Chapitre 38

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Le dernier Djinn tomba sur le sol, mort. Du sang noir coulait le long de ma lame, répandant les ténèbres sur le sol qu'il avait pollué. Je levais les yeux vers les maisons au loin. Je pu y voir une des barrières de Louise. La lumière bleuâtre qui s'en dégageait s'affaiblissait lentement, jusqu'à devenir invisible. Drag se trouvait sur le plus haut point de la ville : L'église. Un peu étrange pour un démon, non ? Il observait de ses yeux d'aigle chaque parcelle de la cité, vérifiant qu'il ne reste plus aucun monstre, et si c'était le cas, il nous envoyait un signal à Louise et moi.

Une vibration venant de ma poche me sortit de mes pensée. Je sortais mon téléphone, et mon cœur s'arrêta. L'écran était devenu rouge, et une alarme stridente résonnait dans ma boîte crânienne.

Clémence était en danger. Sur la légende était noté qu'elle avait quelques égratignures, mais aussi d'énormes plaies de l'âme, et que l'épuisement menaçait de la faire sombrer dans l'inconscience. Je me retournais brusquement vers le manoir. Mais que faisait Zac ? Il était pas censé veiller sur elle ce soir ? Je grimpais avec agilité sur le toit d'une maison. De là où je me trouvais, je pouvais toujours voir la barrière érigée autour du manoir. Un Djinn aurait-il trouvé une faille ...?  Pourtant j'aurais dû sentir sa présence en étant aussi prêt... Après tout, je ne pouvais pas trop m'éloigner de Clem' non plus. Je bondissais comme un diable de toitures en toitures, les dents et les poings serrés. Une pulsion meurtrière s'empara de moi quand je l'imaginais souffrir. Mon ombre fendait la nuit redevenue calme, et le bruits de mes pas légers sur les tuiles déchirait le silence de l'obscurité.

Alors que je m'apprêtais à sauter sur une nouvelle maison, une ombre me barra la route. J'eu à peine le temps de sortir ma faux pour rebondir sur le Djinn et reculer. Ses yeux luisants m'observaient, comme si il cherchaient une faille dans ma défense. Je regardais rapidement autour de moi pour vérifier si il n'y avait pas d'autres Djinns qui m'auraient tendu une embuscade. Mais non. Il était seul, bien qu'il avait l'air différent des autres : Celui-là avait vaguement une forme humaine, bien qu'il ne ressemblait qu'à une ombre ou un amas de fumée.


- Désolé de te décevoir l'affreux, mais là je suis vraiment pressé. Alors on va finir ça très vite.; grognais-je en resserrant mon emprise sur mon arme.


Le Djinn resta muet. Sa tête semblait s'orienter vers la droite, comme si quelque chose par terre avait retenu son attention. J'hésitais, avant de poser mon regard sur une jeune femme qui passait par là. Je braquais de nouveau mes yeux sur le Djinn, terrifié. Il semblait me sourire. Il s'empressa de prendre sa forme de fumée, plongeant vers l'humaine qui se trouvait sous nos pieds.


- Non !; hurlais-je en me précipitant aussi vers le Djinn.


Mais j'avais réalisé ses attentions trop tard : Le Djinn venait de rentrer dans le corps de la jeune femme. Elle tomba violemment à terre, laissant tomber son sac et quelques bricoles qu'elle avait avec elle. Mes pieds venaient d'effleurer le sol. Qu'avait-il fait ? L'avait-il vraiment tué ...? Un silence pesant faisait de cette nuit un véritable cauchemar. Le temps semblait s'être arrêté.

La jeune femme prit soudainement une grande inspiration, et se redressa, levant ses yeux gris vers la lune. Ses iris roulèrent vers moi, et un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres.

Quoi ? Elle pouvait me voir ?


- On va finir ça rapidement, c'était ça ?; gloussa l'humaine en se relevant.

GardienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant