Chapitre 19

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Une fois lavée, habillée et sous les draps, le sommeil tente de m'emporter. Le monstre a quitté la chambre, alors j'observe la pièce, et regarde avec insistance le coffre en bois orné de fer qui est au pied du lit. Ma curiosité me tuera un jour.

Me mettant à genoux pour tenter de l'ouvrir, je découvre qu'il est scellé par une serrure. Je me relève et cherche la clé. Où aurait-il pu la cacher ? Maintenant, il faut penser comme lui. Où peut-il cacher quelque chose de petit, précieux qu'il ne veut pas que l'on dérobe ?

Ses vêtements.

Évidemment. Je fouille dans ses vêtements posés sur une chaise en bois.

Elle est là.

Je me jette sur le coffre, et enfonce la clé dans la serrure, le lourd couvercle se soulève lentement et c'est là que je découvre avec horreur des cordes, des chaînes et un fouet en cuir de yack.

- Par tous les Dieux, qu'est-ce que c'est ça...

J'ai un mouvement de recul, que me cache cet homme ?

Ses pas résonnent dans l'escalier, je referme en vitesse le coffre et je me remet sous les draps en faisant semblant de dormir. Il rentre dans la pièce en silence. Mais il est loin d'être stupide et voit que le coffre est mal fermé. Il ne fait mine de rien et vient se coucher à côté de moi. Ne portant qu'un bas de sous-vêtement, il se met derrière moi et me prend dans ses bras. Un frisson de peur s'empare de moi, j'essaye de m'échapper mais il serre davantage.

- Que penses-tu trouver en fouillant ?

Perdu pour perdu.

Je me relève d'un bond, lui faisant face.

- Tu comptais me séquestrer ici ? Nous sommes peut-être mariés, mais je ne suis pas ta prisonnière.

- Si je te le disais, tu me prendrais pour un fou.

- Je te prends déjà pour un fou.

Son regard cherche la moindre compassion dans mes traits. Mais mon visage est froid et loin des émotions ressenties il y a peu.

- Nous en parlerons plus tard. Tu n'es pas prête.

- Je n'étais pas prête à épouser un tel monstre. Et pourtant me voici.

Je me recouche et ne le quitte pas des yeux.

Si j'ai bien appris quelque chose, c'est qu'il ne faut jamais tourner le dos à son ennemi. Même s'il s'avère que votre ennemi est aussi votre mari.

Ses yeux noirs fixent le coffre, puis ils se posent sur mes courbes recouvertes d'un drap blanc.

- Tu ne mérites pas ça.

De quoi me parles-t-il ? Du contenu abominable de son coffre ? Est-il en train de revenir sur sa décision de me séquestrer ici ? Ou il pensait à des choses plus sombres les unes que les autres ? Je ne veux pas le savoir. Mais la curiosité me pique. Je veux savoir. Ou pas. Ou peut-être que si.

- Que faisais-tu dans la salle à manger ?

Cette phrase m'échappe, il est chez lui, il a le droit de faire ce qu'il veut où il veut. De quoi je me mêle ?

- Ça non plus tu n'es pas prête à le savoir.

Toujours des secrets, encore des secrets. D'un côté je m'en fiche éperdument, mais la curiosité est un vilain défaut.

Et c'est le mien.

Je percerais tout ses maudits secrets.

Même si pour ça je devrais m'aventurer dans la part sombre de son âme.

Quitte à perdre la part de lumière dans la mienne.

Sans cœur ni âme : Traque et passion - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant