PDV de Kita
Je me réveille dans le canapé, un peu confuse. Qu'est ce que je fais ici ? Je me passe les mains sur le visage pour me réveiller et sens le pansement sur ma joue. Je grogne alors que les événements de la veille me reviennent.
Je regarde l'heure. 7h52. Je saute du canapé, réveillant les chats et mon père, qui semble momentanément perdu, avant d'écarquiller les yeux et de bondir à son tour. On est à la bourre !!!
C'est le branle bas de combat. Je me dépêche d'aller me brosser les dents, les cheveux et d'enfiler mon uniforme, tandis que dadzawa file chercher ses affaires dans son bureau et surtout, se prépare un énorme mug de café. Puis nous entrons en catastrophe dans sa voiture et il démarre à toute vitesse alors que je finis d'enfiler mes chaussures, tenant une barre nutritive entre mes dents.
Il me largue devant mon école en me souhaitant une bonne journée et je détale en direction de ma classe tout en le saluant de la main. J'arrive littéralement trois secondes avant la sonnerie. Sauve.
Jusqu'à la pause midi. J'avais réussis à éviter la clique lumière en sautant de nouveau par la fenêtre ( au diable mon bento ) mais comme je n'ai encore nul part où me cacher ils m'ont vite retrouvé.
Dart-guy transperce ma boite repas avec une de ses queues et l'empale dans le mur, tandis qu'élastique-boy me soulève par le col et me plaque contre le mur qui me servait de dossier. Puis lumi-mec décide de m'utiliser comme cible pour s'entrainer à envoyer des rayons de lumière. Ça fait comme un coup de poing brûlant et je dois serrer les dents pour ne pas crier. Je ne pleure pas non plus, ni ne prononce le moindre mot. Au bout d'un moment dart-guy le rejoint et me laisse une multitude de petites estafilades sur les cotés, les jambes et les bras. Puis la pause arrive vers la fin et ils me laissent tomber avant de s'en aller en rigolant et commentant leur progrès.
Je repense à notre conversation d'hier avec papa. Il avait l'air si inquiet quand il est venu me trouver en forêt... et à cause de moi non seulement il s'est inquiété et n'a pas pu aller en patrouille, mais tonton Mic à dû prendre sa place. Et c'est inquiété aussi, vu les messages qu'il m'a laissé.
Alors non je ne fais pas une crise de victimisation. Je ne pense pas non plus que tout les malheurs du monde sont ma faute, ou que je ne vaut rien, ou ce genre d'infamies qu'on fourre dans la tête des gamins comme moi. Mais j'ai essayé de gérer les harceleurs dans mon ancienne école, et rien ne marche, ni les ignorer, ni être sympa, ni les éviter, ni les dénoncer, ni se battre. À la limite ce qui fonctionne le mieux c'est de laisser couler, même si ils reviennent toujours ils vont généralement moins fort et moins souvent.
C'est pour ça que je ne dirai rien à mon père. Même si une part de moi continue d'en douter et se demande comment c'est possible, je sais qu'il tient à moi et que ça lui ferait mal de me voir ainsi. Même chose pour tatie Night et tonton Mic d'ailleurs. S'ils savaient ils auraient sans doutes mal et seraient en colère. Ils me feraient probablement changer d'école, et peut-être aussi qu'ils attaqueraient cette école en justice, ou en tout cas les harceleurs.
Mais ça ne servirait à rien, tout recommencerait aussitôt dans ma nouvelle école. Quand à la justice, elle ne protégera jamais quelqu'un comme moi contre des gens comme eux. Pour plus d'une raison. Aussi tout le monde souffrirait, et énormément de temps et de ressources seraient dépensées pour rien.
Après je pourrais aussi m'occuper moi même de l'éducation de la clique lumière. Mais si ça ce sait, ou plutôt quand ça se saura, j'aurais de bien plus gros problèmes, même chose pour mon père et quiconque chercherait à me couvrir.
Donc encore une fois, plus qu'à serrer les dents et espérer.
PDV d'Hitoshi, un mois plus tard
Un poing me rentre dans le ventre et je me plie en deux, le souffle coupé. Un pied me rentre dans les reins, m'envoyant à terre. Je reste recroquevillé, cherchant à me protéger et à reprendre mon souffle. Autour de moi mes tourmenteurs rient aux éclats.
Bark : Et bien villain ? On ne parle plus ?
Un gémissement m'échappe.
Bark : Pardon ? Tu essayais de dire quelque chose ? Tu sais ce qu'il se passe si tu ouvres ta bouche dégueulasse le villain ?!
Des racines m'attrapent les poignets et les chevilles, me clouant au sol sur le dos. Puis le meneur du groupe ( tête du groupe impliquerait qu'il ait un cerveau, ce serait lui faire trop d'honneurs ) me piétine violemment le ventre. Ma respiration est de nouveau coupée et je vomis tant bien que mal sur le côté, m'étouffant à moitié.
Les racines me libèrent et la bande des cinq s'amuse à me pousser l'un vers l'autre, me donnant coups de points et de pieds pour ce faire. Je n'essaye même plus de me débattre. À quoi bon ?
Depuis que mon père a manipulé ses étudiants pour qu'ils commettent un suicide collectif, ma vie est devenue un enfers. Au début ma mère et moi étions ensembles dans cette galère. J'avais trois ans à l'époque, mais je pouvais déjà voir les regards craintifs et haineux qu'on nous lançait. Puis il y a eu le massacre du centre commercial, mon père à été condamné, et quatre mois mois plus tard, le jour de mon anniversaire, je découvrais que non seulement j'avais le même alter que lui, mais qu'en plus il était beaucoup plus puissant, me permettant de contrôler plus de personnes avec moins de contraintes.
À partir de là ma mère devint incapable de s'occuper de moi. Ça vint progressivement. Elle cessa d'abord de me parler. Puis commença à me dire de me taire sans raison particulière. Puis elle devint incapable de me regarder, à cause de ma ressemblance frappante avec mon père, disant que j'étais comme son clone en miniature. Elle arrêta de traiter mes blessures quand je rentrais couverts de bleus, brûlures et coupures, infligés par mes camardes. Elle arrêta de me faire à manger, de m'acheter des affaires même si mes vêtements devenaient trop petits. Puis un jour, alors que j'avais six ans, je rentrai d'école en pleurs, le visage enfermé dans une muselière.
Son regard changea alors. Elle parut comme soulagée et extatique. Désormais elle me laissait trainer dans la maison uniquement si j'avais ma muselière, si je voulais quelle me l'enlève je devais partir, même ma chambre ne suffisait pas. Je pourrais encore essayer de parler au travers de la porte après tout. Si elle me surprenait sans, j'avais droit à un molestage en règle. Si je la gardait, elle me laissait un peu d'argent de côté pour que je m'achète ma nourriture et mes affaires. Généralement si je m'achetais un vêtement je devais ensuite jeuner pendant deux trois jours.
En parlant de la muselière... des racines s'enroulèrent autour de moi, me laissant à peine respirer et me soulevant un peu au dessus du sol. Et le responsable, un gars de mon âge à la peau vert tendre et aux cheveux et yeux bruns que j'avais surnommé Bark, s'approcha en faisant tournoyer l'engin de torture au bout de son doigt.
Je serrais les dents. Autrefois nous étions amis. À vrai dire, j'avais été ami avec chacun des cinq membres du groupe à un moment ou un autre. Ils étaient venu me parler en début d'année ou alors que je récupérais d'un passage à tabac, et avait mit un peu de chaleur et de couleur dans ma vie. Puis plus ou moins rapidement il m'ont trahis, soit en m'amenant dans un traquenard et en participant au tabassage, soit en m'accusant de crime qu'ils avaient commis. Je me demandais encore comment j'avais pus tomber dans le piège trois fois d'affilée.
Vaincu, je me contentais de le regarder s'approcher, le regard vide. J'essayai vaguement de résister, mais la pression des racines s'accentua et j'abandonnai. Il me passa la muselière et recula en riant, tendant la main vers l'un de ses acolytes pour qu'il lui passe la clef.
Alors qu'il approchait de nouveau j'entendis un bruit et levai les yeux pour voir une fille de mon âge figée à l'entrée de la ruelle, me regardant avec un mélange d'émotions indescriptible. Ses yeux brillaient d'une lumière rouge sang.
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Never
FanfikceNom : Izuku Midoriya Situation : orphelin Alter : sans alter Avenir : rêve de devenir un héros pour aider les autres. Problème : tout le monde le méprise, le rabaisse, le maltraite ou le néglige, même son idol. Jusqu'à ce qu'une jeune fille aux yeux...