Bound [MxM - α/Ω] [Terminé]

29 - Comment reboot un alpha [Partie 2]

 (⚠️ Ce chapitre est en deux parties, tu es sur la seconde partie !!!! 👀)

Je me tournai vers le bruit et Sohan entra, précédé par Jacob qui agrippait un demi-verre de jus d'orange et Joshua qui tentait de soutenir une assiette sans faire tomber le pain au chocolat qui la surmontait. Ils s'approchèrent de moi et j'attrapai le jus et la viennoiserie avec plaisir.

— Eh bien, quel réveil, dis-je à mes fils, attendri. Merci beaucoup.

— Je tiens à signaler que c'était mon idée, mais qu'il y a eu mutinerie, m'apprit Sohan.

— Et voilà un capitaine mis à mal par deux marins d'eau douce de quatre ans...

Je ricanai à ma blague et mordis dans la nourriture. Les garçons, satisfaits de leur bonne action, nous quittèrent, la mine fière. Je les entendis allumer la télévision tandis que Sohan venait s'asseoir sur le bord du lit.

Je l'observai à la dérobée tout en engouffrant le pain au chocolat. Malgré la fenêtre ouverte, je sentais mes phéromones emplir la chambre, avait-il pris un suppresseur pour paraître si serein ? Tandis que je mangeais, il restait silencieux, scrutant la pièce autour de nous. Ses yeux s'arrêtèrent sur mon panneau des souvenirs, où étaient affichées toutes les personnes importantes pour moi. Une photo d'Erwann et de Line, une de Markus, une du club, une de ma moto, perdue entre toutes celles des garçons que j'avais pu y accrocher.

Quand j'eus terminé, il me sourit.

— Tu veux te lever un peu ?

Je hochai la tête. Je me sentais mieux et j'avais besoin d'une douche.

Une fois propre, et après avoir mis à laver la vaisselle de mon goûter, je rejoignis la petite troupe dehors. Sohan, assit sur un fauteuil du salon de jardin, surveillait les enfants qui jouaient dans le bac à sable. Je m'installai sur le fauteuil jouxtant le sien, n'osant m'approcher plus et il se tourna vers moi, plissant ses yeux bleus à cause du soleil.

— Comment tu te sens ?

— Beaucoup mieux. Merci d'avoir tout géré aujourd'hui..., marmonnai-je, gêné.

— Aucun problème, j'ai adoré.

J'entortillai mes doigts sur mes cuisses, mal à l'aise en sa présence. Cette situation demeurait tout sauf normale. Chaque fois qu'il me parlait des enfants ou qu'il interagissait avec eux, mon cœur se serrait et la culpabilité revenait au galop.

Mon attention s'égara sur mes garçons. Ils jouaient, loin de se douter du tourment qui me déchirait. Sohan avait parlé de déménager, de retourner en ville, de vivre chez lui... Moi, ça me convenait, mais est-ce que j'avais le droit de les enfermer dans une ville pleine de béton ? Est-ce que j'avais le droit de les arracher à leurs amis, leurs habitudes et leur vie ? Juste pour mon plaisir personnel ?

Sohan attrapa ma main et je lui jetai un coup d'œil interrogateur.

— Je te vois réfléchir tout seul, tu sais ? me dit-il, moqueur. Arrête de te faire des nœuds au cerveau, concentre-toi sur le fait de te reposer. Nous parlerons ce soir, quand les petits seront couchés. D'accord ?

Je hochai la tête, un peu stressé.

Il fallut donc attendre.

Nous occupâmes notre journée à prendre soin des garçons, si bien qu'aucun des deux ne se plaignit que nous ne soyons pas allés au parc. Malgré quelques vertiges et bouffées de chaleur accompagnées de phéromones, la plupart de mes symptômes avaient disparu. J'étais fatigué, épuisé même, mais j'allais mieux.

Ce soir-là, Sohan cuisina et impressionna ses fils une nouvelle fois avec ses talents insoupçonnés. Je fus aussi surpris. Je savais qu'il était consciencieux, ça se ressentait dans toute sa façon d'être, mais sa perfection m'échappait encore, parfois.