C'est en sursaut et couverte de sueur, que je me réveille.
Je me redresse brusquement et secoue la tête en haletant.
J'ai déjà connu mieux.
Un cauchemar.
Un de ceux qui vous restent gravé en mémoire à peine les yeux ouverts, au point que vos peurs les plus profondes vous engloutissent et vous fassent douter de la réalité.
La seule issue est de sortir de cette torpeur.
Je me raisonne.
Ce n'était qu'un cauchemar, juste un putain de cauchemars.
La température étouffante de ma chambre ne m'aide pas à reprendre pied.
Je passe le dos de ma main sur mon front humide et replace mes cheveux poisseux en arrière et je dois m'y reprendre à deux fois en clignant des paupières, 11 h 09.
Bordel, je vais être en retard.
D'un pas assuré, je me lève, tire les rideaux et ouvre la fenêtre.
Madame Klapish balaie sa devanture en scrutant les alentours, ses lèvres remuent.
Je soupire, elle ne changera donc jamais cette vieille folle.
En me dirigeant vers la salle de bain, je consulte mon portable : deux appels manqués d'Adèle.
J'appuie sur l'icône enveloppe : deux SMS.
Le premier est celui d'Adèle.
Adèle : Bonjour, je suis partie tôt ce matin, j'avais un rendez-vous prévu avec Marie-Cécile. N'oublie pas de prendre tes comprimés en fer. Je vais directement chez les parents pour 11 h 30.
Depuis quand ma sœur copine avec Marie-Cécile ?
J'ai dû rater un épisode.
En même temps, si j'avais consacré davantage de temps à elle ces derniers et moins à broyer du noir, j'en saurais peut-être plus.
C'est finalement ma meilleure amie qui me donne de ses nouvelles alors qu'elle vit chez moi. Je suis nulle.
Aujourd'hui, elle va annoncer à nos parents de sa séparation d'avec Édouard.
Je crains le pire, mais je serai là pour elle.
Je réponds « ok » avant d'actionner la douche puis j'envoie balader ma nuisette dans la panière tout en lisant le second SMS.
Tant pis pour mon retard, trente secondes de plus ne changeront rien.
Thomas : Je passerai ce soir chez toi vers 19 h. Il faut qu'on parle.
Malgré la chaleur qui emplit la pièce, son message me fait l'effet d'une douche froide.
Rien d'affectueux ni de sympathique qui pourrait me remonter le moral.
Ça ne lui ressemble pas, mais, vu qu'il est sous-pression en ce moment, je ne lui en tiens pas rigueur.
Je suppose qu'il doit encore faire face à un emploi du temps chargé.
Thomas m'avait dit que son établissement, spécialisé dans les brunchs, connaît toujours une grande affluence le dimanche.
Toutefois, le « Il faut qu'on parle » me laisse dubitative.
Je ne réfléchis pas plus que ça et lui réponds alors de la même manière.
Ava : Ok. Moi aussi, je dois te parler de quelque chose de très important.
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Le Dessous des Secrets
RomanceDepuis le départ de son ex à l'autre bout du monde, Ava a perdu foi en l'amour. Pour avancer, elle a décidé de maintenir les hommes à distance et de se consacrer entièrement à son travail dans sa boutique de lingerie. Après tout, aucun homme ne pour...