Chapitre 48

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J'ouvrais doucement les paupières, me reculant le plus lentement possible de ma protégée. Mes prunelles se relevèrent vers son visage. Ses yeux brillaient, alors que ses joues et ses oreilles avaient pris une teinte rouge. Le bout de ses doigts, tremblants, effleuraient la surface de ses lèvres.

Oh, Clovis. Qu'est-ce que j'avais fais ?

Je me relevais, bredouillant sans trouver mes mots. Mon crâne allait exploser sous la chaleur de ses émotion qui courrait dans mes veines jusqu'à mes joues. L'embarras. Je ne l'avais jamais ressentis aussi fortement. Mon talon rencontrait une butte de terre, alors que mon corps chutait en arrière. Clémence affichait brusquement un air surpris avant de fuir de nouveau mon regard. Comment est-ce que je pouvais me sortir de cette situation extrêmement gênante ? 


- Ç...Ça va...?: bégaya Clémence en replaçant une mèche rebelle derrière son oreille.


Mon cœur s'emballait au son de sa voix. Bon sang Renger ! Tu es son Gardien ! Arrête d'espérer ! Qu'est-ce  que tu y gagnerais mon pauvre gars ? Une fois ses ving ans passés, tu iras en Enfer et tu ne pourra plus jamais la revoir ! En plus elle en aime un autre... Je prenais mon crâne entre mes mains.


- Ça va. Désolé.; répondis-je froidement.


Merde. Pourquoi je lui répondais comme ça ?


- Et pour...; commença-t-elle.


Oh non. Je savais de quoi elle allait parler. Je me redressais, raide et droit sur mes deux jambes. Aussi imposant qu'un roc. Elle me dévisageait de ses magnifiques prunelles mêlant vert et des marons nuancés. 


- Oublie.


Ma voix avait résonné comme une menace. Froide. Impassible. Clémence se décomposait sur place. Ma poitrine me faisait atrocement mal. Il fallait que je m'échappe. Je fuyais son regard, et marchais vers la cabane de Louise.


- Alors c'est comme ça ...; murmura la voix tremblante de ma protégée.


Je voulais l'ignorer. Mais ma main fut brusquement tirée en arrière. Je me retrouvais de force face à ma protégée. Des larmes de rage laissaient briller ses yeux. Sa fine mâchoire serrait ses dents d'un blanc éclatant. C'était la première fois qu'elle affichait une expression pareille. Elle leva brusquement sa main libre avant de la claquer avec virulence sur ma joue. Je restais surpris, alors qu'un hoquet d'échappait des lèvres de Clémence.


- Je te déteste !; cria-t-elle avant de retourner dans la cabane en courant.


Je l'avais bien mérité... Renger... Tu as fais ce qui était juste... pas vrai ? Ton rôle de Gardien. Simple Gardien... Je levais les yeux vers le ciel si mystérieux de l'Erèbe. Clémence a dit qu'elle me détestait... Qui aurait cru que de simples mots pouvaient faire tant de mal à un esprit. Un poids se faisait sentir sur mon épaule, et un souffle glacial s'engouffrait dans mon oreille. Était-ce la solitude ?


- Coucou mon chou.; chantonnait une voix familière.


GardienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant