5 - Un sourire insolent

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 Puisque je ne bougeais pas, Erwann se proposa d'aller ouvrir. Il rejoignit la porte d'un pas léger et ouvrit à deux gars qui le dépassaient d'une bonne tête. Je jetai un coup d'œil à Basile qui me mima de respirer et je m'exécutai, retrouvant un souffle bienvenu qui s'était coupé je ne savais quand.

C'était certainement à cause de l'alcool et de mon stress, mais depuis qu'ils étaient entrés, l'ambiance avait changé. La différence était à peine palpable, mais elle me tenaillait l'estomac, le broyant dans un étau incontrôlable.

Je ne les regardais pas, portant mon attention sur Line, toujours endormie sur le canapé. Je lui secouai l'épaule avec douceur afin de la réveiller. Elle ouvrit les yeux. Ses paupières papillonnèrent un peu à la lumière forte et elle me sourit lorsqu'elle m'aperçut.

— C'est l'heure de manger ? demanda-t-elle d'une voix de petite fille.

— Presque, mais je préfère que tu sois bien réveillée. Ça va ?

Tandis que je prenais soin de mon amie, l'alpha et son ami entrèrent. Ils nous saluèrent d'un geste amical de la main avant d'aller déposer leurs affaires dans la cuisine où ils firent la connaissance de Basile.

En jetant un coup d'œil vers eux, mes yeux tombèrent dans ceux de l'ami de Matthew. Il releva un coin de sa bouche, l'air moqueur et ricana. Je tournai la tête avec un peu trop de violence et fixai le sol tandis que mes joues chauffaient. Alpha et plutôt sympa à regarder. Un nouveau coup d'œil furtif me permit de récolter des infos supplémentaires : cheveux noirs, yeux bleus, peau hâlée... un mélange détonant sur lui. Je m'assis à côté de Line, embêté de bouffer des yeux l'ami que mon rendez-vous.

— Tu lui as dit bonjour déjà ? chuchota-t-elle.

— Non. Je t'ai réveillé quand ils ont sonné, répondis-je sur le même ton.

Elle se pencha et fixa la cuisine un moment avant de se redresser.

— Il a l'air canon ton Matthew ! Si tu n'en veux pas, je me porte volontaire !

Son rire fut contagieux et nous relâchâmes la pression une poignée de secondes, heureux de nous esclaffer comme si toute cette soirée était normale.

— Alors, c'est toi Ariel.

L'accompagnant de Matthew se tenait contre le canapé, son téléphone dans la main et un sourire suffisant placardé sur le visage. Il s'installa à côté de moi, se collant au maximum, ce qui me comprima entre Line et lui. La position était inconfortable, mais je ne bougeai pas. À vrai dire, ça ne me gênait pas vraiment.

— Salut, je suis Line, intervint-elle, la main tendue vers lui.

Il la serra avec délicatesse, lui adressant un air chaleureux et un brin séducteur.

— Oh, fit-elle, charmée. Tu es vraiment beau !

Il rit, flatté.

— J'ai la chance d'avoir hérité des bons gènes de chacun de mes parents. Ils ont bien travaillé, n'est-ce pas ?

La blague fit ricaner mon amie tandis que j'entrais dans une réflexion intense. Depuis que j'avais pris les suppresseurs liquides, je me sentais toujours un peu mal. De légères nausées, un estomac noué en surface. L'ensemble des symptômes étaient supportables, mais gênants à la longue. Pourtant, à côté de lui, je ressentais une agitation dérangeante. Ce n'était pas douloureux, plutôt une sensation d'urgence dont je ne savais que faire. Elle me perturbait et n'aidait en rien dans ma situation actuelle.

— Sohan, aurais-tu l'amabilité de me laisser rencontrer la personne que je suis venu voir ?

Matthew, debout à côté de nous, pressa son ami à se lever. Changer de compagnon de canapé fut pire. Au moins, il ne se collait pas à moi comme le dernier des alpha en rut. Cependant, bien que la promiscuité de ce Sohan m'ait mis dans un état que je ne saurais nommer, la présence de Matthew se dévoila bien plus insupportable.

Bound [MxM - α/Ω] [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant