Sans cœur ni âme : Traque et passion - Tome 1

Chapitre 27

Une fois mes hormones calmées à force de regarder des chasseurs grassouillets se disputer une pomme, je suis redescendue dans les cales avec le centre de mes problèmes. Nous jouons aux masses et aux griffes, bercés par le calme de l'océan. Mon époux est passionné par ce jeu, même un peu trop passionné à mon goût.

Ce jeu est fait pour déterminer lequel des deux joueurs possède la meilleure tactique pour combattre son adversaire. Il existe plusieurs types de pions avec plus ou moins de valeur, comme le chef viking et le chef des maraudeurs, les deux pièces les plus importantes, mais aussi le roi, le fou, ainsi que le traître et de nombreux soldats. Le but étant de vaincre l'adversaire, tout les coups sont permis, la diversion, le mensonge ou bien simplement la ruse. Comme le dirait le viking agaçant au possible :

« On dit que l'on peut tomber dans l'erreur de deux façons. La première est de croire ce qui est faux. La seconde. Est de refuser de croire ce qui est vrai. »

Et comme il le dirait lui même, ceci est valable dans le jeu, mais aussi dans la vie. Je suis concentrée sur le jeu, réfléchissant à toutes les situations possibles afin de me rapprocher le plus possible de son pion tant gardé par les soldats. Mais je perds bêtement, en ayant oublié de surveiller tout mes pions. Chaque pion est utile et l'un d'entre eux a été abattu, facilitant l'accès à mon chef viking.

- Ne t'en fait pas, tu as un sens de la réflexion remarquable et tu es une très bonne adversaire. C'est toujours un plaisir de jouer avec toi.

Je réprime un « merci » entre mes dents serrées.

Soudain, on toque à la porte.

- Qui est-ce ?

- C'est ton grand frère adoré. Dit Ryker de l'autre côté de la porte.

- Entre donc.

Ryker s'exécute et me regarde de travers.

- Il faut que l'on parle à propos de... Elle peut sortir ?

- Je n'allais pas m'éterniser, ne t'en fait pas.

Je sors de la pièce, referme la porte et monte sur le pont. J'aperçois au loin une île. Une île magnifique. On se dirige droit vers elle. Lars s'approche de moi d'un pas silencieux.

- J'espère que tu as faim.

- J'avoue que je commence à avoir un creux.

Il sourit.

- Tu as quelque chose à me dire ? Je le questionne.

- Oh non, tu verras bien par toi même.

Toujours aussi secret. Une voix grave hurle mon nom, je n'ai pas besoin de me retourner pour constater que ce son sort de la gorge de mon beau-frère. Qui sort des cales avec l'aisance d'un yack.

- Viggo t'attend.

Ses grandes mains ne manquent pas l'occasion d'attraper mon bras quand je passe à côté de lui.

- Ne le contrarie pas, tu pourrais avoir du mal à t'en remettre.

- Depuis quand ma vie t'importe?

- Depuis que je ne rêve que d'une chose, te baiser.

- Tu es désolant Ryker.

- Il te brisera. Et ne compte pas sur moi pour ramasser les morceaux.

- Jamais je ne compterais sur toi, imbécile.

Mon épaule le bouscule volontairement, le poussant pour m'éloigner de son emprise le plus vite possible. J'ouvre la porte et aperçois le trentenaire les deux mains appuyées sur la table, le regard posé sur une carte, face à moi.