Chapitre 2 - Troublants souvenirs

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« Le mensonge est quelques fois une solution de facilité, mais dans la plupart des cas, c'est surtout une façon de se protéger de ce qui va venir

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« Le mensonge est quelques fois une solution de facilité, mais dans la plupart des cas, c'est surtout une façon de se protéger de ce qui va venir. »

Le liquide rougeâtre qui recouvre mes mains témoigne de l'horreur de la scène à laquelle j'assiste sans parler de cette odeur fétide. La quantité est trop grande. La pâleur de sa peau est annonciatrice d'un mauvais présage. La mort me fait face et je ne sais pas comment je suis censé me sentir. Coupable ? Triste ? En colère ? Satisfait ? Tout est de ma faute. Je suis celui qui a fait ça. Dans un vain espoir de la faire revenir, je la secoue de toutes mes forces en la suppliant d'ouvrir les yeux, mais la seule chose qui se produit, c'est mon myocarde qui se dissout en confettis dans une atroce lenteur. Comment un être humain peut-il être capable d'un tel massacre ?


Suffocant, trempé de sueur et le palpitant courant un marathon sans ma permission, j'ouvre les yeux pour réaliser que je m'étais endormi. Encore incapable de savoir si c'est une bonne ou une mauvaise chose, il me faut le temps de me calmer. Je serre mes mains l'une contre l'autre pour faire stopper leurs tremblements anormaux. Elles ne sont plus couvertes de sang, je suis parfaitement éveillé, mais ça ne veut pas dire pour autant, que ça ne s'est pas produit. L'effroi est toujours présent, en atteste mon tressaillement. Encore et toujours les mêmes questions qui s'agitent dans ma tête.


Qu'aurais-je pu faire différemment ? Aurais-je pu le faire ? Est-ce que ça aurait changé quelque chose à l'issue finale ?


Je m'étais juré de ne jamais être cet homme, mais les promesses sont parfois faites pour ne pas être respectées. Une larme roule le long de ma joue et je ne me laisse pas le loisir d'en autoriser d'autres à sortir, car mon téléphone se met à vibrer avec insistance. Je jette un coup d'œil à l'écran de celui-ci pour découvrir l'heure sans pour autant répondre. J'aimerais ne pas savoir pourquoi il m'appelle à 3h du matin, sauf que je ne connais que trop bien la réponse. Inutile de se mentir. Je m'empare de l'objet et constate qu'il m'a déjà appelé de nombreuses fois, à différents moments. C'est peut-être même lui qui m'a sorti de cet immonde songe. Je sais qu'il faut que je décroche sinon il n'abandonnera pas, mais pour se faire, je me lève d'une démarche instable pour rejoindre le petit balcon sur lequel je me laisse tomber sur une chaise.


– Qu'est-ce que tu veux ? soufflé-je en relâchant tout l'air contenu dans mes poumons.

– Tu sais très bien, ce que je veux. Où ça en est ?

– Écoute, il est 3h du matin, j'étais en train de dormir et...

– Mais j'en ai rien à foutre d'avoir interrompu ton sommeil, beugle-t-il en cognant dans quelque chose. Je veux savoir comment ça progresse alors tu ferais bien de me répondre, sinon tu ne vas pas aimer ce qui se passera, si je dois me déplacer.

– Disons que... ça avance.

– Pas assez vite à mon goût, riposte-t-il en étouffant un soupir.

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