26. A sa place

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Toutes mes excuses, j'ai oublié de poster - my bad ! Mais il est une heure et demie, ça compte encore comme mardi, non ?

***


Il était quatre heures du matin, quinze jours plus tard, lorsqu'une vive lueur argentée illumina la chambre d'Emma. La jeune fille bondit de son lit et saisit sa baguette cachée sous son oreiller, mais ce n'était qu'une silhouette de chien nébuleuse, une sorte de berger allemand. Un Patronus : un sort qu'Emma maîtrisait mal, à son grand regret.

Le chien ouvrit la gueule et dit avec une voix qu'Emma connaissait bien :

« Barre-toi. Ils savent. Protège les tiens. Et ne me recontacte surtout pas, jamais. »

Linus. Le cœur d'Emma accéléra, mais elle était moins terrifiée qu'au début du mois de février, lorsqu'elle avait surpris les rumeurs concernant une taupe au sein de la commission d'enregistrement des Nés-moldus. Sans le savoir, son collègue Sean lui avait rendu un grand service : il lui avait donné du temps.

Emma avait discrètement averti Linus, et commencé à se préparer. Après la panique du premier jour, la solution lui était apparue, claire comme de l'eau de roche : elle devait passer dans la clandestinité, essayer de quitter le pays ou rejoindre les résistants dont elle avait entendu parler sans savoir s'ils existaient vraiment. Emma comptait disparaître dans le monde moldu, là où aucun sorcier ne pensait jamais à chercher.

Sans perdre de temps, elle enfila un pull chaud, un jean et des baskets confortables. Elle prit le sac à dos de toile qu'elle avait rempli, la semaine précédente, de tout ce qui pourrait lui être utile : argent moldu et sorcier, provisions, trousse à pharmacie, nécessaire à potions, ainsi qu'un long couteau de cuisine bien aiguisé. Emma ne voulait pas se voiler la face. Elle n'irait pas faire une promenade de santé.

Elle quitta sa chambre sans allumer la lumière et arriva à tâtons devant celle de sa propriétaire. elle ne l'avait pas mise au courant pour la protéger, pour qu'elle n'ait véritablement rien à dire si on venait l'interroger – ce qui serait certainement le cas. Emma pensait à Rebecca et Valerian : ils avaient encore besoin de quelqu'un pour s'occuper d'eux. Elle poussa le battant et murmura :

« S'il vous plaît, réveillez-vous ! C'est Emma. »

Elle entra dans la pièce et sentit quelque chose l'agripper brusquement par le pull et la tirer vers le haut. Elle faillit pousser un hurlement, mais se contint et brandit la baguette pour crier :

« Repello !

-Petrificatus totalus ! » tonna alors la voix de la vieille, quelque part devant Emma.

La jeune fille parvint à éviter le rayon coloré, lancé à l'aveugle, et lança à son tour :

« Lumos ! »

Aussitôt, une lumière jaune envahit la pièce. Emma aperçut sa propriétaire debout sur son lit, dans une chemise de nuit datant du siècle dernier et qu'elle n'aurait jamais pensé la voir porter. En reconnaissant Emma, la vieille fronça les sourcils et fit un mouvement de baguette. Aussitôt, les bras mécaniques ensorcelées qui retenaient la jeune fille la relâchèrent, et elle tomba sur le sol. Mais la vieille continua de la tenir en joue.

« Qu'est-ce que je t'ai dit quand tu as emménagé ici ? demanda-t-elle d'un ton dur.

-Que je pouvais laisser traîner de la vaisselle sale dans la cuisine autant que je voulais, mais que si j'avais un seul jour de retard pour la paiement du loyer, vous me déchiquetiez. C'est bon, je vous jure que c'est moi.

-Et tu reviens d'où ? Pourquoi t'es habillée comme ça ?

-Ecoutez moi, dit Emma avec une gravité qui ne lui était pas coutumière. J'ai fait des choses que je ne vous décrirai pas, mais qui font que je dois disparaître, là, maintenant.

La guerre aux yeux gelésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant