Quelques fois la vie nous paraît terne, ennuyeuse ou banale, mais qu'en est-il quand l'imprévisible se mêle à la partie ? C'est comme la foudre qui s'abat sur vous sans crier gare.
C'est ce qu'Ornélia va découvrir, elle qui a une existence si ordina...
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« Il n'y a rien de plus déchirant que des adieux, car nos sentiments ne sont jamais capables de faire face à une telle charge émotionnelle. »
« Adieu » comment un mot peut-il être aussi basique et avoir une signification aussi cruelle ? C'est une chance de pouvoir faire ses adieux à quelqu'un autant que c'est un fardeau éprouvant. Quoi qu'il en soit, on ne me laisse pas le temps de réfléchir plus à la situation. Livio me presse à sortir du lit, mon cerveau pas encore totalement tiré des limbes du sommeil se laisse faire sans chercher à comprendre. Je l'entends parler avec sa mère, une histoire de gardes à éviter et de champ de vision de caméras.
Ma nervosité monte d'un cran tandis que j'observe par la fenêtre l'obscurité qui commence à s'effacer. Je ne sais pas quelle heure il est, mais il doit être très tôt si j'en juge à la couleur rougeâtre du ciel et les premiers rayons du soleil timides derrière les nuages. Est-ce vraiment le moment alors ? Était-elle sincère en disant vouloir nous aider ? Je ne comptais plus là-dessus, mais l'espoir revient. Je me permets d'y croire. Livio disparaît sans que je ne sache où il part, me laissant seule avec celle qui lui a donné la vie. Elle semble nerveuse si j'interprète sa façon de se ronger les ongles et de faire des pas inutiles. Peut-être ai-je tort d'y croire, peut-être est-ce juste un piège duquel elle vient d'écarter son fils pour ne pas qu'il soit témoin de mon exécution, mais alors pourquoi ne pas l'avoir laissé faire la veille ? Je suis perdue et des gargouillements étranges envahissent mon ventre.
— C'est un piège, n'est-ce pas ?
— Pardon ?
— Tout ça, c'est une mise en scène. Vous avez éloigné Livio pour qu'il n'assiste pas à ma mort.
Rien que de prononcer ces mots, ma voix vacille et les larmes me montent aux yeux. La belle femme brune aux traits fatigués garde le silence et s'avance dans ma direction. Lorsqu'elle tend une main vers mon visage, j'ai un mouvement de recul, elle se stoppe avant d'entreprendre ce qu'elle avait en tête, soit me remettre une mèche de cheveux derrière l'oreille.
— Non, ce n'est pas un piège, ma jolie. J'étais sincère en disant que je voulais vous aider, ton père et toi. Je n'ai pas éloigné Livio, je l'ai envoyé chercher ton père avec Matteo, répond-elle d'une voix maternelle.
— Et votre autre fils, où est-il ?
— Hors d'état de nuire... du moins pour le moment, grimace-t-elle.
— Vous n'avez pas peur qu'il vous en tienne rigueur en apprenant que vous nous avez aidés à nous échapper ?
— Il ne l'apprendra pas. J'ai fait en sorte qu'il boive assez pour sombrer dans un sommeil profond et quand il se réveillera, il ne pourra que constater que vous vous êtes enfuis et Livio et moi rendrons votre évasion crédible.
— De quelle façon ? m'enquiers-je.
— Nous dirons que vous nous avez menacés avec l'arme de Livio pour faire sortir votre père et que vous l'avez assommé pour prendre la fuite.