Chapitre 48

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Depuis ce matin, j'ai hâte que la journée se termine.

Mon état d'excitation est à son comble.

Thomas s'est finalement manifesté hier en soirée par SMS pendant que je vidais ma valise, le moral dans les chaussettes.

Au réveil, j'ai découvert enfin un SMS d'Adèle, elle loge à l'hôtel.

Son absence résonne comme un vide.

Quand j'ai constaté qu'elle avait emporté ses affaires, j'ai pris conscience que la rupture était nette, mais justifiée.

La culpabilité s'est faufilée dans mon esprit déjà confus.

Aurais-je dû lui révéler à ma sœur ma double vie et lui faire confiance ?

Le temps apaisera sans doute sa déception et peut-être qu'un jour elle sera prête à entendre la vérité.

Bientôt, je l'espère.

Maintenant que nous nous sommes retrouvées, je n'ai plus envie de la perdre.

Un problème à la fois.

En attendant, j'attends mon rendez-vous de ce soir avec Thomas avec impatience.

Nous profitons d'un moment de calme, assises chacune dans un sofa de la boutique, nous soupirons de fatigue et picorons dans une boîte à biscuit qu'une cliente m'a offert.

La foule, en ce week-end de braderie, était dense, aucune une minute de répit ne nous a été accordée.

— Allez encore une heure et on ferme, souffle Isaure en s'appuyant sur l'accoudoir du fauteuil. J'ai les pieds en compote, elle ajoute en levant ses jambes devant elle.

— Quelle idée de mettre des talons aussi hauts ! Je m'exclame en portant ma tasse de thé à mes lèvres pour liquider le contenu.

— Clément les aime bien, elle répond en jouant des sourcils, un petit sourire mutin. On se voit ce soir, feux d'artifice garantis.

— Ça va, je ne veux rien savoir, je fais en secouant la tête.

Nous riions.

— Pas trop stressée ? Elle me questionne avant de prendre un autre biscuit.

— Pourquoi ?

— Pourquoi ? Répète mon amie les yeux écarquillés. Ton mec ne t'a pas donné signe de vie depuis une semaine et il se manifeste enfin. Tu as toutes les raisons d'être préoccupée, non ?

— Je suis convaincue que tout ira bien, je lui réponds confiante.

— Et bah, qu'avez-vous fait de mon amie ?! Celle qui fuyait la gent masculine, refusait le bonheur et qui se privait de tout sentiment d'amoureux ?

Tout ça me paraît loin. 

Je lui souris.

— Partie quelque part. Nous devons avoir une discussion. Je me dois d'être honnête envers lui. J'avais l'intention de tout lui dire le soir même, mais Clarisse m'a devancée. Thomas va se montrer compréhensif.

— Et si, il ne l'est pas ?

Je souffle et me lève.

— Et bah, je n'ai pas envie de penser à une issue négative, même si c'est possible.

Le tintement de la porte retentit.

Isaure s'empare de nos tasses et les amène dans l'arrière-boutique tandis que je prends place derrière mon comptoir.

Le Dessous des SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant