Chapitre 40 - Entre deux mondes

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« Une tempête émotionnelle peut intervenir durant n'importe quelle saison et son intensité varie selon le degré des sentiments

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« Une tempête émotionnelle peut intervenir durant n'importe quelle saison et son intensité varie selon le degré des sentiments. »

3 mois plus tard...

25 novembre 2024

L'hiver a remplacé l'été et je n'ai aucune emprise sur le temps. Il me glisse entre les doigts, passe à une vitesse fulgurante et ne me laisse aucun répit.

Depuis que ma caille a été enlevée avec son paternel et que nous avons appris la mort de Livio, j'ai l'impression que quelque chose s'est brisé et que plus rien ne sera jamais plus normal. Ma tignasse doit être de plus en plus couverte de cheveux blancs pour faire écho au degré de souci que je me fais pour elle. Je m'attendais à ce qu'elle sombre après sa disparition, mais sa réaction est pour le moins inattendue. La seule fois où elle a pleuré, c'est en apprenant la nouvelle et après ça, elle s'est métamorphosée. D'une jeune femme douce et réservée, elle s'est transformée en créature de la nuit qui fait la fête chaque jour et boit jusqu'à pas d'heure.

Je n'aime pas ça. Pas plus que je ne vois d'un bon œil les nouvelles fréquentations qu'elle a. J'ai bien essayé de la raisonner, mais elle ne veut rien entendre. C'est comme si je m'adressais à un mur et encore, avec lui j'ai une petite chance d'obtenir une réponse. La femme que je vois chaque jour n'a plus rien à voir avec celle que j'ai toujours connue. Elle s'en fout de tout, joue avec les limites et sa santé sans penser aux conséquences. J'ai cessé de compter le nombre de fois où j'ai été appelé par le gérant d'une boîte de nuit à Deauville où elle a pris ses habitudes avec sa nouvelle bande de « potes » et dans un bar branché non loin, car les deux propriétaires sont des amis et m'appellent quand ça part en vrille.

Mon cœur souffre parce que je sais que, si elle se met aussi minable, c'est parce qu'elle traverse une période difficile et ne pas pouvoir l'aider comme j'ai toujours su le faire, ça me tord le bide. Tout ça, c'est à cause de lui. Comment ai-je fait pour ne rien voir ? Quand Monsieur Beaubois m'a raconté toute l'histoire, je n'en croyais pas mes oreilles. Livio, un mafieux. Et quelque part, je me sais responsable de tout ce bordel. Si je n'avais pas demandé de l'aide à Marc à l'époque, jamais il n'aurait volé ces gens et Ornélia n'aurait pas le cœur brisé à cause de la mort de Livio, car elle ne l'aurait pas rencontré. Il a détruit ma petite fleur qui demandait juste à s'épanouir et rien que pour ça, j'ai envie de le voir mort. Enfin, façon de parler, car il l'est déjà. Je ne dirais pas que je me réjouis de sa disparition, mais quand on vient de ce milieu, j'imagine que c'est une chose habituelle.

Ce fumier m'a quand même envoyé ses potes pour m'agresser, ça non plus, ça ne passe pas. Je crois que si je l'avais en face de moi, je lui dirais ses quatre vérités, car la violence ce n'est pas mon truc. Je risquerais de me fouler le poignet en voulant le frapper. Il a bien fait de partir et d'emmener avec lui, son abruti de meilleur ami. Ouais, sujet délicat.

Avant tout ce merdier, Matteo venait régulièrement au salon de thé. Il y passait des heures, des journées entières sans consommer parfois, juste à me regarder. Au début je ne l'ai pas calculé, je suis resté professionnel, mais ses fossettes quand il sourit et ses yeux magnifiques m'ont vite rendu fébrile. Bordel. Pourquoi a-t-il fallu que je tombe sous le charme d'un mafieux ? Pour une fois que j'aimais bien un type, plus que pour une partie de jambes en l'air, il a fallu que ce soit un dangereux criminel. Ça me fait froid dans le dos rien que d'y penser. Brrr.

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