Chapitre 7

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Une odeur d'alcool envahit mes narines et me tire de ma léthargie alors que mes yeux cillent sous les assauts du néon blanc du plafond immaculé.

Aucun doute, je suis à l'hôpital.

Tandis que ma vue s'acclimate à ce blanc virginal, je tente de me redresser à l'aide du perroquet au dessus de ma tête.

Grosse erreur.

Je déchante tout aussi vite en pressant une main contre mon épaule gauche, espérant atténuer la vive douleur qui se diffuse jusqu'au milieu de mon dos.

Bon sang, je ne me suis pas ratée, foutus luminaires !

— Vous êtes réveillée ! me surprend une voix féminine enjouée. Attendez, je vais vous aider.

Joignant le geste à la parole, Angela, dont le prénom est brodé sur sa blouse bleue, se saisit d'un boîtier près de la tête de lit et appuie sur un bouton.

Le dossier du lit se relève tout doucement.

— Voilà, c'est mieux ainsi. Je vais prendre votre tension artérielle, elle ajoute en sortant son appareil de sa poche. Le médecin ne devrait pas tarder à venir vous voir.

J'opine puis ferme les yeux avec l'espoir d'endiguer la douleur qui me parcourt tout le corps lorsqu'une voix masculine rompt le silence.

— Bonjour.
Je grimace en clignant plusieurs fois des yeux pour visualiser la personne qui vient d'entrer.

Un homme en blouse blanche et aux cheveux courts blond foncé consulte un dossier.

Ne m'accordant pas un regard, il s'adresse à Angela d'un ton pressant.

— Alors?

Angela esquisse une légère grimace en lui indiquant le résultat.

Elle range son matériel et sort de la chambre.

— Je vous garde une nuit en observation. Votre tension n'est pas satisfaisante.

Son annonce d'un ton sec me remet les idées en place.

Il est hors de question que je reste ici, j'ai du travail qui m'attend.

Alors qu'il est en train de rédiger une note dans le dossier, je l'interpelle.

— Écoutez docteur, ce n'est pas nécessaire, je ne suis pas malade. Faites-moi une ordonnance d'anti-douleurs et demain, ça ira mieux. Vous verrez que tout ira bien quand je sortirai sortir de ce lit.

Enfin bon, sortir est un grand mot, les barrières de sécurité sont relevées comme si j'étais une folle furieuse.

Sans détacher les yeux de ses notes, ce qui commence à me gonfler, il me précise d'un ton autoritaire.

— Vous êtes tombée d'une échelle, vous avez perdu connaissance et nous ne savons pas pendant combien de temps et puis...

—... Auriez-vous l'amabilité de vous adresser à moi plutôt que de consulter sans arrêt vos notes ou je ne sais quoi, je le coupe d'un ton sec.

À mon avis, la politesse et l'empathie n'étaient pas un critère de sélection lorsque l'hôpital l'a engagé.

Non, mais attendez, à moins que ce pauvre mec ne soit un interne et qu'il se la joue façon « Docteur je-sais-tout-et-c 'est-moi-qui-décide », digne d'un personnage d'une série Netflix ?

Un stagiaire... et il faut que ça tombe sur moi.

Mince, j'ai parlé tout haut et vu les éclairs qu'il me lance avec ses yeux marrons, ça n'a pas l'air de lui plaire.

Le Dessous des SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant