Chapitre 20

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Je m'étire de tout mon long, mon corps douloureux m'en voudras pour m'être endormie en position fœtale. L'homme assis côté gauche du lit s'étire, faisant rouler les muscles de ses épaules sous sa peau claire. Mon esprit divague un instant mais se reconcentre sur ma mission principale. Ses secrets. Combien vaut un secret d'un chef de clan ? Certains paieraient cher pour n'avoir qu'une bribe d'une information compromettante concernant Grimborn.

Ce dernier se lève et pivote vers une chaise où reposent ses vêtements. Et le détail de son anatomie ne m'échappe pas. Son érection est monstrueuse.

Il me fixe, un sourire moqueur placardé sur le visage.

- Une envie particulière madame Grimborn ?

Je réprime ma remarque qui consistait de lui dire d'aller se faire mettre.

- Oui, justement, maintenant que tu le dis. Mais je ne sais pas où j'ai pu mettre ma hache.

Son sourire disparaît, et le mien prend place sur mon visage. Malgré ça, un léger rictus étire ses lèvres.

- Vos devoirs sont des ordres ma chère.

Je me fige une seconde.

- Et satisfaire votre époux en fait partie.

Quelle enflure, utiliser les vœux de mariage pour me forcer à obéir à ses envies. Qu'il aille en enfer.

- A genoux madame Grimborn.

- Va te faire voir. Je ne m'agenouille pas devant un homme.

Je tente de m'échapper en pivotant vers la sortie du lit, mais une main s'enroule autour de mes cheveux et me tire en arrière d'une telle force qu'elle m'arrache un gémissement de douleur.

- Pas si vite. Où comptes-tu aller comme ça ?

- Le plus loin possible de toi.

- Tu avais l'air d'apprécier la situation la nuit passée.

Justement.

Bougeant dans tout les sens, j'essaie de me dépêtrer de sa poigne qui me maintient proche de son dangereux outil de plaisir. Ses doigts se resserrent autour de mes cheveux, ses yeux sont emplis de désir pendant que les miens lancent des éclairs. De sa main libre, il baisse son sous-vêtement et me met face à son sexe bandé.

- Ne pense même pas à me mordre. Dans ce cas présent ma chère épouse, je te baiserais si fort que tu ne pourras plus te servir de tes magnifiques jambes.

C'est hors de question que je lui offre la moindre once de plaisir. Mais ses yeux me prouvent que même si je ne le touche pas, le simple fait que je résiste l'excite. Je me lance dans un jeu terriblement dangereux.

Les évènements de la veille me reviennent à l'esprit, il a retenu son orgasme, et si je lui provoquait ce qu'il se résout à ne pas obtenir ?

Dans ma situation actuelle, soit je le suce et j'ose espérer comprendre le pourquoi il retient ses orgasmes, soit il me prendra de force à même le sol s'il le faut. La dernière option lui ferait trop plaisir. Je fixe ses yeux sombres et le défi qu'il me lance me prouve qu'il sait que je vais reculer. Tu ne gagneras pas. Pas cette fois.

Toujours mes yeux vissés dans les siens, j'enroule ma langue autour de son sexe et l'enfonce dans ma bouche. Ses mains se resserrent dans ma masse de cheveux bouclés et ses yeux dévoilent la surprise et l'étonnement qui le traverse. Il ne s'y attendait pas. Et tu n'es pas au bout de tes surprises.

Mes mouvements d'avant en arrière accélèrent et ses gémissements sont de plus en plus puissants. Mes mains se joignent à mes lèvres et à ma langue qui parcours son sexe sur toute sa longueur.

Le pire dans cette situation ? J'apprécie ça.

Son bassin se recule d'un coup et ses mains tirent ma tête en arrière, m'empêchant de poursuivre ma tâche. Ses joues rouges et ses yeux brillants me prouvent que ma théorie est juste. Il se refuse l'orgasme.

Malgré sa force, j'utilise la mince fenêtre de sa perte d'attention pour enfoncer son sexe jusqu'au fond de ma gorge. Mon nez touche son ventre qui se contracte pendant qu'un liquide chaud et collant tapisse le fond de ma gorge. La sensation n'est pas des plus agréables, mais je suis satisfaite d'y être parvenue.

Je passe une main sur mes yeux embués de larmes et lorsque je relève la tête, il a disparu.

Donc tout s'avère vrai, il cache quelque chose.

Une fois vêtue et chaussée, je quitte la hutte qu'il a désertée et part à la recherche de ses secrets.

Un couinement derrière la hutte attire mon attention, sa cachette ne peut pas être si mauvaise.

Mon étonnement se dessine sur mon visage lorsque je trouve un bébé terreur terrible. Ces petits dragons malicieux se faufilent partout et sont très curieux. Et visiblement, ce petit à perdu le chemin de son nid.

Généralement, chaque île possède une tour de nids spécialement pour ces petits dragons qui ne dépassent pas les cinquante centimètres de long. En effet, ces petits monstres ont un sens de l'orientation inégalable. Ils sont donc chargés de se déplacer d'île en île afin de fournir des messages plus ou moins importants.

Je cherche du regard la présence d'une possible tour et la trouve à quelques dizaine de mètre de mon emplacement.

Le petit se blotti dans mes bras, son petit ronflement pourrait s'apparenter à un ronronnement félin. Une fois au pied de la tour, les gardes me laissent rentrer sans discuter et rend le petit dragon au chasseur qui le prend par la peau du cou et le jette dans une cage bien trop petite pour lui.

- Eh ! Doucement voyons.

Ma révolte ne provoque qu'un gloussement de la part des chasseurs qui se paient bien ma tête.

- Oh, ce n'est qu'un dragon.

- Ayez la décence de le tenir correctement. Bande d'idiots.

Leurs regards amusés se tournent vers moi, ils ne doivent pas voir de femmes fouler ce sol régulièrement. Ça ne fait aucun doute. Mais leur mine amusée s'estompe rapidement lorsque je sors un couteau de ma ceinture. Chaque homme se remet au travail et il déplace le petit dragon dans un emplacement plus approprié. Et avec délicatesse.

- Et que je ne vous surprenne plus à la regarder dans les yeux.

La voix grave qui claque dans mon dos me fait alors réaliser que mon cure-dent n'est pas à l'origine de la terreur des chasseurs qui me tournent désormais le dos.

Sa main se glisse dans mon dos et m'escorte jusqu'à la porte de sortie. Machinalement, je m'écarte de lui, mais bien plus rapide, sa main s'enroule autour de ma nuque.

- Ne recommence plus ce petit jeu tu m'entends ?

Le regard sombre, je plante mes yeux dans les siens.

- Je n'ai fait que ce que tu as demandé. Cher époux.

Sa mâchoire se crispe, et je comprends que j'ai touché un point sensible. Parfait.

Ma main se glisse sur son torse, il relâche la pression qu'il exerçait sur ma nuque et c'est à ce moment là que je comprends qu'une seule et unique chose pourra le faire tomber.

Moi.

Sans cœur ni âme : Traque et passion - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant