Bound [MxM - α/Ω] [Terminé]

21 - Le club [Partie 2]

 Durant le trajet, tous dans la voiture de Kyle, j'eus l'impression de revenir des années en arrière. Nous quatre, une soirée, de la musique et de l'alcool, c'était tout ce dont j'avais besoin. Si je pouvais finir la nuit avec un alpha, ce serait encore mieux, mais si l'occasion ne se présentait pas, je ne chercherais pas à la forcer.

Garé près du club, je trépignai d'impatience. J'avais hâte de revoir Markus, certains collègues et de pouvoir renouer avec ce milieu qui me manquait affreusement. En nous dirigeant vers le hall, je m'accrochai au bras d'Erwann. J'étais tellement content que j'avais l'impression d'être sur le point d'imploser. J'accélérai la cadence et le tirai presque jusqu'à passer les portes.

Lorsque nous entrâmes, je me sentis chez moi. L'ambiance, la musique, l'odeur des phéromones et des aphrodisiaques qui voletait dans l'air, tout me revint en mémoire. Je ne restreignis pas le sourire qui scinda mon visage en deux. J'étais heureux et la soirée ne faisait que commencer.

Nous nous rapprochâmes vite de l'accueil afin de réserver une salle VIP dans laquelle nous fûmes conduits prestement. En cinq ans, la plupart du staff s'était renouvelé, je croisai peu de têtes connues, mais ceux que je rencontrai furent ravis de me voir.

Dans notre pièce exclusive, je m'installai à côté de Line sur la banquette de velours et les deux autres prirent place en face de nous. Un serveur vint enregistrer notre commande et tandis qu'il partait, je me levai.

— Je vais saluer Markus !

Je quittai la salle en courant presque. Parcourir les quelques mètres qui me séparaient de son bureau dut me prendre le temps d'un clignement d'yeux. Devant la porte en bois foncée, je tapais le code sur un petit boîtier et ouvris le coffre mural. Je saisis une matraque télescopique. Elle était fine, ne ferait que peu de mal, mais provoquerait de beaux bleus. En partant vivre dans mon microvillage en bord de mer, je n'avais jamais pu récupérer la mienne. Ce n'était donc pas un vol, mais une restitution... Je ris en verrouillant le coffre ; c'était tout de même un cadeau de départ assez étrange pour un club dans notre genre. Me tournant vers le bureau, j'inspirai et toquai.

— Entrez.

J'ouvris le battant et m'avançai.

— Bonsoir, chef !

Il releva la tête en même temps que j'entrai et j'eus le plaisir de le voir arborer une expression joyeuse.

— Ariel ! Quelle bonne surprise ! Comment vas-tu ?

Il se leva et vint vers moi pour me serrer la main avec vigueur. Le large sourire qu'il m'envoya en m'invitant à m'asseoir me rassura.

— Alors, raconte-moi tout, réagit-il. Tu reviens dans la région ? Tu veux reprendre le travail ?

Je haussai un sourcil, moqueur.

— Pas pour le moment, mais je garde votre proposition en tête. Au fait, j'ai récupéré ça !

Je lui montrai la matraque et il ricana, m'autorisant à l'embarquer, prétextant qu'au pire, il valait mieux que j'aie de quoi me défendre. Nous discutâmes un bon quart d'heure avant qu'un serveur n'entre, paniqué, pour quémander son aide.

— Si tu veux bien m'excuser, me dit-il en se levant.

— Pas de problème. Vous savez où je peux trouver Nathan ?

— Déjà à la recherche des ennuis ? se renseigna-t-il, les paupières plissées de suspicion.

Je souris, machiavélique.

— Ce serait mal me connaître, mentis-je. Je souhaite seulement saluer un vieux collègue.

Il secoua la tête en ricanant et me fit signe de sortir de son bureau.