frêne. Louise me lança sur un fauteuil sur lequel je m'affaissais. Je n'avais plus la force de me relever. Je ne pouvais pas rêver d'un meilleur accueil !Elle s'assit en face de moi, croisant ses jambes et ses bras. Elle plongea ses yeux dorés dans les miens, j'aurais juré qu'ils lançaient des éclairs... Le gamin qui m'avait conduit jusqu'ici s'adossa à l'entrée de la chaumière.
- Je peux commencer ?; demandais-je d'une voix timide.
Louise fit un signe de tête en guise de permission. Je prenais ma respiration avant d'enchaîner d'une traite :
- Pourquoi me suis-je évadé ? Pourquoi tu es ici ? Qui est ce gamin ? On est où? Est-ce que Clémence va bien ? Elle mange bien ? Elle est sortie de l'hôpital ? Est-ce que je peux la voir ? Je veux la voir !
Le jeune homme ravala un fou-rire.
- Tu ne m'as pas reconnu ?; demanda-t-il vexé.
Je l'interrogeais du regard, ce qui le fit soupirer.
- Et moi qui pensais que notre amour était plus fort que tout...; murmura-t-il du bout de ses lèvres en faisant la moue.
Un frisson de terreur parcouru ma colonne vertébrale. Il n'y avait qu'une seule personne que je connaissais pour me parler ainsi ! Le "mon chou", les sucreries, cet air enfantin et excentrique... Pourquoi est-ce que je n'y avait pas pensé plus tôt ! C'était le clown. Mais pourquoi il avait cette apparence ? Je savais qu'il pouvait la changer à volonté, mais ce corps semblait vraiment être réel. - C'est un corps d'emprunt.; m'expliqua Satan avant que je ne lui pose la question.
Les démons pouvaient faire ça aussi. Génial. Je posais de nouveau mon regard sur Louise, attendant les réponses à mes questions. Elle soupira longuement, comme si elle s'apprêtait à raconter une longue histoire.
- Je vais faire court.; annonça-t-elle avant de reprendre : Quand Clémence a quitté l'orphelinat, je n'avais plus de raisons de rester dans le Monde humain. J'ai donc confié sa protection à un de mes camarades. Tu n'aurais pas dû te retrouver ici. Comme tu le sais, les humains ne sont pas censés nous voir, mais Clémence est la première à pouvoir continuer de te voir tout en grandissant. Tu n'as donc enfreint aucune des règles. Nous sommes ici chez moi, une dimension créée uniquement pour ma personne et mes loisirs, aucun démon ne peut y entrer sans ma permission. Le jeune homme que tu vois là se nomme Zac, c'est mon disciple, et aussi le corps d'emprunt de Satan. En ce qui concerne Clémence...; commença-t-elle en laissant sa phrase en suspens.
VOUS LISEZ
Gardien
FantasyOn m'a toujours dit... Que si je vivais une vie de débauche, je finirai en Enfer. Je n'y ai jamais cru. Pour venger la mort d'une personne qui m'était chère, j'ai rayé de la carte une famille entière. Sans faire de distinction entre les hommes, le...