Dans les escaliers, je croise Mélodie qui accompagne deux couples à l'étage suivis d'un trio.
Lorsque j'arrive dans la salle, les lumières sont encore plus tamisées et la vague de chaleur de l'endroit me frappe de plein fouet.
Le son de la musique a été descendu d'un cran, mais couvre tout de même les bruits incongrus des clients qui sont en plein ébats.
Scènes interdites au moins de dix-huit ans.
Derrière le bar, je retrouve John accroupi, occupé à réapprovisionner le frigo avec des bouteilles de champagne posées à terre.
- Désolé de t'avoir dérangée, il s'excuse tout en continuant son rangement.
Je pensais qu'on allait avoir besoin de ton aide, mais finalement, on s'en est bien sortis, Elena et Mélodie m'ont donné un coup de main. Mélodie accompagne des clients à l'étage et Elena remet en ordre la cuisine.J'opine.
-Ça été avec le gars, là-haut ? Il m'interroge d'un air suspicieux.
-Pourquoi ?
Fermant la porte du frigo, il se relève, se lave les mains et poursuit.
-Juste avant que tu n'arrives, il a soldé son compte et est parti.
-Oh, la personne qui devait l'accompagner n'est pas venue, alors il a préféré s'en aller.
-Beh écoute, il y a une dizaine de personnes qui sont parties juste avant lui.
Peut-être qu'il ou elle était dans ce groupe.
-Sans doute, j'élude par crainte qu'il ne pose davantage de question en me concentrant sur le verre que je suis en train de ranger.
-C'est con d'avoir dépensé autant d'argent pour ne pas baiser, ricane John en s'essuyant les mains. Je vais scroller un peu sur mon téléphone, il ajoute en désignant l'assemblée de la tête tout en sortant son téléphone de la poche arrière de son pantalon noir. Ils sont bien trop occupés pour venir commander un verre.
Il a raison.
Occupés, le mot est faible, les clients sont survoltés et s'en donnent à cœur joie.
Je laisse mon collègue à sa partie de « Candy Crush » et l'informe que je vais dans la salle de repos du personnel pour savourer quelques minutes de calme.
En entrant, la fraîcheur de la pièce contraste avec la chaleur accablante d'à côté.
Soulagée, je me dirige vers mon casier pour prendre mon sac dont j'extirpe un essuie et mon nécessaire de beauté pour une retouche make-up.
Devant un miroir, j'ôte ma fausse chevelure flamboyante ainsi que mon loup en dentelle noir et défait ma coiffure emprisonnée par de multiples épingles.
Je masse mon crâne qui me démange et ébouriffe mes cheveux légèrement poisseux.
Ma robe en soie me colle à la peau, j'essaie de l'ajuster tant bien que mal en poussant des râles d'inconfort.
Alix a le chic pour nous trouver des tenues stylées, mais pas spécialement confortables.
À l'aide de mon essuie, j'éponge la moiteur qui recouvre mon visage et mon cou, terminant par mes aisselles que j'asperge ensuite de déodorant.
Dans le genre glamour, on fait mieux.
Mes pieds ont souffert toute la soirée, je me déchausse et me les masse en pensant aux derniers événements passés.
C'est fou ce qui peut nous arriver en quelques heures.
Une nuit passée avec... appelons-le, Apollon... un poil arrogant, mais tellement séduisant et un face-à-face de quelques minutes sexuellement explosif avec Ragnar qui n'aurait pas dû avoir lieu.La coïncidence ou le destin fait que je ne les ai jamais vus et que je ne connais pas leurs prénoms et c'est mieux ainsi.
Ces deux hommes m'ont fait un sacré effet, mais il est certain que pour le premier, je ne le reverrai jamais et que pour l'autre, je mettrai un halte-là vite fait bien fait s'il essaie quoi que ce soit à l'avenir.
Il est l'heure d'y retourner.
Je réajuste ma coiffure à l'aide d'une brosse et d'épingles, remets en place mon masque et mon postiche en finalisant le tout par une touche de rouge sur mes lèvres.3 H 12, la fatigue commence à se faire sentir, je prends sur moi, remballe mes affaires dans mon casier et envoie un SMS à John pour l'informer que je gagne l'étage pour m'assurer que les clients n'ont besoin de rien.
La lourde porte en bois cloutée de la salle « Forteresse Médiévale » est ouverte, signe qu'il est possible de regarder ou de se joindre à la fête.
Sur le seuil de la salle, digne réplique d'un ensemble des pièces principales d'une bâtisse datant du Moyen-Âge, je tente de me manifester, mais je pense que ce n'est pas utile, les deux couples n'ont pas besoin de mes services.
Quant au trio, il a déserté, la salle « Prison et Donjon ».
La fin de la soirée approche, les derniers clients sont sur le départ.
Pendant plus d'une heure, nous débarrassons et rangeons tout ce que nous trouvons.
Une fois la porte close, je remercie tous mes collègues et les invite à quitter les lieux, décrétant que la soirée est bel et bien terminée.
Dans quelques heures, toute la décoration sera retirée par la société spécialisée à cette tâche et l'équipe de nettoyage prendra le relais pour remettre le club à neuf.
On ne badine pas avec l'hygiène.
Une fois à la maison, j'envoie valser mes chaussures et mon sac à main dans l'entrée et balance mes fringues dans la panière de la salle de bain.
Les jets chauds de la douche me décontractent et la sensation de bien-être m'envahit après cette soirée riche en émotions.
Malgré la fatigue, plus qu'évidente, je gamberge avant de m'endormir.
C'est souvent le cas, mais le samedi soir plus que les autres jours.
Demain, c'est dimanche, jour du traditionnel dîner familial et je vous assure que j'aimerais être partout sauf chez mes parents.
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Le Dessous des Secrets
RomanceDepuis le départ de son ex à l'autre bout du monde, Ava a perdu foi en l'amour. Pour avancer, elle a décidé de maintenir les hommes à distance et de se consacrer entièrement à son travail dans sa boutique de lingerie. Après tout, aucun homme ne pour...