Quelques fois la vie nous paraît terne, ennuyeuse ou banale, mais qu'en est-il quand l'imprévisible se mêle à la partie ? C'est comme la foudre qui s'abat sur vous sans crier gare.
C'est ce qu'Ornélia va découvrir, elle qui a une existence si ordina...
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« La confiance c'est comme une échelle, si tu retires un barreau à chaque fois qu'on te déçoit, tu ne pourras jamais aller bien haut. »
7 juillet 2024
Une chaleur anormale m'enveloppe, engourdissant par la même occasion, mon bras droit. La sensation est étrange, pas dérangeante, mais assez perturbante pour que je me décide à ouvrir les paupières alors que pour la première fois depuis si longtemps, je viens de dormir comme un bébé. Sans cauchemars, sans angoisses. J'étais juste bien. Un son faible sort de ma bouche tandis que je m'étire légèrement en sentant un poids faire pression contre mon corps. Je me risque à ouvrir une paupière et la surprise me cueille aussitôt en découvrant ma sœur, avachie contre moi. À quel moment de la soirée, Camélia a-t-elle fait son apparition ? Je n'ai pas le moindre souvenir de ça. Tout ce dont je me souviens, c'est d'avoir pris une averse sur la tête, m'être réfugiée chez moi après qu'un chauffard a failli me renverser, puis j'ai passé les heures suivantes à discuter avec l'employé d'Eliott. D'ailleurs, où est-il ? Un coup d'œil circulaire autour de moi, ne me permets pas de le visualiser. Mes pensées sont encore un peu brouillonnes et le responsable de cette amnésie partielle se trouve sous mes yeux. La bouteille de Calvados à moitié vide.
Je ne bois que très rarement, car je supporte mal l'alcool et quand on voit l'état dans lequel je me réveille, ça me confirme que j'ai bien raison de m'abstenir. J'ai mal au crâne comme si un tracteur avait élu domicile à l'intérieur, sans parler de mes membres tout cotonneux qui ne sont pas juste dus au fait que ma jumelle m'a prise pour un oreiller selon ce qui semble être, depuis plusieurs heures. Sans faire de bruit, avec une délicatesse maximale, je m'échappe du canapé pour la reposer doucement contre un coussin et fais quelques pas en direction de ma cuisine. Le jour qui perce à travers les vitres m'informe que nous avons changé de jour, mais ça ne me donne aucune indication sur l'absence du brun. Est-ce qu'on s'est disputé et j'ai oublié ? Est-ce que c'est Camélia qui l'a fait fuir ? Cette idée me contrarie plus que la première possibilité.
Toujours sans un bruit, je me sers un grand verre d'eau que j'avale avec une aspirine dénichée dans l'un des tiroirs. Peut-être est-il aux toilettes ? Je m'en vais vérifier, mais aucune trace de lui, ici non plus. Je pose mon regard partout où je le peux, à la recherche du moindre indice pouvant expliquer ce départ sans me prévenir, mais rien, pas le moindre mot. Mon téléphone non plus ne comporte aucune nouvelle notification. Quelle idiote ! Il n'a pas mon numéro, mais moi, si. Dans une démarche de tortue comateuse, je reviens dans ma cuisine et m'approche du frigo sur lequel se trouve toujours le fameux post-it où est inscrit son numéro de téléphone. Je n'y ai pas touché depuis le jour où il est venu chez moi, le soir de la fête de la musique. Chaque jour, je passe pourtant devant, mais sans oser faire le premier pas. Aujourd'hui, j'ai besoin de réponses. Je m'empare du papier jaune, enregistre le numéro dans mon téléphone et tape rapidement un message.
« Bonjour, ai-je fait ou dit quelque chose de mal hier soir pour expliquer ton départ ? »
Les minutes s'égrainent sans que ce maudit appareil n'émette le moindre signal, posé sur mon plan de travail. Peut-être aurais-je dû préciser que c'était moi ?