14. Confessions, partie 1

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PDV de Shota Aizawa

          Le gamin avait buggé. Je soupirai. Apprendre que son amie était fille d'un héros pouvait faire cet effet je suppose. Je me demandais quand même pourquoi Kita ne le lui avait pas dit. En fait non, je savais, elle avait sans doute voulu éviter les préjugés. Et puis j'étais prêt à parier que ce gamin n'était pas vraiment fan des héros. Une intuition comme ça.

Moi : Elle ne t'avait pas parlé de moi je présume ?

           Il secoua lentement la tête, me dévisageant avec un mélange de méfiance, de perplexité, et une minuscule dose d'admiration.

Moi : Tu peux parler par signes si tu préfères. J'aimerais que tu nous dises ce qu'il c'est passé le jour de la bagarre, et même plus généralement comment est votre vie à l'école pour Kita et toi. De plus, si tu as la moindre idée qui pourrait nous aider à la retrouver je t'en serais extrêmement reconnaissant.

          Il hésita. Il était évident qu'il était effrayé et ne nous faisait pas confiance, et honnêtement je pouvais imaginer pourquoi, mais j'avais vraiment besoin qu'il coopère pour pouvoir boucler cette école et arrêter tout les coupables. Et puis, j'avais le mince espoir qu'il sache quelque chose sur la position de Kita, vu tout le temps qu'ils avaient passé ensembles ces deux dernières semaines.

Moi : Écoutes, je sais qui tu es, mais honnêtement je m'en fiche. Tu n'es pas ton père, juste un gamin maltraité par la vie. Nous avons déjà pu voir une vidéo de la bagarre et un détective de confiance est sur l'affaire, il doit actuellement être en train d'interroger vos camarades et vos profs, d'ici ce soir on devrait avoir de quoi arrêter la plupart d'entre eux. Mais pour pouvoir leur faire subir une punition digne de ce nom, et être sûr d'avoir tout les coupables, nous avons besoin de ton témoignage. De plus, ce serait utile pour savoir comment t'aider.

           Il renifla dédaigneusement. Je soupirai.

Moi : Je voudrais tous les envoyer brûler en enfers, mais je suis un héros donc je me contenterai de leur faire subir ce que la loi fait de pire. Quand à Kita et toi, je tiens sincèrement à ce que vous puissiez recevoir une aide psychologique après ce que vous avez subit, et que vous puissiez désormais évoluer dans un cadre ce vie sain, sans avoir à subir toutes ces conneries alteristes.

           Il ricana.

Hitoshi : Pourquoi vous embêter à me coller un psy ? Mettez moi en prison, ça ira plus vite que d'essayer de sonder mon cerveau pour voir si je deviens comme ce salaud !

           Je soupirai.

Moi : Je te l'ai dis, je m'en fiche que ton père soit un criminel, mon paternel était un bon à rien qui picolait et battait sa femme, est ce que j'ai l'air d'un ivrogne dans ce genre ?

           Il secoua la tête. On avançait.

Moi : Alors ? Tu pourrais nous aider à coffrer ces salauds ?

          Il y eut un instant de flottement, puis il sourit. Le genre de sourire que je faisais avant d'annoncer à ma classe qu'ils devaient traverser toute une forêt emplie de pièges avant le déjeuner s'ils voulaient pouvoir manger. Le sourire de Satan comme l'appelait Kita. Et je sus aussitôt que ce gamin me plaisait.


PDV d'Hitoshi

          Au final je racontai absolument tout à Eraserhead et la bestiole, comment tout le monde autour de moi, adultes, enfants, héros, passants et même ma mère, m'avait soit maltraité, soit ignoré mes appels à l'aide. Comment ma mère avait finit par me passer la muselière, comment chaque jour était une série de souffrances, comment j'avais été trahis et utilisé à maintes reprises, et comment Aizawa m'avait sortis de là.

          Je racontai comment elle m'avait sauvé, comment on c'était peu à peu apprivoisés, comment elle avait proposé de m'entrainer, et comment j'avais progressé grâce à elle. Puis comment les gangs m'avaient attaqué, et comment elle les avait massacré dans le gymnase, tout en m'encourageant à me battre contre mes propres blessures, même si ce dernier combat était un peu flou dans ma mémoire.

          À la fin de mon récit, les adultes avaient tous un air grave, et je pouvais les sentir bouillir de rage. Je dois avouer, ça m'avait fait du bien d'en parler, d'enfin arracher tout ça de ma poitrine, même si durant mon récit j'avais plusieurs fois finis au bord de la crise de panique. Et voir qu'ils étaient en colère pour moi, et non contre moi pour une fois... je me sentais presque protégé. Et j'espérais vraiment avoir eu raison de leur faire confiance, et qu'ils arrêtent tout ceux qui avaient fait de ma vie un enfer. De nos vies, à Aizawa et moi.

          La chose — enfin — le principal, avait tout enregistré, et tapota son dictaphone avec un sourire encore plus flippant que le mien.

Nezu : Et bien Hitoshi je dois te remercier, il semblerait que nous ayons une liste impressionnante de personnes à envoyer en enfer.

           J'hochai la tête, soulagé mais aussi complètement exténué, autant physiquement qu'émotionnellement. Recovery Girl s'en aperçut et commença à pousser les deux autres hors de l'infirmerie.

RG : Allé oust ! Il est encore blessé et doit se reposer, ça fait des heures que vous le gardez éveillé alors qu'il sort d'une opération importante !

Eraserhead : Une dernière chose, aurais-tu la moindre idée de là où pourrait se trouver Kita ?

           Émotionnellement incapable de dire un mot de plus je me contentai de secouer la tête. Son visage était dénué d'émotions, mais ses yeux laissèrent transparaitre un minuscule éclat de déception.

Moi : Que va-t'il m'arriver maintenant ?

Nezu : Tu vas rester à UA, sous la garde de Recovery Girl, jusqu'à ce que tu sois totalement rétablit. Ensuite nous verrons pour te trouver un endroit où vivre. J'ai déjà une bonne idée de qui pourrais t'accueillir, mais on en reparlera en temps et en heure. Pour l'instant je te souhaite une bonne nuit, et merci pour ton aide !

          Et sur ces mots il s'en fut. Eraserhead allait le suivre, mais s'arrêta et se tourna vers moi.

Eraser : Je ne sais pas si tu le sais, mais Kita à une histoire similaire à la tienne. Ça l'a vraiment aidée de t'avoir pour ami, mentalement on sentait qu'elle guérissait. Je tiens à te remercier pour ça. Et désormais, sache que tu pourras toujours te tourner vers moi en cas de besoin. Tout les héros ne sont pas des ordures.

           Sur ces mots il partit. RG me força à me recoucher, après m'avoir fait boire une soupe de Lunch Ruch, la meilleure que je n'ai jamais eu, puis m'indiqua qu'elle serait dans la pièce d'à côté et me fit promettre de l'appeler si je me sentais mal.

           Une fois seul je fixai le plafond, exténué mais le cerveau tournant à mille à l'heure. Je ne comprenais toujours pas pourquoi Aizawa c'était enfuie. Et je devais avouer que j'étais vraiment inquiet pour elle. J'espérais qu'ils la retrouvent vite. Pourquoi était-elle partie ? Et où avait-elle pu bien aller ?

           Puis soudain une idée me traversa l'esprit et je sautai du lit, me rattrapant de justesse à la table de chevet, une vive douleur me traversant les côtes. Serrant les dents, je quittai la pièce, puis l'école.

NeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant