— On peut se voir ? me demanda-t-il d'un ton que je ne parvins pas à définir.
Il me sembla empressé et surtout, mort de peur. J'en mourrai d'envie, mais...
— C'est compliqué..., murmurai-je.
— S'il te plaît. Je peux venir chez toi ou te retrouver quelque part, en terrain neutre...
Je réfléchis en hâte à un compromis tout en tapotant nerveusement sur la table devant moi. Je pouvais le rencontrer seul, sans les enfants, et tâter le terrain...
— Je serai en ville demain soir, mentis-je, en reprenant un peu le contrôle de ma voix.
— Dans ce cas, allons chez moi ? Nous serons au calme pour discuter.
Je pinçai les lèvres. Sa maison ? Totalement emplie de son odeur ? Quelle mauvaise idée !
— Que dirais-tu de nous retrouver au parc sud, plutôt ? Si je me souviens bien, c'est à cette période qu'ils allument les lampions, proposai-je.
Un lieu extérieur me permettrait de ne pas succomber à ses phéromones et l'empêcherait, lui, de trop me coller.
— C'est parfait, dit-il, un sourire dans la voix. On dit vingt heures ?
— Vingt-et-une, plutôt. J'ai des choses à faire avant.
Il était hors de question que je parte sans avoir couché les enfants et débriefé avec Erwann.
— D'accord. À demain alors...
J'allais terminer l'appel, mais il parla de nouveau.
— Ariel ?
— Oui ?
— Merci d'avoir appelé. Tu m'as manqué.
Je raccrochai sans rien ajouter, puis je fondis en larmes. Je crevais de peur. Ce rendez-vous comportait trop d'enjeux de différents niveaux. Je savais que j'allais faire une connerie... C'était impossible que tout se déroule bien. Je pris ma tête dans mes mains et inspirai à fond. Je devais me recentrer, Jacob et Joshua ne pouvaient pas me voir dans cet état.
Une fois calmé, je passai du temps avec eux en me persuadant qu'être ici me procurerait peut-être un peu de bien et à mes fils aussi. Lorsqu'Erwann rentra, je l'interpellai.
— On mange avec Line ce soir ?
Le sac encore sur l'épaule, il me sourit de toutes ses dents et ses yeux brillèrent de mille feux.
— Grave ! Ah, je suis content ! clama-t-il en se défaisant de ses affaires. On l'appelle ?
— Ouais, répondis-je heureux. Mais dis-lui de venir sans Kyle.
Il acquiesça et appela notre meilleure amie qui décrocha vite.
— Salut, ma belle, tu manges avec moi ce soir ?
J'entendis sa voix enjouée sans pour autant comprendre ce qu'elle lui déblatérait. Son ton chantant me revint en mémoire et j'eus soudain hâte de la voir.
— Ouais, tu laisses ton alpha et ta fille ! Je te veux pour moi tout seul !
Il raccrocha après quelques échanges et ses yeux pétillants rencontrèrent les miens.
— Il va falloir prévenir les enfants, dis-je, grave.
— Je pense aussi, répondit-il, un sourire idiot placardé sur sa face d'imbécile heureux. Parce qu'il y a moyen que tu te prennes une gifle.
Il ricana et je l'imitai, un peu stressé. Nous avions encore un peu de temps avec qu'elle ne débarque, donc j'appelai les garçons qui nous rejoignirent et ils s'installèrent chacun d'un côté de moi.
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Bound [MxM - α/Ω] [Terminé]
RomanceLa vie d'Ariel est paisible. Ses parents le pressent à se dégoter l'alpha du siècle, mais tant qu'il regarde régulièrement les dossiers qui lui sont présentés, il est plutôt peinard. Employé dans un club oméga, le récessif n'a qu'un rêve ; devenir d...