Chapitre 54

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Jeudi soir.

Pas mécontente que la journée soit terminée.

Il tombe des cordes.

Je salue Madame Kalpish qui, sans rien dire, se précipite chez elle avec son courrier à la main, comme si j'allais le lui voler.

Qui regarde sa boîte aux lettres le soir ?

Je pousse le battant de l'immeuble et monte à l'étage.

Une fois à l'intérieur de chez moi, je dépose mon parapluie dans le porte-parapluie et je suis envahie par les effluves qui proviennent de la cuisine.

Mon estomac se manifeste, heureux, à l'idée de découvrir quel merveilleux plat mijote.

Arrivée au salon, je me fige quelques secondes en appréciant le tableau.

Le bonheur me réchauffe.

Thomas est installé dans le fauteuil et regarde la télévision, son sourire s'élargit lorsqu'il m'aperçoit.

C'est une habitude dont je ne pourrais plus me passer.

Chaque jour, nous partageons des moments précieux et je ne vous parle pas de notre vie intime aussi explosive qu'un volcan en éruption.

Je l'aime tellement.

Il éteint la télévision, se lève, ajuste son tablier de cuisine et me rejoint pour m'embrasser.

Depuis qu'on vit en l'alternance l'un chez l'autre (bien plus chez moi) mon frigo est régulièrement ravitaillé et ce qui ne gâche rien c'est que Thomas cuisine comme un dieu.

J'ai décroché le gros lot et sans doute quelques kilos aussi.

- As-tu passé une bonne journée ? Il me questionne tout en remuant quelque chose dans une cocotte en fonte.

- La période des soldes vient de commencer, c'est la folie, et, d'ici quinze jours, je réceptionne la collection automne. Et toi ?

- Tu veux bien t'asseoir, il me demande en me tirant une chaise dans la cuisine. J'ai quelque chose d'important à t'annoncer.

Mes warnings se mettent en action.

Vous commencez à le savoir, quand quelqu'un vous annonce ce genre de message d'un ton aussi solennel, il y a fort à parier que c'est sûrement une mauvaise nouvelle.

Depuis notre nuit au club, il y a plus de deux semaines, je vis sur un petit nuage, aucune ombre à l'horizon.

Je suis heureuse, tout me sourit et je suis plus amoureuse que jamais.

Plus de secrets entre nous.

À croire que Dieu et Satan s'étaient lassés de ma vie et qu'ils ont décidé de m'offrir un happy-end digne d'un conte de fées et c'est très bien comme ça.

Alors pourquoi est-ce que la pessimiste en moi commence à flipper ?

- En fait, j'ai plusieurs choses à te dire, il précise en s'installant en face de moi.

Les warnings hurlent de plus belle.

- Vas-y je t'écoute, je l'encourage en joignant les mains sur la table.

- Ava, tu sais que je t'aime, mais...

Euh, là, s'il lance ça ainsi, c'est qu'il s'est passé quelque chose.

Les « mais » dans une phrase sont annonciateurs de mauvais présages.

Un, deux, voire trois scénarios se basculent dans ma tête.

Le Dessous des SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant