Je suis non-coupable. Une semaine est passée et c'est toujours aussi vrai. De tout ce procès, qui s'est avéré être en résumé une vaste farce, si j'avais été d'humeur à en rire, j'en ai retenu ce qui m'importait : je ne suis plus suspectée de quoique ce soit. Et j'ai bien enregistré en mémoire le nom de ceux qui m'avaient défendu et de ceux qui m'accusait.
Certains, malgré le procès, semblent autant sceptiques qu'avant, et jusqu'à preuves du contraire, restent encore à convaincre. Je ne les ai pas trahi, mais selon eux cela ne veut pas dire que je ne le ferai pas plus tard.
Je le vois clairement quand je sillonne les couloirs de la base, cela ne m'a pas échappé : le doute ne s'est pas encore tout à fait effacer dans leurs yeux. Savoir que j'ai eu une interaction directe avec une opposante de la Rébellion ne va pas m'aider à clarifier mon nom.
Ils ne protesteront pas cependant, car peu importe ce qu'ils pensent de moi, ils ne doutent pas de la capacité de Clove Montgomery à prendre la bonne décision. Si elle me croit digne de confiance, ils n'ont d'autre choix que de s'y conformer.
Mais même avec toute sa volonté et son influence, Clove ne pourra pas tout contrôler. La peur ne se contrôle pas. La peur est vorace, contagieuse. Elle fait perdre le bon sens et se repend comme une trainée de poudre.
Ils ont peur de moi, de ce qui sommeille en moi et de ce que je ferai quand j'arriverai à me contrôler. Si j'arrive à me contrôler. Leur méfiance à mon égard me met mal à l'aise et fait grandir mon sentiment d'insécurité entre ces murs qui sont censés me protéger du monde extérieur. Mais le fait que je sois plus inquiète pour ce qui pourrait m'arriver à l'intérieur plus que dehors me terrifie encore plus.
Je ne suis pas le traître et celui-ci court toujours dans la nature. Tout le monde le sait. Tout le monde est à cran depuis la découverte d'un espion dans nos rangs. Et je préférerai ne pas être dans les parages quand cette atmosphère chargée de tension finira par exploser.
« Tu as peur des éguilles ? S'étonne Luke sans réussir à dissimuler le rictus moqueur qui étire ses lèvres. »
Je lui décoche un regard noir qui aurait pétrifier n'importe qui d'autre sur place. Sans prendre la peine de me demander comment, il semble qu'il y soit étrangement habitué. Grâce au ciel, l'infirmerie est déserte aujourd'hui, excepté l'idiot qui m'accompagne et l'infirmier occupé à enlever l'instrument de torture de son emballage stérile.
« Tu as peur des fonds marins ? Je riposte, le faisait rougir d'indignation. Rappelle-moi qui de nous deux à sauter d'un train en marche au-dessus d'une rivière alors qu'il ne savait pas nager ?
- Tu veux peut-être que je te tienne la main ?
- Où sont les brassards que je t'ai acheté ? Je lui réponds et me tourne vers lui, les lèvres pincées en une moue narquoise.
- C'est un coup bas ! Proteste-il, les joues en feu. Tu m'as promis de ne plus en reparler.
- Pour que je ne puisse plus t'embêter avec ? Jamais ! »
Le raclement de gorge de l'infirmier coupe court à notre petite chamaillerie. Les poches qui creusent ses yeux et sa mine renfermée ne me rassure pas vraiment. Je peux voir son mal de crâne se former de ma place assise sur mon lit. Nous devons sans doute lui faire regretter ses dernières heures de sommeil. Je m'inquiète qu'il ne décide de se venger en ratant malencontreusement ma veine.
Il relève ma manche, dévoilant au grand jour ma peau calcinée et les traces d'un noir de geai toujours aussi marquées sur ma peau. Le regard préoccupé de Luke me fait immédiatement regretter d'avoir accepté sans trop réfléchir lorsqu'il a voulu m'accompagner. Il n'y a plus aucune trace d'amusement sur son visage.
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The Price of Freedom
Ciencia Ficción- liberté ; état de quelqu'un qui n'est pas soumis à un maître La guerre, les explosions, la mort. C'est ce qui compose la vie d'Annabelle, une jeune fille qui tente désespérément de se libérer des chaines du passé. Tout autour d'elle ne cesse de...