𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 28 : The snow gang

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𝑨𝒏𝒂𝒚

Si je reste une minute de plus dans cette chambre je risque de totalement sombrer dans les méandres de la folie.

Après ma dispute avec Andrea, je n'arrête pas de cogiter dans ma tête. C'est décidément une journée de merde.

Je n'ai aucune envie de réviser. Pas ce soir non. Je n'ai pas la motivation pour. J'observe de par la fenêtre en face de mon bureau, la vue qu'elle m'offre sur Chicago.

Faut que je sorte.

Je me lève, me rends dans ma chambre, ouvre mon armoire et observe longuement la veste en cuire que m'a offert mon père. Cette même veste que je portais ce soir-là.

C'est pas le moment de penser à ça Anay.

J'attrape la veste en question, avec un Phoenix dessinée derrière, et la porte par-dessus ma petite robe rouge fleurie. J'enfile mes bottines et je suis prête.

Je prend mon petit sac noir en bandoulière, le remplis du nécessaire et sort sans plus attendre.

J'arpente les rues de Chicago sans vraiment savoir où je vais. J'observe tout autour de moi. Cette ville est magnifique. Je finis par prendre un taxi pour aller à River North.

Comme je m'y attendais, ce quartier ne dort jamais. Je déambule dans la foule sous des éclats de rire qui me font sourire. Des gens s'amusent, d'autres s'embrassent, d'autres trinquent devant des bars, d'autres fument. Ils ont tous l'air heureux.

     Mon regard s'attarde sur deux filles assise sur un banc qui regarde « je ne sais quoi » sur leurs téléphone et éclate de rire.

Ça me rappelle Steph et moi à la sortie des cours.
Lorsqu'on traînait sur les bancs de l'école à regarder des vidéos drôles sur nos téléphones et à commenter les posts Instagram de nos camarades.

À quel moment les choses ont autant dérapé?

Un bar attire finalement mon attention « The drifter ». J'y entre et m'assois face au barman plutôt mignon avec sa serviette posée sur son épaule gauche.

— Que puis-je vous servir miss? Me questionne-t-il sur un ton charmeur.

— Un gin tonic s'il vous plaît.

— Tout de suite.

J'observe tous ses faits et gestes qui me captivent. Il manie le shaker avec un savoir faire inné. Ses cheveux blonds et ses tatouages me rappellent quelqu'un que je dois oublier mais malheureusement tout me ramène à lui.

Après une attente de courte durée, la barman blond, sexy et tatoué m'apporte mon gin tonic.

En à peine trente minutes je commande déjà mon 5ème verre alors que j'ai la tête qui tourne.

— Un cinquième verre s'il vous...

— Servez-lui un verre de jus d'agrumes s'il vous plaît.

Me coupe cet homme à la voix bourrue que j'ai du mal à discerner à cause du taux d'alcool trop élevé dans mon sang.

— Bien monsieur. lui répond le barman avant de s'exécuter.

— Hé mais, mais pour qui vous prenez-vous? Mon père peut-être? M'adressais-je à l'inconnu.

Il ne répond pas tout de suite, me laissant le temps de l'analyser un peu plus. Mais les traits de son visage sont cachés par le Borsalino marron qu'il porte.

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