Chapitre 16

64 11 4
                                    

À la fin des innombrables discours, la foule se dissipe et nous nous retrouvons, Isaure et moi, en compagnie de Mme Ferrerat et son fils.

Celle-ci semble soucieuse.

Venant d'apprendre que son mari est souffrant, notre cliente souhaite le rejoindre au plus vite.

Néanmoins, ce départ précipité la met mal à l'aise vis à vis de sa présence au dîner qui suit.

Vu l'intérêt non feint d' Isaure pour le jeune homme qui n'a cessé de promener son regard sur elle durant la conversation, j'ose suggérer qu'elle l'accompagne, permettant ainsi à la dame de se rendre au chevet de son mari.

Soulagée, Madame Ferrerat remercie Isaure, ne laissant ainsi aucune chance à celle-ci de refuser.

Politesse oblige, je sais que mon amie n'oserait pas risquer de blesser sa cliente préférée.

Elle ne se prive toutefois pas de m'adresser un regard foudroyant, avant de se laisser conduire, au bras du jeune homme, par le garçon de salle qui leur indique leur table.

La situation a le mérite de me redonner le sourire.

Après tout, n'était-ce pas elle qui voulait faire la connaissance du mystérieux inconnu qui accompagnait Madame Ferrerat ?

Ravie de mon intervention, je propose à ma cliente de l'accompagner jusqu'à sa voiture et qu'elle m'attende dans le couloir, le temps que j'aille déposer deux verres vides qui m'encombrent les mains.

Arrivée au bar, je suis surprise par un jet glacial sur mon bras droit.

J'ai à peine le temps de réaliser l'incident que celui-ci est déjà pris d'assaut par des mains manucurées.

Lorsque je remonte le regard, la voix féminine se confond en excuse.

Je dédramatise la situation aussitôt.

Ce n'est que de l'eau.

Une main sur la poitrine, elle souffle de soulagement.
Son visage se détend et la jeune femme m'offre un sourire révélant une parfaite dentition, si blanche qu'elle tranche avec son rouge à lèvres rouge vif et pourrait, à elle seule, magnifier une publicité pour un dentifrice.

Je nous trouve quelques similitudes qui me font un drôle d'effet, comme si mon propre reflet se tenait devant moi.

Mais en mieux, en bien mieux, du genre bombasse-de-la-mort-qui-tue-après-passage-par-Photoshop.

Troublée par la situation, je ne peux m'empêcher de me comparer à elle.

Son visage halé est encadré par quelques mèches de cheveux, toutefois plus sombres et plus brillants que les miens.

Pendant que mes cils sont boostés à grands coups de mascara volumateur-recourbeur, les siens sont fournis et épais.

Et ses sourcils, parfaitement dessinés, magnifient ses délicieux yeux couleur chocolat.

De son accent caractéristique du sud de l'Italie, le cliché « Made in « Instagram » me sort de mes réflexions.

— On dirait que nous avons le même styliste.

Ça parait incroyable.

En plus de notre indéniable ressemblance physique, nous arborons des robes plus ou moins identiques, hormis, les coloris qui diffèrent.

Mon décolleté ne peut rivaliser avec le sien tant il est renversant.

Là encore, dame nature a été plus généreuse avec elle.

Le Dessous des SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant