Chapitre 22 - Cœurs meurtris

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« Lorsque la souffrance devient insurmontable, il est parfois plus facile d'entrer dans la brèche pour éteindre ce qu'il reste d'humanité en nous

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« Lorsque la souffrance devient insurmontable, il est parfois plus facile d'entrer dans la brèche pour éteindre ce qu'il reste d'humanité en nous. »

Le ciel étoilé se présente à moi à chaque bouffée de cigarette que je relâche dans l'air.

Quand Eliott m'a proposé de l'accompagner à ce dîner parce que j'étais seul, j'ai été tenté de refuser dans un premier temps, parce que je savais que ça ne se passerait pas bien et puis je me suis dit que ça pouvait peut-être m'en apprendre davantage.

Une belle connerie, ouais. C'était un véritable désastre. Son père me déteste, Ornélia aussi, et elle a raison, mais ce qui me dérange le plus, c'est de lui avoir fait tant de mal. Quand sa sœur a prononcé le prénom de cette fille à table, le visage de la blonde s'est carrément décomposé. C'est là que j'ai compris que si un fantôme prenait autant de place dans sa vie et sur ses émotions, c'est que ça devait être quelqu'un de très important. Je m'attendais à ce qu'elle m'écarte en me demandant de partir, certainement pas que j'aurais si mal.

Pourquoi suis-je incapable de faire les choses bien avec elle ? Parce que la situation n'a rien de facile. C'est un véritable champ de mines et j'ai beau faire attention où je fous les pieds, il y a forcément un tas d'explosions et je me perds un peu plus à chaque nouvelle perte. La nicotine n'arrive même pas à chasser ma nervosité, ma crispation reste intacte comme lorsque j'ai vu son père et qu'il m'a vu. Je sais qu'il m'a reconnu et, comme je m'y attendais, il a fait comme si ce n'était pas le cas. Les non-dits sont trop lourds. Lui s'est terré dans le silence pendant tout le repas pendant que moi, de mon côté, j'essayé de paraître détendu et amusé de la situation. Elle n'avait rien d'amusant, encore moins quand la blonde s'est presque effondrée sous mes yeux.

Qui était cette fille, bordel ?

C'est un foutu serpent qui se mord la queue. À force de vouloir si bien faire, je fais pire que bien. L'inciter à se confier n'était pas l'idée du siècle, mais je sais en connaissance de cause qu'à force de tout conserver à l'intérieur de soi pendant des années, on finit par en faire une overdose et quand ça explose, les dégâts sont bien plus conséquents. Un poison qui prend de l'ampleur en se nourrissant de nos failles pour grandir un peu plus à chaque instant. Je veux l'aider, ça, c'est sincère et ça me tue de l'avoir vue si fragile et savoir que je suis responsable.

J'échange des messages avec Matteo qui commence à trouver le temps long à l'hôpital alors qu'il n'y est que depuis la veille. Un coup d'œil furtif à ma montre et mes sourcils se froncent. Ça fait bien une bonne heure que je suis en train de poireauter comme un con, appuyé contre le capot de ma voiture, devant chez elle. Quoi ? Elle m'a demandé de partir de la maison de ses parents, pas de ne pas venir chez elle. Je veux qu'on parle, qu'elle me laisse au moins une chance de m'expliquer, même si je ne pourrai pas lui dire toute la vérité. Elle ne pourrait pas l'encaisser vu la vulnérabilité qu'elle m'a encore exposée ce soir. Est-elle partie dormir chez Eliott ? Ça pourrait expliquer qu'elle ne rentre pas.

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