Chapitre 7 - La fête de la musique

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« L'humeur c'est comme la météo, tantôt tu as un soleil rayonnant et l'instant d'après, une pluie diluvienne

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« L'humeur c'est comme la météo, tantôt tu as un soleil rayonnant et l'instant d'après, une pluie diluvienne. Ne cherche pas à comprendre, profite juste des moments qui te sont offerts sans te demander pourquoi les choses sont ce qu'elles sont. »

Le courrier s'entasse dans ma boîte aux lettres, les mauvaises nouvelles ainsi que les dettes s'accumulent. Je ne sais plus où donner de la tête.


Il faut dire que ce mois de juin se trouve relativement mouvementé par rapport au reste de l'année. En quelques jours, j'ai failli mourir à deux reprises. La première, en passant presque sous les roues de cet étranger à l'accent sentant le soleil et la seconde, en essayant d'intervenir comme une idiote face à un cambrioleur, chez mes parents. Heureusement, j'ai la chance d'être bien entourée, sinon je ne serais pas capable de tenir le coup. Ma sœur passe chaque jour depuis que je suis sortie de l'hôpital, jouant à l'infirmière avec moi et ce n'est pas déplaisant. Quant à mon meilleur ami, il s'est carrément installé chez moi pour ne pas que je me retrouve seule. Ma reconnaissance ne sera jamais à la hauteur de tout ce qu'ils peuvent m'apporter. Nous avons d'ailleurs convenu que cette mésaventure resterait entre nous, inutile de gâcher le voyage de nos parents avec cette futilité.


Et dire qu'il aura fallu que je termine aux urgences pour que ma sœur daigne m'accorder un peu de son temps précieux, j'en suis flattée, mais je vais attendre avant de rejouer à la cascadeuse. Mon corps n'est pas emballé à l'idée de recommencer.


Le sommeil se montre égoïste avec ma petite personne depuis cette agression, car à chaque fois que je ferme les paupières, je ne cesse de me rejouer le film encore et encore. L'alarme. La porte ouverte. Le désordre sur le sol. La silhouette. Notre altercation et puis le néant. Je me torture l'esprit, force sur mes souvenirs pour tenter de me rappeler d'un détail, même minuscule qui puisse mettre la police sur une piste, mais j'en ai aucune. Je ne me rappelle de rien pouvant les aider. Sur place, rien ne semble avoir été volé. La maison a été retournée et le voleur ne semble pas avoir trouvé ce qu'il était venu chercher.


Je me demande ce que c'était.


Un bruit puissant fait s'accélérer mon rythme cardiaque en même temps que mon corps est pris d'un sursaut, une main posée sur la poitrine. C'était quoi ça ? Affolée, je regarde tout autour de moi pour trouver le responsable de cette perturbation. Et si c'était le cambrioleur qui venait s'en prendre à ma maison, maintenant ? Mon Dieu. Eliott dit que je vire totalement parano et sans doute a-t-il raison, mais je ne parviens pas à lutter contre les images irrationnelles qui prennent place dans mes synapses. Peut-être s'est-il trompé de maison, peut-être revient-il, car je suis un témoin gênant qu'il faut éliminer. Mais je ne suis même pas capable de l'identifier ! Même pas le moindre signe distinctif !

Je me recroqueville sur moi-même en essayant d'avoir un quelconque contrôle sur mes tremblements de plus en plus intenses. Ce soir, Eliott n'est pas là. Il devait voir des fournisseurs et rejoindre des amis pour la fête de la musique. L'envie de l'appeler est plus que présente, mais mon côté raisonnable ne veut pas gâcher sa soirée. J'ai bien conscience d'être un fardeau sur ses épaules. Il est toujours si attentionné, doux et à l'écoute de mes angoisses. Moi-même, je ne peux plus me supporter par moment, mais je ne choisis pas d'être ainsi, ça s'impose à moi.

Dénonce-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant