« Quand l'espoir n'est plus permis, tu saisis la seule main qui t'est tendue, quitte à prendre le risque que ce soit pire. »
Mes paupières éprouvent une grande difficulté à s'ouvrir, je crois que je suis en train de reprendre connaissance, mais j'aurais préféré que ça ne soit pas le cas. La douleur qui se diffuse de mon estomac à mon ventre me donne envie de hurler. Je n'ai jamais rien connu d'aussi douloureux et ma fièvre qui ne redescend pas, ne m'aide pas à supporter ce que j'endure. Est-ce qu'il m'a éclaté la rate ou quelque chose du style ? Ma respiration est sifflante, chaque inspiration me donne l'impression que j'ai des côtes fêlées. J'ai tellement mal, mais ce ne sont pas mes larmes qui vont faire disparaître ma souffrance. Bouger est un véritable supplice, mais c'est soit ça, soit accepter de mourir sans me battre. Le corps humain n'est pas étudié pour supporter pareille souffrance. C'est contre nature. Ce n'est pas moi ça. Je me suis battue contre la maladie, je dois être capable de faire face à cette nouvelle épreuve que la vie m'impose, car je suis de ces personnes qui pensent que rien n'arrive par hasard, qu'il y a une bonne raison derrière tout. Oui, mais comment réagir face à un kidnapping ? Tout est tellement effrayant.
Il me faut un moment pour stabiliser ma vision et réussir à trouver mon père. Une ampoule grésille au-dessus de nous sans parfaitement nous éclairer, mais au moins, nous ne sommes pas entièrement dans l'obscurité et c'est un point positif. Je tousse, regrettant aussitôt ce geste, car le mécanisme de mon corps me rappelle à quel point il n'est pas en état d'être sollicité. Toujours pliée en deux, je rampe difficilement sur le sol pour poser ma main sur la joue de celui qui m'a élevée. Pendant une fraction de seconde, je crains qu'il ne soit mort pendant mon inconscience. C'est seulement quand il se met à suffoquer et à ouvrir les yeux que mon soulagement peut être total.
— Ma puce...
Sa voix est plus rauque que d'ordinaire. On sent qu'il fait face à des complications pour s'exprimer comme si sa mâchoire avait été touchée ou qu'il n'avait pas pu boire depuis longtemps.
— Je vais bien... chuchoté-je d'un souffle que je cherche encore à maîtriser.
— Est-ce qu'il t'a fait du mal ? s'inquiète mon père en tendant à son tour une main qu'il pose sur ma joue.
— Moins qu'à toi. Qui est ce type, papa ? Et pourquoi est-ce qu'il nous en veut à ce point ? l'interrogé-je en pleurant.
— Tout est de ma faute, confesse-t-il en fermant les yeux.
— Alors tu disais vrai, tu lui as vraiment pris quelque chose qui lui appartenait ?
— Oui.
— Mon Dieu.... raconte-moi, qu'est-ce qui s'est passé ?
— Je ne peux pas, moins tu en sais, plus tu es en sécurité.
— Parce que tu crois que je suis en sécurité là ? C'est trop tard. Tu n'as plus le choix de parler parce que je doute qu'ils envisagent une autre option que de nous supprimer. Est-ce que ce que tu voulais me dire à propos de Livio, ça concernait sa famille ?
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Dénonce-moi
Mystery / ThrillerQuelques fois la vie nous paraît terne, ennuyeuse ou banale, mais qu'en est-il quand l'imprévisible se mêle à la partie ? C'est comme la foudre qui s'abat sur vous sans crier gare. C'est ce qu'Ornélia va découvrir, elle qui a une existence si ordina...