8 - Un entraînement sous tension

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 Quinze jours plus tard.

Après cette mise au point déplaisante, nous fîmes notre possible pour nous voir à chaque fois que nous le pouvions. Bien sûr, Line et Kyle ne s'en plaignaient pas, mais Erwann avait parfois l'impression d'être la cinquième roue du carrosse.

— Quand vous êtes tous en train de flirter... C'est long pour moi, m'avoua-t-il avec un petit rire.

— Je comprends, je suis désolé, ricanai-je à mon tour. C'est vrai que ça ne doit pas être agréable.

En route vers le studio de danse, où il devait me donner un cours, Erwann se tourna soudain vers moi.

— Tu sais, je repensais à la proposition de Sohan, par rapport à ta formation. Je pense que ça serait bien que tu t'entraînes sur lui. Ça me permettrait de voir ce que tu fais, sans avoir à jouer le client. En plus, je pense que tu serais un peu plus... impliqué, si c'était lui.

Ma bouche s'ouvrit, puis se referma et je gonflai les joues dans une grimace montrant toute mon hésitation.

— Euh... T'es sûr que c'est une bonne idée ? C'est risqué, non ?

Il haussa les épaules sans témoigner d'inquiétude.

— Il vous suffit de maintenir vos phéromones. Ça se passe bien quand il n'y en a pas, donc je ne vois pas ce qui pourrait mal tourner. En plus, ça va forcément le rendre encore plus accro à toi. Déjà qu'il te mange dans la main...

Il rit, complice, et je râlai.

— Pas vraiment. La dernière fois, il a refusé de coucher avec moi, lui rappelai-je, amer.

— Tu n'as qu'à l'allumer à fond pendant la danse. On verra s'il te résiste encore longtemps, me dit-il avec un clin d'œil.

Avec un air ravi, je pris mon portable.

— Tu as raison, c'est une très bonne suggestion ! Tu es vraiment le meilleur ami qu'on peut avoir !

— Je sais, répondit-il, faussement modeste, et nous rîmes.

Je plaçai mon appareil contre mon oreille et l'alpha décrocha à la première tonalité.

— Salut, Ariel.

En l'entendant dire mon nom, un frisson de chaleur remonta dans mon dos.

— Tu te souviens, la dernière fois, tu as eu une idée que j'ai refusée.

— Il va falloir être plus précis, mon cher. Tu me refuses beaucoup de choses.

Je grimaçai, il n'avait pas tort.

— Tu veux toujours m'aider à m'entraîner ?

Il y eut un petit silence.

— Vraiment ?... Je veux dire, ouais ! Bien sûr que j'ai envie de t'aider ! T'as besoin de moi quand ?

— Tout de suite, au club. Tu m'appelles quand tu es devant l'entrée de service, on viendra te chercher. À tout à l'heure !

Je raccrochai sans lui laisser le temps de répondre et rangeai mon téléphone, satisfait.

— Tu verrais ta tête, se moqua Erwann. T'as vraiment l'air aux anges.

— Tais-toi, je savoure ma domination sur cet alpha, mentis-je.

— C'est ça, ouais... Allez, grouille-toi, faut encore que tu passes à la douche et je pense pas que tu aies mille ans, il doit déjà être dans sa voiture.

Nous nous dépêchâmes de rejoindre le club et je filai me préparer. Pour une fois, je pris mon temps et ne sortis qu'une demi-heure plus tard, coiffé et maquillé, avant de me rendre dans le studio où un unique fauteuil était installé dans un coin de la scène, dos au reste de la salle.

Bound [MxM - α/Ω] [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant