Chapitre 30

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˚⊱ Nuée de papillons ⊰˚

Une semaine s'est écoulée depuis  l'annonce de la grande nouvelle, bientôt deux puisque nous sommes vendredi. D'ailleurs dans deux jours c'est mon anniversaire. J'ai tellement hâte de passer le cap de mes 17 ans, je trépigne déjà d'impatience.

C'est la première fois depuis ma naissance que vais passer mon anniversaire sans mes grands-parents paternels et j'avoue que ça me fait un peu bizarre. Ma famille me manque un peu, certes, mais le côté familial de ma mère m'a accueilli à bras ouverts malgré le fait que nous nous sommes vus que lorsque j'étais bébé. Ca me fait du bien de découvrir un peu plus chaque jour ma famille grâce à des anecdotes, des souvenirs partagés autours d'une confection de gâteaux etc.

Je sors de chez moi en mémorisant une dernière fois les formules de physique-chimie qu'il faut apprendre pour l'évaluation de séquence ce matin. Absorbée dans mes révisions, je n'entends pas la voix crier mon nom derrière moi. Au bout d'un certain temps qu'il me faut pour enfin l'entendre, je me retourne et salue de la main Hyunjin, sur son vélo qui freine juste à côté de moi.

- Salut Hyunjin, quesque tu fais ici ? 

- J'ai dormi chez Jeongin, il habite dans le coin. Ducoup je vais au lycée en vélo, m'explique t-il.

- Et lui il est pas avec toi ? Je demande, intriguée.

- Nan il a un rendez-vous chez le dermato chais-pas-quoi, je suis parti tout seul.

- Pile pour l'interro, je souffle. Pff, chuis sûre que c'est juste un prétexte pour pas le passer.

- Le connaissant oui, répond mon ami en rigolant. Je te dépose ? Me demande t-il tendrement. Tu iras plus vite qu'en attendant le bus, en plus avec tous les arrêts ça revient au même que d'y aller en vélo, sauf que y'a moins de monde.

- Oui d'accord, j'opine en rangeant mon manuel de sciences dans mon sac.

J'enjambe le cadre du vélo vert et me positionne sur le porte-bagage en entourant la taille de Hyunjin alors que celui-ci a déplacé son sac à dos sur son ventre. Nous nous mettons en route, prêts pour cette nouvelle journée de cours. Nous traversons les rues de Séoul sous le soleil naissant tandis que la brise matinale décoiffe nos cheveux en leur faisant danser une valse aérienne improvisée.

Nous descendons la rue perpendiculaire au lycée et passons en-dessous des dizaines de cerisiers qui encadrent la route. Des pétales s'envolent, créant une explosion de tâches roses dans l'air, semblable à des confettis.

Une fois arrivés devant au lycée, Hyunjin gare le vélo sur l'arceau à vélos en s'abaissant au sol pour attacher l'antivol. Je l'attends, son casque et son sac à la main. Je salue Changbin qui s'avance vers le bâtiment, il me salue en retours tout en faisant admirer les muscles de ses bras à un Chan dubitatif, ou de mauvaise fois je ne sais pas. Ce dernier m'adresse un sourire alors qu'il nous dépasse, moi et Hyunjin.

- C'est bon ! S'exclame joyeusement le noiraud en se redressant. On y va ?

Je me met donc en marche pour rejoindre l'entrée du lycée mais après à peine quelques pas, je sens une main m'attraper le poignet, accompagné d'une voix que je ne connais que trop bien.

- Attend, dit-il dans un murmure, presque inaudible mais que je perçois tout de même.

Je me retourne, accompagnée du demi-tour que la main de Hyunjin me force à exécuter. Je le questionne d'une moue interrogatrice tandis que je le vois approcher dangereusement.

- T'as des pétales de cerisier dans les cheveux, dit-il doucement.

Il s'approche encore, j'entends son cœur battre et le mien s'emballer. Il tend son bras vers mes cheveux d'où il extrait deux petits pétales roses qu'il laisse s'envoler puis, repasse ses fins doigts dans mes mèches pour vérifier si il en reste. Lorsqu'il laisse retomber son bras droit le long de son corps, ses phalanges viennent frôler inatentionnellement les miennes, ce qui provoque une nuée de papillons au fond de mon ventre.

Son autre main maintiens toujours mon bras, comme si il avait peur que je parte, je n'en ai aucune envie, de partir. Je veux que le temps se stoppe, que le monde disparaisse et nous laisse tranquille. Je sens mon rythme cardiaque accélérer, mes yeux louchent sur les lèvres charnues de Hyunjin, je sais qu'il en fait de même. 

J'ai envie de l'embrasser, je ne sais pas pourquoi et ça me déstabilise, ça me fait peur. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis la dernière fois que j'ai eu envie d'embrasser quelqu'un, mais cette sensation est trop bonne, celle de l'envie partagée et du monde qui semble insignifiant autours de nous. 

Au moment où Hyunjin commence à se pencher vers moi, la sonnerie retentit, ça nous fait redescendre sur Terre et réaliser que tous les élèves sont déjà rentrés en classe. On est déjà en retard, pas besoin d'en rajouter une couche en restant ici plantés là comme des légumes à se regarder.

Après un dernier regard échangé, nous nous mettons à courir dans les couloirs, sprintant comme si notre vie en dépendait. Si nous sommes en retard pour l'évaluation de physique-chimie, c'est vraiment la mouise. Nous dépassons une à une les salles de classes, j'aperçois les élèves nous dévisager comme si on venait des 'échapper de prison. 

Sérieux pourquoi il a fallut que notre salle soit tout au fond du couloir ?

Je me stoppe devant notre salle de classe dans un dérapage digne de Fast and furious alors que Hyunjin manque de s'étaler au sol en freinant. Le professeur nous accueille tout sourire, armé de son sarcasme qui risque de nous coûter cher aujourd'hui, heureusement que le professeur et assez sympa et qu'il nous laisse nous installer et commencer l'évaluation sans plus chercher d'explication que ça.

Je m'assied à mon ilot tout en repensant à tout à l'heure. Punaise quesqu'il vient de se passer ?

༻𑁍༺

Je me lève difficilement de mon lit tout en m'étirant. En cette matinée de samedi, je me suis autorisée à faire une grâce-matinée et me lever plus tard que d'habitude. Je chancèle jusqu'au salon et me pose dans le canapé en étirant mes membres tel un chat. Je salue ma mère et commence à préparer mon petit-déjeuner. 

Après avoir engloutis mes céréales, je retourne dans ma chambre pour aller chercher mon téléphone. J'entends une voiture se garer dans la rue, sûrement les voisins qui reviennent de congé. 

J'allais m'affaler dans le canapé quand la sonnerie de la porte retentit.

- Tu peux ouvrir ma chérie ? Me demande ma mère.

Je soupire et me dirige vers l'entrée, qui peut bien sonner chez nous un samedi à dix heure et demi du mat' ? 

J'ouvre lentement la porte, encore endormie, et ouvre grand les yeux lorsque je vois neuf personnes qui s'agitent sur le perron.

- SURPRISE !

My class neighbour ↬ ʜʏᴜɴᴊɪɴOù les histoires vivent. Découvrez maintenant