Chapitre 29 - Ne pars pas

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« Quand tu te sens trop perdu pour savoir où tu en es, laisse-toi dériver comme un bateau jusqu'à voir où l'horizon te portera

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« Quand tu te sens trop perdu pour savoir où tu en es, laisse-toi dériver comme un bateau jusqu'à voir où l'horizon te portera. »

Le lendemain...

Pour la énième fois, je tente de reprendre contenance, mais mon corps ne semble pas vouloir coopérer. À plusieurs reprises, il y a eu de l'agitation à côté de moi, des personnes qui parlent, d'autres qui me touchent. Je n'ai pas tout saisi, car je me sentais complètement confus, comme si j'étais sous l'influence d'un produit illicite, alors que je suis persuadé de ne rien avoir pris. Décrire comment je me sens est assez difficile, ce n'est ni bien ni mal. Juste un immense flottement qui, dans le fond, est très appréciable. Je ne pense plus à la famille monstrueuse dont je fais partie ni à Ettore et ses actes répréhensibles. La douleur d'avoir perdu Luana se transforme en quelque chose de plus doux. C'est comme si une partie d'elle se trouvait encore avec moi. Ce n'est pas la réalité, mais ça m'arrange de le croire tant que c'est possible.

Je vacille, mes paupières sont trop lourdes pour rester ouvertes et je sombre à nouveau dans cet univers reposant où je pourrais me plaire si ça devait durer.

D'un décor calme, les images dans ma tête se transforment en tempête et moi qui n'ai jamais eu le mal de mer, là c'est le cas. Mon estomac fait des saltos dans mon corps, mes doigts se crispent sur ce qui se trouve à proximité et une douleur fulgurante me transperce le flanc droit. C'est aussi limpide que douloureux. Les derniers événements me reviennent en mémoire à la vitesse d'un éclair qui foudroie le ciel clair. La voiture, les pneus qui crissent, un air de déjà-vu, le canon d'une arme et l'intensité quand la balle a traversé ma chair, m'en coupant le souffle.

Ce n'était pas un cauchemar, ça s'est bel et bien produit et le tiraillement que je ressens dans cette partie de mon corps me le confirme.

Je savais que c'était trop beau pour durer, mon frère n'est pas du genre à lâcher l'affaire quand il a une cible en vue et pour ça, c'est le digne héritier de notre paternel. Un monstre qui en a créé un autre. C'est lui qui s'est introduit chez Ornélia, ça ne peut être que lui. Tout comme les lettres. C'est sa signature, il aime semer le chaos dans la vie de sa victime avant de porter le coup de grâce. Il se sert de ses faiblesses jusqu'à ce que ça ne l'amuse plus. La façon dont il se rapproche du village, mais surtout d'elle, m'inquiète. Je ne sais pas encore ce qu'il a trouvé en retournant sa maison, mais je suis certain d'une chose, c'est qu'il a trouvé quelque chose l'incriminant sinon il ne s'acharnerait pas autant sur elle. À moins que ce soit plus personnel ? Peut-être qu'à travers elle, il veut juste me faire chier, car j'ai osé aller contre les plans de notre père. Ça serait possible avec lui, plus rien ne m'étonne.

Quelque chose m'échappe et ça ne peut pas continuer ainsi, car le sable s'égraine dans le sablier et Ornélia est de plus en plus en danger. Il faut que je parvienne à réfléchir comme Ettore pour comprendre ce qu'il sait. De base, je n'étais pas là pour elle, mais pour son père, alors qu'est-ce que mon frère a pu trouver de si compromettant pour changer de cible ? Cette histoire me rend dingue, elle me laisse un goût amer en repensant à Luana et je refuse que la blonde connaisse le même sort. Je m'agite dans le lit qui doit se trouver dans un hôpital quand la porte en face s'ouvre et laisse apparaître mon ami qui vient s'asseoir sur le fauteuil à mes côtés en tapotant mon bras.

Dénonce-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant