Chapitre 5 - Intrusion

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« Tu ne peux pas savoir ce qu'est la véritable peur, celle qui te fait défaillir et croire que ton heure sonne, tant que tu ne te retrouves pas confronté à elle

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« Tu ne peux pas savoir ce qu'est la véritable peur, celle qui te fait défaillir et croire que ton heure sonne, tant que tu ne te retrouves pas confronté à elle. »


C'était bizarre.

Oui, ça l'était vraiment de trop. À tel point que, depuis hier, je ne pense plus qu'à ça et je ne comprends pas ce qui m'arrive. Ce garçon ne m'intéresse pas comme il pourrait sûrement attirer bon nombre de femmes et d'hommes, d'ailleurs. Non c'est autre chose. Parler avec lui quand je lui ai couru après pour lui remettre des muffins, c'était bizarre. Pour moi, avoir une conversation, même si courte, avec un inconnu, ça relève de l'exploit. Ce n'était même pas une idée de mon meilleur ami qui aurait pu clairement l'avoir. Non, ça venait de moi. J'ai pris conscience que j'étais idiote de me comporter ainsi avec lui et plutôt que de rester avec l'étiquette sur le front, de la fille flippante, j'ai pris les devants en faisant quelque chose de sympa.


C'est quelque chose qui se fait sans ambiguïté, pas vrai ? Mince, peut-être que ça aussi, c'était bizarre.


Bon sang ! Pourquoi est-ce que les relations humaines sont si complexes ? Je n'avais pas le souvenir que ça pouvait prendre autant d'énergie de juste faire la conversation à quelqu'un. Il ne m'a pas l'air d'être une mauvaise personne, à défaut d'être un piètre conducteur, mais on ne peut pas avoir toutes les qualités. Eliott lui, ne tarit pas d'éloge sur ce garçon et ne cesse de me remplir les tympans de détails sur le brun qui travaille pour lui. Même quand on est plus ensemble, il continue de m'envoyer des messages pour me dire combien il est content du travail de son employé. Mon meilleur ami se demande s'il est célibataire, « probablement pas vu la bombe humaine » selon ses dires.

Est-ce que la beauté est un critère suffisant pour s'intéresser à quelqu'un ? Ça me dépasse un peu, bon d'accord, totalement. Un physique ne fait pas tout, ce qui compte c'est ce que l'autre peut nous apporter, que ce soit par ses connaissances, sa douceur ou son humour. Le reste, ce n'est rien de plus que l'emballage réussi d'un présent. Enfin, en clair, ce n'est pas parce qu'on est beau, qu'on est intéressant ou autre. Mince, est-ce que je viens de reconnaître que le brun, comment s'appelle-t-il déjà ? Ah oui, Livio, qu'il est beau ? Bon ok, je ne sais plus comment faire pour être sociable, mais je sais reconnaître la beauté quand je la vois et ce garçon en possède une grande dose.


Stop, ça suffit, je déraille complet !


C'est juste l'employé d'Eliott et il repartira d'où il vient lorsque les travaux du salon de thé seront terminés. Je sors du bain moussant dans lequel j'étais plongé, savourant la bonne odeur de grenade qui se détache de ma peau et mes muscles détendus. J'enfile un peignoir, me sèche pour enfiler mon pyjama avant d'effectuer mon petit rituel du soir pour aller me coucher. Une petite touche de crème hydratante sur le visage et sur les mains après m'être brossé les cheveux et les dents. Mon téléphone vibre sur le rebord du lavabo, un énième message de mon fou de meilleur ami. Je pouffe comme une idiote en rangeant mon tube de crème lorsque mon indésirable se met à sonner. J'ordonne à mon enceinte connectée d'interrompre la voix si mélodieuse de Demi Lovato et décroche en même temps que mes pas me font sortir de la salle de bain pour rejoindre le rez-de-chaussée.

Dénonce-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant